L’ESG, de contrainte à moteur d’allocation
En 2024, les fonds actions ESG en Europe représentent 1805 milliards d’euros d'encours, soit 39% des actifs totaux gérés par les fonds actions distribués sur le continent. Ce chiffre marque une baisse par rapport à 2021, où ces fonds représentaient 50% des actifs, soit 2133 milliards d'euros. Cette diminution reflète une évolution des préférences des investisseurs et une réévaluation des stratégies ESG dans un contexte de marché en mutation. Par ailleurs, le NGFS (Network for Greening the Financial System) a récemment révisé ses projections concernant l'impact économique du changement climatique. Selon ses dernières estimations, les risques physiques liés au climat pourraient entraîner une perte de 15 à 20% du PIB mondial d'ici 2050 si les trajectoires actuelles se maintiennent. Ces chiffres soulignent l'importance croissante d'intégrer les critères ESG dans les décisions d'investissement pour anticiper et atténuer les risques économiques associés au changement climatique.
L'univers ESG est devenu une véritable jungle réglementaire : taxonomie européenne, SFDR, CSRD, CS3D… La tentation est grande pour certains acteurs de se désengager face à la complexité croissante. Pourtant, comme le soulignent de nombreux professionnels du patrimoine, l'enjeu est aujourd'hui moins de renoncer que de s'entourer des bons experts. Cabinets spécialisés, sociétés de gestion responsables, analystes extra-financiers : l'écosystème s'est structuré, mais les écarts de méthodologie restent notables. Un accompagnement solide est souvent indispensable pour distinguer le greenwashing des stratégies réellement vertueuses. C'est pourquoi des acteurs de référence, comme KPMG, développent des services spécifiques de
conseil ESG pour les investisseurs responsables, avec une approche alliant expertise réglementaire, vision stratégique et ancrage opérationnel.
Que l'on soit investisseur particulier soucieux de donner du sens à son épargne, institutionnel soumis à des obligations de reporting ou family office à la recherche d'allocations alignées avec des valeurs de long terme, le conseil ESG permet de bâtir des portefeuilles durables, transparents et performants. Cela passe par une évaluation fine des risques, l'identification des opportunités dans les secteurs en transition, mais aussi la mise en place d'indicateurs pertinents pour mesurer l'impact réel. Pour les conseillers en gestion de patrimoine ou les gérants sous mandat, cette expertise devient un argument différenciant dans un environnement concurrentiel. Elle permet aussi de répondre à une demande croissante des clients : selon une étude de l'IFOP, 60% des Français souhaitent que leur épargne ait un impact social ou environnemental mesurable.
L'ESG n'est plus une niche idéologique mais un pilier des stratégies patrimoniales modernes. Face à la complexité des normes, au risque de dissonance entre engagement affiché et réalité des portefeuilles, les investisseurs responsables ont tout intérêt à s'appuyer sur des spécialistes du sujet. Le conseil ESG devient ainsi un outil stratégique autant qu'un gage de cohérence.
