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Le marché américain a connu une séance de rebond vendredi 21 novembre 2025, mettant un terme temporaire à plusieurs jours de turbulences qui ont secoué les indices majeurs. Le S&P 500 a clôturé en hausse de 0,98% à 6 602,99 points, tandis que le Dow Jones Industrial Average a progressé de 1,08% à 46 245,41 points, et le Nasdaq Composite s'est apprécié de 0,9% à 22 273,08 points. Cette reprise intervient dans un contexte d'incertitudes persistantes autour de la trajectoire des taux d'intérêt, de la valorisation du secteur technologique, et des implications des politiques commerciales en cours. Les secteurs défensifs et cycliques ont démontré des forces contrastées, reflétant la polarisation croissante des portefeuilles d'investisseurs face à des signaux économiques mitigés.
Les valeurs cycliques et défensives ont dominé les gains du jour, incarnant un optimisme sélectif parmi les investisseurs. Ross Stores a connu la plus spectaculaire progression avec une envolée de 8,41% après avoir livré des résultats trimestriels exceptionnels qui ont dépassé les attentes les plus ambitieuses des analystes. Le détaillant d'articles de marque à bas prix a bénéficié d'une demande robuste des consommateurs à la recherche de bonnes affaires, reflet des préoccupations persistantes concernant le coût de la vie. Cette performance a rappelé aux marchés que certains secteurs trouvent leur salut dans l'austérité du consommateur américain, contredisant partiellement les inquiétudes d'une contraction économique généralisée. Le secteur de la construction a également brillé, avec plusieurs valeurs affichant des gains substantiels : D.R. Horton a augmenté de 6,84%, Builders FirstSource de 7,14%, Lennar de 5,94%, et PulteGroup de 5,22%. Ces progressions reflètent l'optimisme concernant la demande de logements et l'activité de construction, soutenue par une stabilité relative des taux hypothécaires et une demande toujours présente, même face aux tarifs potentiels. Les valeurs industrielles et cycliques se sont comportées de manière similaire, avec Old Dominion Freight Line gagnant 6,33% et Ingersoll Rand 5,37%, suggérant que les investisseurs gardaient confiance dans la résilience économique à court terme. Ailleurs dans la sphère des valeurs défensives, Moderna a bondi de 6,08% après la révélation de stratégies favorables en matière de développement de produits, tandis que des valeurs comme MGM Resorts et Caesars Entertainment progressaient respectivement de 5,82% et 7,08%, tirant parti du sentiment plus risqué et du tourisme intérieur. Cette dynamique contraste fortement avec les débâcles technologiques qui ont caractérisé les séances antérieures, indiquant une rotation tactique des portefeuilles vers des valeurs jugées plus défensives ou offrant une meilleure valorisation.
Malgré le rebond global du marché, le secteur technologique a continué de souffrir sous le poids des inquiétudes persistantes concernant une possible surévaluation du segment de l'intelligence artificielle et des processeurs. Oracle Corporation a enregistré la plus importante baisse du jour avec un recul de 5,66%, prolongeant une série de déceptions qui a vu la valeur perdre approximativement 25% en un mois depuis ses sommets d'automne. Cette dégringolade reflète les préoccupations des investisseurs concernant la concentration croissante des revenus des hyperscalers auprès d'un nombre limité de clients et la durabilité de la rentabilité future. Nvidia, malgré des résultats dépassant les attentes, a cédé 0,97%, révélant une réaction mitigée des marchés face à ses perspectives ; la société a notamment vu ses comptes créances clients augmenter significativement à 33 milliards de dollars, ce qui a suscité des interrogations sur la qualité des ventes et la solvabilité des clients. Advanced Micro Devices a décliné de 1,09%, tandis que Broadcom a perdu 1,91%, témoignant d'un malaise généralisé concernant la saturation du marché des puces d'IA et l'intensification de la concurrence. CrowdStrike, la firme de cybersécurité, a fléchi de 2,12% bien qu'elle bénéficie toujours du soutien résolu des analystes. Tesla a également cédé du terrain avec une baisse de 1,05%, confrontée à des craintes concernant la dynamique du marché automobile et les perspectives d'adoption des véhicules électriques autonomes. Cette correction du secteur technologique doit être comprise comme une réaction légitime à l'exubérance qui avait caractérisé les mois précédents, lorsque les valorisations avaient atteint des niveaux compatibles avec une croissance idéalisée plutôt que fondamentale. Les analystes pointent vers une préoccupation grandissante : le potentiel de circularité dans la chaîne d'approvisionnement de l'IA, où les grandes entreprises technologiques achètent entre elles et alimentent mutuellement leurs bilans respectifs, phénomène qui rappelle le déraillement du secteur des télécommunications au début des années 2000.
Au-delà des dynamiques sectorielles, le marché doit naviguer un paysage macroéconomique complexe caractérisé par des arbitrages délicats entre la crainte d'une inflation persistante et celle d'un ralentissement économique. Les attentes d'une baisse des taux de la Réserve fédérale en décembre ont considérablement diminué, avec le CME FedWatch affichant une probabilité de 41% contre 97% quelques semaines auparavant. Cet ajustement reflète les données solides de l'emploi publiées mi-novembre, montrant l'ajout de 119 000 postes en septembre, dépassant ainsi les prévisions pessimistes des économistes. Parallèlement, le taux de chômage s'est établi à 4,4%, légèrement au-dessus du 4,1% d'un an auparavant, tandis que l'inflation s'est maintenue à 3% en rythme annuel, signalant une persistance des pressions sur les prix. L'incertitude concernant la trajectoire politique des États-Unis a également pesé sur les esprits, notamment autour des implications des tarifs douaniers mis en place par l'administration Trump et la possibilité d'une escalade commerciale supplémentaire avec la Chine. Un accord commercial récent entre les États-Unis et la Chine a temporairement apaisé les tensions, contribuant partiellement au rebond du jour, mais les craintes demeurent quant aux effets long terme des barrières commerciales sur l'inflation et la croissance. Enfin, la fermeture prolongée de l'administration fédérale a interrompu la publication de données économiques cruciales en octobre, créant une lacune informationnelle qui complique les décisions d'ajustement monétaire de la Réserve fédérale en décembre. Cette convergence de facteurs d'incertitude explique la hausse de la volatilité du marché, avec le VIX ayant surgi de 12 à 27 points en peu de temps, reflétant la nervosité des investisseurs face à des trajectoires économiques incertaines et à des signaux politiques brouillés.
