Rubrique en collaboration avec

Ouvrir un compte
CAC 40 :
7 923,45 pts
+0.67%


Dernière mise à jour : 15/08/2025 - 17h35
Annonce
Assurance vie




🏠 Accueil   ➤    Finance

Le CAC 40 signe une troisième séance haussière portée par la défense et la banque, tandis que le luxe vacille

La Bourse de Paris a clos une troisième journée consécutive de hausse ce jeudi 14 août 2025, inscrivant un gain de 0,84 % à 7 870 points dans un contexte marqué par des anticipations géopolitiques et des annonces sectorielles stratégiques. L'indice phare a tiré profit d'un optimisme prudent lié aux perspectives de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine, conjugué à la prolongation de 90 jours de la trêve commerciale sino-américaine, mais surtout à l'imminence du sommet d'Anchorage entre Donald Trump et Vladimir Poutine, prévu ce vendredi 15 août.

Ce rendez-vous historique sur le dossier ukrainien a cristallisé les espoirs d'un apaisement des tensions militaires, tout en stimulant une dynamique paradoxale : les valeurs de défense ont été les principales bénéficiaires de cette incertitude, tandis que le secteur du luxe affichait des signes de fragilité. Parmi les acteurs majeurs de cette séance contrastée, Thales, Airbus et Safran ont dominé le palmarès avec des gains respectifs de 2,55 %, 2,25 % et 1,45 %, reflétant un report massif vers les défensives, tandis que Kering accusait une chute de 2,58 %, plombé par des doutes persistants sur sa capacité à redresser Gucci. Les banques, soutenues par des annonces stratégiques de Société Générale et BNP Paribas, ont également contribué à la robustesse du CAC 40, dont la performance surpasse désormais de près de 7,65 % son niveau annuel, malgré des indicateurs macroéconomiques mitigés en zone euro.

Le CAC 40 signe une troisième séance haussière portée par la défense et la banque, tandis que le luxe vacille
Temps de lecture : 4 minute(s) - Par La rédaction | Mis à jour le 14-08-2025 19:10 | Publié le 14-08-2025 18:23

La Défense, fer de lance de la progression boursière face à l'incertitude géopolitique

Le secteur de la Défense a été le véritable moteur de cette séance haussière, incarnant cette dynamique paradoxale où l'angoisse des investisseurs se transforme en opportunité sectorielle. Thales, en tête du classement avec une progression de 2,55 % à 237,50 euros, a bénéficié d'un double effet : d'une part, l'approche imminente du sommet d'Anchorage entre les présidents américain et russe, source d'une volatilité favorable aux valeurs liées à la sécurité nationale, et d'autre part, une solide publication semestrielle récente confirmant sa résilience opérationnelle.

Selon les dernières données disponibles, le groupe avait enregistré un chiffre d'affaires en hausse organique de 8,1 % à 10,3 milliards d'euros au premier semestre 2025, soutenu par une croissance de 12,7 % de son activité Défense et Sécurité. Cette robustesse structurelle, combinée à l'actualité brûlante, a permis au titre de franchir des seuils techniques clés, dépassant désormais la résistance des 235 euros identifiée par les analystes comme pivot stratégique.

Airbus, deuxième plus forte progression avec +2,25 % à 183,60 euros, a renchéri sur cette tendance, porté par des perspectives commerciales positives et un contexte sectoriel favorisé par les tensions internationales. Le constructeur aérien avait récemment confirmé sa capacité à atteindre environ 820 livraisons d'avions en 2025, tandis que Deutsche Bank relevait son objectif de cours à 186 euros, saluant la reprise des livraisons de la famille A320.

Safran, en progression de 1,45 % à 293,60 euros, complétait ce trio dynamique, profitant de sa double exposition à la défense et à l'aéronautique civile, deux segments en croissance structurelle. Ces performances contrastent avec l'atmosphère morose observée outre-Atlantique, où les indices américains reculaient légèrement, illustrant une différentiation stratégique des investisseurs européens vers des valeurs défensives dans un contexte d'incertitude. Les analystes soulignent que cette dynamique pourrait se prolonger jusqu'au sommet d'Anchorage, dont l'issue restera déterminante pour les prochaines semaines : une escalade des tensions relancerait l'appétit pour ces valeurs, tandis qu'un accord pourrait provoquer une rotation sectorielle vers des actifs plus cycliques.

