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L'investissement socialement responsable à la conquête du grand public



L'ISR, qui vise à concilier la performance économique et un impact social et environnemental, est en plein essor.


Temps de lecture : 3 minute(s) - | Mis à jour le 08-10-2020 15:38:00 | Publié le 01-02-2019 18:41  Photo : © Shutterstock  
L'investissement socialement responsable à la conquête du grand public

Les Français sensibles à l'impact de leurs placements

D'après l'étude Voices d'Axa, près de 9 Français sur 10 considèrent l'impact social de leurs placements comme plus important que le gain financier. Les retombées potentielles en termes de création d'emplois arrive en tête. Une tendance en lien avec la sensibilité croissante du public aux arguments sociétaux et environnementaux. Ils sont une large majorité à penser que les entreprises qui procèdent à des investissements responsables sont plus pérennes que les autres.

En parallèle de la volonté de trouver un sens à leurs placements, la transparence devient une exigence : près d'un Français sur deux souhaite que les sociétés financières leur donnent des preuves tangibles de l'impact sociétal et environnemental de leur investissement. Selon Matt Christensen, en charge de l'Investissement Responsable chez AXA IM, « les Français expriment clairement leurs préoccupations sociales et environnementales. L'industrie financière a le devoir de leur proposer les solutions adéquates. »

L'investissement socialement responsable : une méthode de sélection des supports

L' « investissement socialement responsable » est une des réponses que les acteurs de la finance apportent aux épargnants. Ce concept d' « ISR » est une démarche qui consiste, pour les fonds d'investissement qui en font le choix, à sélectionner des titres financiers d'entreprises cotées en bourse (actions et obligations) en fonction de critères « extra-financiers ».

En plus de l'analyse traditionnelle qui cherchent la performance économique, les professionnels ajoutent des critères « ESG » : Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. Le respect de l'environnement, l'utilisation des énergies vertes, les bonnes pratiques sociales, la rémunération équilibrée des dirigeants et l'éthique des affaires sont notamment examinés. Les gérants de fonds peuvent aussi procéder à une démarche d'exclusion, évitant par exemple les entreprises à fort impact carbone ou certains secteurs (tabac, armement, jeux d'argent...).

Les fonds ISR sont la plupart du temps des OPCVM (SICAV, Fonds Communs de Placement), qu'il est possible de souscrire dans un portefeuille de titres classique : assurance-vie multisupport, PEA, épargne salariale... La plupart des établissements financiers proposent aujourd'hui au moins un produit dans leur gamme de placements.

ISR et finance solidaire, deux concept à ne pas confondre
L'Investissement Socialement Responsable (ISR) est une méthode de sélection de titres d'entreprises cotées en bourse, en fonction de leurs performances, mais également de leur comportement (environnemental, social, gouvernance). La finance solidaire prend en compte l'utilité concrète de l'activité des entreprises sélectionnées : lutte contre le mal-logement, développement durable, insertion... Les entreprises sélectionnées ne sont généralement pas cotées sur les marchés financiers.



L'ISR n'implique pas a priori un rendement plus faible


Puisque l'ISR concerne uniquement la démarche de sélection des titres financiers qui entreront dans le fonds d'investissement, les placements « ISR » présentent les mêmes risques et le même potentiel de rentabilité que des produits comparables « non-ISR ».
Mêmes risques, car leur forme étant majoritairement celle d'un OPCVM, ces placements sont soumis à la fluctuation des marchés financiers. L'éventualité d'une sous-performance est donc bien présente, comme le risque de perte en capital. Même potentiel de rentabilité cependant, car les critères de sélection sont certes plus drastiques, mais le potentiel de rendement reste cependant un des éléments de choix.

« L'ISR permet d'obtenir un meilleur couple rendement-risque qu'un fonds classique tout simplement parce qu'il prend en compte plus de risque sans sacrifier la performance financière », explique Xavier Desmadryl, responsable global de la recherche ESG chez HSBC Global Asset Management. « Nous pensons qu'en excluant les entreprises qui ont un moins bon comportement, nous allons offrir aux clients un chemin de performance plus serein. La performance financière sera sans aucun doute d'un même niveau qu'un placement classique », ajoute-t-il.

La Banque Postale Asset Management a fait le choix de rendre tous ses fonds compatibles avec l'ISR d'ici 2020. « À l'heure où la finance doit se réconcilier avec son public, au moment où le dérèglement climatique impose un changement drastique des comportements, dans un contexte démographique où les jeunes générations devront épargner de plus en plus tôt pour préparer leur avenir, il n'est de meilleure incitation que d'offrir un investissement doté de sens », indique Luisa Florez, Responsable de l'analyse ISR.



L'immobilier passe également à l'ISR grâce à l'impact investing

Bien qu'il concerne majoritairement la sélection de titres cotés en bourse, le concept d'investissement socialement responsable est déclinable dans l'immobilier. Swiss Life Asset Managers et Cedrus Partners ont récemment lancé le fonds « Immobilier Impact investing », destiné aux investisseurs institutionnels et dont les principes de gestion seront conformes aux principes de l'ISR.

Le premier impact va au-delà des critères ESG puisqu'il concerne l'utilisation des immeubles qui seront acquis par le fonds. Celui-ci investira à hauteur de 20% dans des logements qui seront mis à disposition du Samu Social de Paris et de la fédération d'associations Habitat et Humanisme, notamment en région parisienne. Les 80% restants seront investis dans des actifs immobiliers classiques (bureaux et résidences gérées) pour produire de la rentabilité. L'ensemble du parc immobilier entrera dans les critères ESG de l'ISR. L'objectif déclaré, au-delà d'un retour sur investissement, est d'après les gérants du fonds de générer un « retour social et environnemental sur investissement mesurable ».

« Nous avons la conviction qu'une gestion efficace en termes de règlementation sociale est favorable à la performance des immeubles sur le long terme, mais aussi à une transition vers une société plus responsable », déclare Loïc Lonchampt, Gérant Sénior chez Swiss Life REIM (France).

Comment s'y retrouver ?
Le Label ISR, créé et soutenu par le ministère de l'Économie et des Finances, a pour objectif de rendre plus visibles les produits d'investissement socialement responsables. Il est attribué au terme d'un processus strict défini par un décret, et mené par des organismes indépendants. À ce jour, 178 fonds ont été labellisés. D'autres comme le label Finansol ou le label Transition Énergétique et Écologique pour le Climat (TEEC) effectuent une démarche similaire. Tous les fonds ISR ne demandent cependant pas de label.