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Les marchés américains ont terminé la séance de lundi sur une note positive mais mesurée, le S&P 500 gagnant 0,41% à 6 465,94 points et le Dow Jones progressant de 0,30% à 45 418,07 points. Cette performance contrastée intervient dans un contexte de tensions politiques après la décision de Donald Trump de limoger la gouverneure de la Réserve fédérale Lisa Cook, soulevant des inquiétudes sur l'indépendance de la banque centrale. Malgré cette incertitude institutionnelle, certaines valeurs ont brillé, portées par des nouvelles spécifiques à leurs secteurs, tandis que d'autres ont subi les contrecoups d'opérations de fusion-acquisition mal accueillies par les investisseurs.
Le géant pharmaceutique Eli Lilly a dominé les échanges avec une spectaculaire progression de 5,85% à 736,03 dollars, retrouvant ainsi les faveurs des investisseurs après des semaines difficiles. Cette envolée fait suite à l'annonce de résultats encourageants pour son médicament oral contre l'obésité, l'orforglipron, qui a démontré une efficacité notable lors d'un essai clinique de phase 3. Le traitement a permis une perte de poids moyenne de 10,5% chez les patients diabétiques, tout en réduisant significativement leur taux de glycémie. Cette nouvelle donne à Lilly les données nécessaires pour déposer une demande d'autorisation cette année, ravivant l'espoir d'une concurrence féroce avec Novo Nordisk sur le lucratif marché des traitements anti-obésité. Le secteur aérospatial n'est pas en reste avec GE Vernova qui s'adjuge 3,92% à 625,91 dollars, bénéficiant de l'engouement pour les solutions d'infrastructure énergétique dopées par l'intelligence artificielle. Boeing, malgré une grève en cours dans ses usines de Saint-Louis, a progressé de 3,51% à 234,83 dollars grâce à une commande historique de Korean Air portant sur 103 appareils pour 50 milliards de dollars, la plus importante de l'histoire de la compagnie sud-coréenne.
À l'opposé du spectre, Keurig Dr Pepper a essuyé la plus lourde chute de la séance avec un recul de 6,91% à 28,95 dollars, sanctionné par les investisseurs suite à l'annonce de l'acquisition du torréfacteur néerlandais JDE Peet's pour 15,7 milliards d'euros. Cette opération, qui vise à créer un géant mondial du café capable de rivaliser avec Nestlé, divise le marché en raison de la prime substantielle de 33% offerte par rapport au cours moyen pondéré de JDE Peet's sur 90 jours. HSBC n'a pas tardé à réagir en dégradant le titre à 'conserver' et en abaissant drastiquement son objectif de prix de 42 à 30 dollars. Les analystes s'interrogent sur la pertinence temporelle de cette transaction, intervenant dans un contexte de prix du café au plus haut depuis des années en raison des sécheresses au Brésil et au Vietnam. eBay a également souffert avec une baisse de 3,97% à 94,64 dollars, dans un mouvement qui semble refléter une prise de bénéfices après les récents gains du titre technologique. Le secteur des boissons alcoolisées a également pâti avec Brown-Forman en retrait de 3,83% et Constellation Brands cédant 3,24%, suggérant une rotation sectorielle défavorable aux biens de consommation discrétionnaire.
Le contexte macroéconomique reste marqué par les tensions institutionnelles après la décision controversée de Donald Trump de limoger Lisa Cook de la Réserve fédérale, invoquant des irrégularités présumées dans l'obtention de ses prêts immobiliers. Cette mesure sans précédent soulève des questions fondamentales sur l'indépendance de la banque centrale, d'autant que Cook conteste cette décision et affirme rester en poste. Les marchés financiers surveillent attentivement cette situation qui pourrait influencer la politique monétaire à venir, alors que les données d'inflation d'août montrent un CPI annuel à 2,84% et un PCE à 2,74%, restant légèrement au-dessus de l'objectif de 2% de la Fed. Dans ce contexte tendu, les investisseurs attendent avec impatience les résultats trimestriels de Nvidia ce mercredi, considérés comme un test crucial pour la poursuite du rallye technologique alimenté par l'intelligence artificielle. Les signaux dovish envoyés par Jerome Powell depuis Jackson Hole, ne fermant pas la porte à une baisse des taux en septembre, continuent de soutenir l'optimisme des marchés malgré l'incertitude politique. La prolongation de la trêve tarifaire avec la Chine jusqu'en novembre apporte également un répit bienvenu aux investisseurs préoccupés par les tensions commerciales.