Annonce

Les banques confortent leur regain de confiance grâce à des annonces stratégiques ciblées

Le secteur bancaire s'est imposé comme le second pilier de cette séance positive, incarnant un retour progressif de la confiance après des mois de volatilité liée aux anticipations de réformes réglementaires et de stress tests européens. Société Générale a particulièrement brillé avec une hausse de 1,35 % à 58,50 euros, confirmant son statut de valeur phare du CAC 40 en 2025 avec un gain cumulé de 185,7 % sur un an, loin devant la performance moyenne de l'indice. Ce dynamisme s'explique par l'annonce, il y a quelques jours, d'un programme de rachat d'actions d'un montant de 1 milliard d'euros, destiné à réduire le capital social et à soutenir la valorisation à long terme. Durant la première semaine de mise en oeuvre (4-8 août), la banque a déjà exécuté 9,6 % de ce programme, rachetant plus de 1,7 million d'actions à un prix moyen pondéré de 55,85 euros, ce qui traduit une volonté forte de valoriser l'actionnaire et de consolider sa structure financière.

Parallèlement, BNP Paribas a affiché une progression de 1,21 % à 83,94 euros, profitant de la publication réussie de son test de résistance 2025 réalisé en coordination avec la Banque centrale européenne, où la banque a confirmé sa capacité d'absorption des chocs avec une perte maximale du ratio CET1 de -235 points de base, en nette amélioration par rapport aux -398 pbs observés lors de l'exercice 2023. Cette performance lui permet de rejoindre le premier compartiment du Pillar 2 guidance de la BCE, symbolisant une gestion prudente des risques qui rassure les investisseurs institutionnels. Sur le fond, ces annonces s'inscrivent dans une stratégie sectorielle plus large de repositionnement vers la résilience financière, après des années marquées par des défis réglementaires et une pression sur les marges d'intermédiation.

Alors que le CAC 40 affiche une progression de 4,86 % depuis le début de l'année, les banques françaises, avec une surperformance collective de plus de 20 %, incarnent désormais un refuge attractif dans un contexte de taux d'intérêt persistants et de craintes inflationnistes. Les analystes notent que cette dynamique pourrait s'amplifier si la Réserve fédérale entame effectivement son cycle de baisse en septembre, comme anticipé, ce qui améliorerait la qualité des actifs et réduirait les coûts de refinancement pour l'ensemble du secteur.


Newsletter Ideal Investisseur
Comme 21 000 investisseurs,
Rejoignez le briefing quotidien d'Idéal Investisseur !

Je m'inscris


Le luxe face à des vents contraires malgré une certaine résilience sectorielle

En net contraste avec l'euphorie des secteurs défensifs et financiers, le compartiment du luxe a affiché une fragilité notable lors de cette séance, symbolisée par le recul de 2,58 % de Kering à 211,75 euros, la plus forte baisse du CAC 40. Ce repli intervient après une période de rebond technique observée le 13 août (+1,87 %), et reflète un désenchantement persistant des investisseurs face aux défis structurels de la maison-mère de Gucci, Saint Laurent et Balenciaga. Le groupe peine à convaincre de sa capacité à inverser la tendance après une chute de son bénéfice net en 2024, liée principalement à l'effondrement de Gucci.

Cette baisse s'inscrit dans un contexte sectoriel plus large marqué par des doutes sur la résilience du luxe face aux incertitudes géopolitiques et commerciales. La publication le 11 août par RBC d'une note abaissant l'objectif de cours sur Hermès, malgré des résultats semestriels conformes aux attentes, a notamment souligné un changement de nature dans la croissance du secteur, avec une plus grande dépendance à la maroquinerie, un ralentissement du prêt-à-porter et des effets prix atténués dans les accessoires. Ces facteurs, combinés à des craintes persistantes sur l'impact des tarifs douaniers américains portés de 10 % à 15 % depuis le 1er août sur les cosmétiques et les vins, créent un environnement défavorable à la revalorisation des titres de luxe.

À noter que cette tendance contraste néanmoins avec la performance solide de LVMH (+0,7 % à 472,90 euros) et d'Hermès International (+0,48 % à 2 085 euros), qui profitent de leur diversification et de leur ancrage dans des segments haut de gamme moins sensibles aux fluctuations conjoncturelles. Les analystes estiment que Kering devra fournir des signes tangibles de stabilisation de Gucci, notamment à travers l'impact de la nouvelle collection 'Ancora' du créateur Sabato de Sarno, avant de retrouver la faveur des marchés, tandis que le secteur dans son ensemble devra naviguer entre réajustements stratégiques et pressions externes pour regagner son élan.



Assurance vie