Le régulateur des marchés financiers américains, la « SEC », vient ainsi d'
inculper pour fraude la société israélienne « Spot Option » et ses anciens dirigeants.
Créée en 2009, Spot Option s'était vite transformée en « machine à cash ». Renommée « Spot Tech House », la société vendait des options binaires à travers le monde via Internet, en fournissant ses outils numériques à de nombreux courtiers en marque blanche, contre un pourcentage de leurs gains. Avant que ses activités soient stoppées, elle et ses partenaires prétendaient réaliser environ 65% du marché mondial des options binaires.
Selon le communiqué publié par la SEC, Spot Option est accusée d'avoir escroqué ses clients pour un montant d'au moins 100 millions de dollars entre 2012 et 2017. La société aurait incité des Américains à investir dans des options binaires sans y être autorisée. Les particuliers étaient convaincus d'investir au moyen de méthodes de vente agressives : le placement était présenté comme un investissement très rentable, permettant de gagner jusqu'à 85% en seulement une journée.
Les plateformes de la galaxie Spot Option auraient également omis d'informer leurs clients que le courtier qui leur vendait les produits était la « contrepartie » contre laquelle ils misaient. Selon la SEC, c'est eux qui empochaient l'argent que les clients avaient investi lorsque ces derniers perdaient leur pari.
Enfin, Spot Option aurait donné des instructions à ses partenaires pour limiter le retrait des fonds déposés par les investisseurs, réduisant ainsi leurs possibilités de gain. Les particuliers n'auraient réussi à récupérer qu'entre 18% et 25% des sommes investies, le reste étant perdu dans les opérations de trading.
Dans un communiqué rapporté par le journal Haaretz, deux associés de Spot Option, Pini Peter et Ran Amiran, ont réfuté les accusations de la SEC. «
Notre système a été approuvé par les autorités japonaises, européennes, australiennes, russes et américaines. Spot Option était une société qui fournissait des plateformes à des courtiers à travers le monde. La société est en train de fermer et ne travaille plus dans le développement de logiciels. »
En 2016, le journal
The times of Tel Aviv avait publié une enquête intitulée
Les loups de Tel Aviv, en référence au
Loup de Wall Street. L'article expliquait alors que cette industrie financière, qui employait des milliers de personnes, avait des pratiques douteuses.
À la suite à de nombreuses plaintes de clients étrangers, Israël avait mis fin à l'industrie des options binaires en 2018, interdisant cette activité sur son sol. Depuis, les sociétés ont pu se réinstaller à l'étranger. Elles opèrent désormais surtout depuis l'Ukraine ou Chypre. Elles se sont aussi diversifiées et sévissent maintenant dans le secteur des cryptomonnaies, où un système proche peut être facilement bâti.
Comme l'AMF en France, la SEC rappelle que les investisseurs doivent être attentifs et se méfier des produits financiers présentés comme procurant un fort rendement. Surtout lorsque les méthodes de vente consistent à les mettre sous pression, notamment en leur faisant croire qu'il faut investir tout de suite.
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