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Alors que le Dow Jones cédait 0,98% et le S&P 500 reculait de 0,40%, le Nasdaq a résisté pour clôturer en hausse de 0,20% grâce à une ruée sur les valeurs technologiques et les énergies renouvelables. Cette divergence reflète les tensions entre l'euphorie sectorielle et les craintes macroéconomiques, nourries par une inflation annuelle à 2,7% en juin son plus haut niveau depuis mars qui a refroidi les espoirs de baisse des taux par la Fed avant septembre.
Le marché a été porté par une vague d'achats ciblant les semi-conducteurs et les énergies propres, deux secteurs dopés par des annonces récentes. Nvidia (+4,04%) a confirmé la reprise imminente de ses livraisons de puces H20 vers la Chine après un feu vert de l'administration américaine, dynamisant toute la chaîne de valeur : Advanced Micro Devices (+6,41%), Applied Materials (+1,11%) et ASML (+2,02%) ont profité de cet élan. Dans le solaire, First Solar (+6,90%) a poursuivi sa spectaculaire ascension entamée début juillet, soutenue par une amélioration de la cible de prix de RBC à 200$. L'analyse souligne l'avantage concurrentiel décisif du fabricant, seul à maîtriser une chaîne d'approvisionnement entièrement américaine. La surprise est venue de Baidu (+8,65%), qui a signé sa meilleure session depuis février 2023 sans annonce spécifique, probablement sur un effet de rattrapage dans un marché chinois sous pression. Ces performances contrastent avec le recul de State Street (-7,29%), pénalisée par des dépenses opérationnelles en hausse de 11% malgré des revenus records.
Le secteur financier a pâti des résultats contrastés des géants américains. Si Citigroup (+3,68%) a séduit par une croissance des revenus supérieure aux attentes, Wells Fargo (-5,48%) a déçu en abaissant ses prévisions de marges nettes d'intérêt, reflétant les pressions sur la profitabilité bancaire. L'immobilier a également souffert, avec D.R. Horton (-4,61%) et Lennar (-4,57%) en net recul dans un contexte de renchérissement du crédit. Plus largement, les valeurs cycliques ont été frappées par les craintes inflationnistes : Schlumberger (-6,00%) et Occidental Petroleum (-5,28%) ont subi la baisse des cours du pétrole, tandis que Delta Air Lines (-4,13%) anticipait un ralentissement de la demande. Ces mouvements s'expliquent par la résurgence de l'inflation en juin, attribuée en partie aux premiers effets des tarifs douaniers américains sur les produits importés. Les prix des vêtements et jouets ont notamment bondi, alimentant les craintes que cette poussée ne soit pas temporaire comme l'espérait la Fed.
Les minutes de la réunion de juin de la Fed, publiées mercredi, révèlent des divisions croissantes : si une minorité d'élus évoquait une baisse dès juillet, la majorité privilégie désormais septembre, voire au-delà. La probabilité d'une baisse en juillet s'est effondrée à 2,6% contre 6,2% avant la publication des chiffres de l'inflation. Cette prudence est renforcée par la résilience du marché du travail et les risques inflationnistes persistants liés à la politique commerciale. Malgré ce contexte tendu, le Nasdaq parvient à frôler des records, porté par la conviction que l'IA et la transition énergétique constituent des mégatendances structurelles. La balle est désormais dans le camp des entreprises : leurs orientations lors de la saison des résultats en cours seront cruciales pour valider les valorisations actuelles.
