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Alors que les marchés britanniques tentent de digérer les dernières données d'inflation et les perspectives de politique monétaire, le FTSE est resté globalement stable aujourd'hui (-011%). Les télécommunications et le sport retail dominent les hausses, portés par des nouvelles corporates encourageantes, tandis que les transports et la banque de détail accusent le coup dans un environnement économique britannique qui reste fragile.
Airtel Africa s'impose comme le leader des hausses du jour avec un bond de 3,51% à 224,2 pence, prolongeant une dynamique haussière remarquable qui a vu le titre progresser de 91% sur les douze derniers mois. Cette performance s'appuie sur l'upgrade récent d'HSBC, qui a relevé sa recommandation de 'conserver' à 'achat' avec un objectif de cours fixé à 260 pence. L'optimisme des analystes se nourrit de la forte croissance des revenus du groupe télécoms africain, qui a bondi de 24,9% au premier trimestre, et d'une multiplication par cinq de son bénéfice net. JD Sports Fashion confirme sa place de second performant avec une progression de 2,96% à 96,8 pence, soutenue par l'annonce d'un nouveau programme de rachat d'actions de 100 millions de livres sterling. Malgré des ventes comparables en recul de 3% au deuxième trimestre, le distributeur d'articles de sport a rassuré sur sa capacité à atteindre les prévisions de bénéfices annuels. L'opérateur de paris Entain complète ce trio de tête avec un gain de 1,84% à 885,4 pence, bénéficiant probablement de la dynamique positive observée dans le secteur du gaming depuis la publication de résultats encourageants. Vodafone (+1,56%) poursuit son redressement entamé cette année, le titre ayant déjà progressé de 28% depuis janvier.
À l'opposé du spectre, EasyJet subit la plus lourde chute du jour avec un recul de 3,50% à 488,3 pence, prolongeant les difficultés observées depuis juillet. La compagnie aérienne continue de pâtir des perturbations liées aux grèves françaises des contrôleurs aériens qui ont coûté environ 15 millions de livres à la compagnie, ainsi que de la hausse des prix du carburant estimée à 10 millions de livres supplémentaires. Ces éléments exceptionnels pèsent sur les perspectives de rentabilité dans un secteur déjà fragilisé par l'instabilité géopolitique. NatWest Group cède 2,43% à 545 pence, marquant une pause dans la progression remarquable qui avait porté l'action bancaire à des plus hauts sur 52 semaines. Cette correction intervient dans un contexte de questionnements sur l'évolution des taux d'intérêt britanniques et les perspectives de rentabilité du secteur bancaire domestique. La grande distribution alimentaire n'est pas épargnée avec Sainsbury's qui abandonne 1,96% à 299,8 pence, reflétant les préoccupations persistantes sur le pouvoir d'achat des consommateurs britanniques dans un environnement inflationniste. International Consolidated Airlines (IAG) complète ce tableau négatif avec un repli de 1,88%, le secteur aérien dans son ensemble restant vulnérable aux chocs externes et aux variations des coûts opérationnels.
Ces mouvements sectoriels s'inscrivent dans un environnement macroéconomique britannique marqué par des signaux contradictoires. L'inflation britannique s'est accélérée à 3,8% en juillet, son plus haut niveau depuis janvier 2024, dépassant les attentes du marché et alimentant les débats sur la trajectoire future de la politique monétaire. Cette hausse, principalement tirée par les prix des transports et notamment une flambée de 30,2% des tarifs aériens, complique la tâche de la Banque d'Angleterre qui vient de réduire ses taux directeurs à 4% début août dans une décision serrée (5 voix contre 4). Les marchés britanniques évoluent également dans l'ombre des résultats très attendus de Nvidia, qui pourraient influencer l'ensemble des places financières mondiales. Par ailleurs, les inquiétudes persistent concernant l'impact potentiel des politiques commerciales américaines, même si les récents accords commerciaux ont réduit une partie de l'incertitude observée en début d'année. Dans ce contexte, les investisseurs semblent privilégier les valeurs défensives et celles bénéficiant de catalyseurs spécifiques, comme en témoignent les performances contrastées observées sur la place londonienne. La prudence reste de mise alors que l'économie britannique navigue entre une croissance modeste et des pressions inflationnistes persistantes.