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La Bourse américaine a vécu une séance particulièrement volatile mardi 5 août, marquée par des écarts de performance spectaculaires entre les valeurs. Si les indices majeurs ont terminé légèrement dans le rouge - le S&P 500 cédant 0,49% à 6 299,19 points et le Dow Jones 0,14% à 44 111,74 points -, cette stabilité apparente masque des mouvements d'une amplitude remarquable au niveau individuel. Les publications de résultats trimestriels ont créé de véritables gouffres entre les gagnants et les perdants, certaines actions s'envolant de plus de 15% quand d'autres plongeaient de près de 30%. Cette dispersion témoigne d'un marché de plus en plus sélectif, où les investisseurs scrutent avec attention chaque détail des performances d'entreprises dans un contexte macroéconomique marqué par les interrogations sur la politique monétaire de la Fed et les tensions commerciales persistantes avec la Chine.
En tête des performances, Axon Enterprise a nettement progressé avec une hausse de 16,41% à 867,12 dollars, portée par des résultats du deuxième trimestre largement supérieurs aux attentes. L'entreprise spécialisée dans les équipements de sécurité publique a dévoilé un bénéfice par action de 2,12 dollars contre 1,45 dollar attendu, tandis que son chiffre d'affaires de 668,5 millions de dollars dépassait les 641 millions prévus par FactSet. Cette performance remarquable s'explique par la demande soutenue pour ses solutions innovantes, notamment dans le secteur des drones où les régulations s'assouplissent. Morgan Stanley a d'ailleurs relevé son objectif de cours à 885 dollars le mois dernier, saluant la capacité de l'entreprise à naviguer dans les défis réglementaires. Palantir Technologies n'est pas en reste avec un bond de 7,85% à 173,27 dollars, soutenu par ses résultats trimestriels solides qui ont fait ressortir un bénéfice par action de 0,13 dollar et une marge opérationnelle GAAP de 27%. Leidos suit de près avec une hausse de 7,45% à 172,94 dollars, l'entreprise de défense ayant publié des résultats dépassant les attentes avec une croissance de 21,3% de son bénéfice net. Cette trilogie technologique et de défense illustre l'appétit des investisseurs pour les valeurs exposées aux secteurs porteurs de l'économie numérique et de la sécurité nationale.
À l'opposé du spectre, certaines valeurs ont subi des corrections brutales qui témoignent de l'impitoyabilité du marché face aux déceptions. Gartner s'effondre de 27,55% à 243,93 dollars dans une chute vertigineuse qui reflète probablement des inquiétudes sur ses perspectives dans le conseil technologique. Mais c'est Vertex Pharmaceuticals qui concentre l'attention avec une dégringolade de 20,60% à 374,98 dollars, consécutive à l'échec de son médicament expérimental VX-993 contre la douleur aiguë lors d'essais de phase 2. Bien que les patients ayant reçu la dose la plus élevée aient montré une réduction moyenne de la douleur de 74,5 points contre 50,2 pour le placebo, ces résultats n'ont pas suffi à atteindre l'objectif primaire de l'étude, contraignant l'entreprise à suspendre le développement de ce traitement prometteur. TransDigm Group accuse également le coup avec une baisse de 11,94% à 1 416,94 dollars après avoir manqué les prévisions de revenus du deuxième trimestre. L'équipementier aéronautique a généré 2,24 milliards de dollars de chiffre d'affaires contre 2,30 milliards attendus, pénalisé par des taux de production OEM plus faibles qu'anticipés et un déstockage dans le secteur commercial. Zebra Technologies complète ce tableau avec une chute de 11,35% à 302,60 dollars.
Ces mouvements individuels s'inscrivent dans un environnement macroéconomique complexe qui nourrit l'incertitude des investisseurs. La Réserve fédérale a maintenu ses taux directeurs dans la fourchette de 4,25% à 4,50% lors de sa dernière réunion du 30 juillet, mais pour la première fois depuis 1993, deux gouverneurs ont voté en faveur d'une baisse, signalant des divergences croissantes au sein de l'institution. Cette dissidence intervient alors que le taux de chômage américain a légèrement progressé à 4,2% en juillet contre 4,1% en juin, alimentant les spéculations sur un possible assouplissement monétaire dans les prochains mois. Parallèlement, les négociations commerciales avec la Chine traversent une phase critique avec l'approche de l'échéance du 12 août pour un accord commercial. Bien que le représentant américain au Commerce Jamieson Greer ait qualifié de très positives les discussions de Stockholm, Pékin maintient sa résistance sur les questions énergétiques, refusant notamment de cesser ses achats de pétrole iranien et russe. Cette impasse pourrait voir les tarifs douaniers remonter à plus de 80%, créant une épée de Damoclès sur les échanges bilatéraux. Dans ce contexte, le Congrès a néanmoins apporté une stabilité budgétaire en relevant le plafond de la dette de 5 000 milliards de dollars à 41,1 trillions via le One Big Beautiful Bill Act signé en juillet, écartant temporairement le spectre d'une crise de la dette fédérale.
