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L'année 2024, encore auréolée des incertitudes économiques héritées des crises récentes, pourrait bien se révéler être celle des managers émergents dans le monde du private equity. Une année paradoxale, faite de ralentissements et d'opportunités, où la difficulté de lever des fonds est, pour ces nouveaux acteurs, un défi autant qu'une promesse.
Depuis le début de l’année, les chiffres sont sans équivoque : les levées de fonds des managers émergents, ces investisseurs dont le nom ne fait pas encore trembler les marchés, ont subi un coup d’arrêt. Alors que 2023 avait été marquée par un quasi-essor, avec 28 % du capital middle-market levé par ces acteurs prometteurs, 2024, elle, s’inscrit sous le signe d’une contraction : à peine 20,9 % des fonds sont levés par ces jeunes managers au premier semestre selon le dernier rapport de Pitchbook (« Middle-market deals spark revival for private equity »).Ce ralentissement, dira-t-on, n’a rien de surprenant. L’inflation a longtemps grondé, les taux d’intérêt toujours élevés pèsent sur le crédit, et les investisseurs, jadis plus aventureux, sont aujourd’hui enclins à resserrer les cordons de leur bourse. Mais cette situation, qui aurait pu signifier la fin des ambitions pour ces jeunes acteurs, pourrait bien, à l’inverse, leur offrir un tremplin. Car à travers la tempête, les plus audacieux trouvent souvent leur voie.Les grands fonds de private equity continuent d’occuper la scène avec des milliards. Toutefois, dans cet univers souvent hermétique, l’arrivée d’acteurs plus petits, plus agiles, se distingue comme une possibilité de renouvellement, de dynamisme, et, osons le dire, d’innovation. Ces managers émergents, confrontés à une concurrence féroce, doivent faire preuve d’une ingéniosité rare. L’accès au financement, plus complexe que jamais, les oblige à revoir leurs méthodes, à peaufiner leurs stratégies, à se démarquer.
Si la difficulté de lever des fonds constitue un obstacle, ce n'est pas le seul. Ces nouveaux venus dans le private equity font face à un environnement marqué par l’absence de confiance totale des Limited Partners (LPs), les grands investisseurs institutionnels, qui se montrent prudents. On ne mise pas aisément sur ceux qui n’ont pas encore fait leurs preuves. Ce manque de track record, d’historique, freine souvent les plus audacieux. Les LPs préfèrent les certitudes des fonds historiques, dont les performances passées rassurent en ces temps incertains.Et pourtant, n’est-ce pas dans l’adversité que naissent les plus belles réussites ? Ces managers émergents n’ont que peu de chances, il est vrai, mais ceux qui parviennent à lever des capitaux font souvent montre d’une flexibilité et d’une créativité précieuses. Car là où les grands fonds sont englués dans des logiques rigides, les plus petits peuvent se permettre d’investir dans des niches, de prendre des paris que d’autres jugeraient trop risqués. Leur taille leur permet une agilité inégalée, une capacité à adapter leurs stratégies aux fluctuations du marché, à déceler des tendances avant tout le monde.
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Les investisseurs, quant à eux, ne s’y trompent pas. Ceux qui regardent au-delà des chiffres traditionnels comprennent que miser sur ces jeunes talents est un pari raisonné. Les managers émergents, en quête de légitimité, redoublent d’efforts pour se distinguer par des stratégies différenciées. Certains se tournent vers des secteurs encore peu explorés, d’autres misent sur la transformation numérique ou l’impact durable. L’innovation devient leur marque de fabrique, leur planche de salut.Ainsi, l’année 2024 pourrait bien être celle où les fonds les plus agiles marqueront des points là où certains géants s’essoufflent parfois. Dans la technologie, par exemple, des fonds émergents se positionnent déjà sur des entreprises de taille moyenne, offrant des solutions numériques indispensables à la transition économique mondiale. D’autres, dans le secteur de la santé, jouent la carte de la révolution des biotechnologies, là où les fonds plus traditionnels peinent à suivre la cadence de l’innovation.Pour l’investisseur avisé, diversifier son portefeuille en intégrant ces fonds émergents, c’est miser sur l’avenir. C’est investir non pas dans la certitude du passé, mais dans la promesse d’un futur plus audacieux.
2024 pourrait aussi marquer un tournant. Si les taux d’intérêt devaient continuer à baisser, comme certains l’espèrent pour la fin d’année, l’appétit pour l’investissement dans les managers émergents pourrait se raviver. Le cycle des opportunités est toujours à la recherche de nouveaux acteurs capables de capter les évolutions du marché.Ces managers, souvent contraints par des délais de levée de fonds prolongés (19 mois en 2024 contre 11,9 mois deux ans plus tôt), devront redoubler d’efforts pour convaincre. Mais l’histoire nous enseigne que ceux qui parviennent à lever des fonds dans ces périodes de doute se révèlent souvent être les grands gagnants des cycles de reprise.La nature même du private equity est cyclique. Les périodes de ralentissement, loin d’être un frein, permettent à ceux qui ont l’audace de se différencier de prendre les devants. De nouvelles stratégies naissent des crises ; l’innovation surgit des périodes les plus difficiles. Pour les managers émergents, cette crise n’est pas une fin mais un commencement.
Le private equity, souvent perçu comme un univers fermé et réservé à quelques initiés, est en pleine transformation. Les managers émergents, ces nouveaux venus, incarnent un vent de renouveau. 2024 pourrait être, pour eux, l'année de toutes les opportunités. Ce sont eux qui, avec leurs stratégies différenciées et leur agilité, transformeront les difficultés économiques en tremplin.À l’heure où l’incertitude règne, où les grands fonds peinent à lever les sommes escomptées, les managers émergents, eux, voient dans cette situation une opportunité de briller. Pour les investisseurs, l’avenir est entre les mains de ceux qui osent.
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