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Dernière mise à jour : 24/09/2025 - 17h35
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Durabilité : moins de mots, plus d’actes

Après une année de reflux du discours ESG, beaucoup prédisaient la fin du développement durable en entreprise. Mais la réalité est plus nuancée : selon Bain & Company, dirigeants, consommateurs et acheteurs B2B continuent de miser sur la durabilité, non par morale mais par intérêt économique. Un basculement qui confirme que l’ESG reste bien vivant… mais sous une forme plus pragmatique.

Durabilité : moins de mots, plus d’actes
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 23-09-2025 04:30

L’économie verte, un gisement rentable

Dans son rapport The Visionary CEO’s Guide to Sustainability 2025, Bain & Company observe que le discours des PDG a évolué : moins de grands engagements symboliques, davantage de décisions opérationnelles intégrées au cœur du business. En analysant plus de 35 000 prises de parole de dirigeants entre 2018 et 2024, l’étude met en lumière ce qu’elle appelle le « do-say gap » : moins de communication, plus d’action.

Ce tournant n’est pas seulement idéologique, il est économique. Selon la base de données interne de Bain sur les leviers de décarbonation, 25 % des émissions mondiales de CO? peuvent être réduites dès aujourd’hui avec profit, grâce à l’efficacité énergétique, au design circulaire ou à la relocalisation des chaînes d’approvisionnement. À moyen terme, 32 % supplémentaires de réductions pourraient devenir rentables, en fonction de l’évolution des politiques publiques, de la technologie et du comportement des clients.

Le cabinet en tire une conclusion claire : la durabilité n’est plus une dépense contrainte, mais un levier de création de valeur. Les entreprises qui agissent dès maintenant sont mieux armées pour capter des gains d’efficacité et se différencier face à la concurrence.

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Consommateurs et IA, catalyseurs ambivalents

Les consommateurs, eux, n’ont pas lâché le sujet. D’après l’enquête de Bain menée auprès de 14 000 individus dans huit pays, quatre sur cinq se disent encore fortement préoccupés par la durabilité, malgré la hausse du coût de la vie. Près d’un tiers pratiquent déjà six habitudes durables ou plus au quotidien, et 70 % souhaitent en adopter davantage. Fait marquant, ce sont les boomers, mieux dotés financièrement, qui ont ajouté le plus de nouvelles pratiques ces trois dernières années.

Du côté du B2B, la tendance est encore plus claire : la moitié des acheteurs professionnels privilégient déjà les fournisseurs durables, et cette proportion pourrait atteindre deux tiers d’ici trois ans. La durabilité devient donc un critère commercial incontournable, y compris dans des secteurs réputés conservateurs comme la chimie ou la métallurgie.

Enfin, un acteur inattendu s’invite dans l’équation : l’intelligence artificielle. Selon Bain, près de 80 % des dirigeants interrogés voient dans l’IA un levier majeur pour atteindre leurs objectifs ESG : réduction des déchets, baisse de la consommation énergétique, optimisation des processus. Mais l’IA est aussi une source potentielle d’émissions : en scénario haut, les data centers et usages liés à l’intelligence artificielle pourraient générer 810 millions de tonnes de CO? par an d’ici 2035, soit 2 % des émissions mondiales et 17 % des émissions industrielles. Une face verte et une face sombre que les décideurs ne pourront ignorer.


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Une transformation pragmatique de l'ESG

En 2025, la durabilité n’est pas morte, elle s’est transformée. Les entreprises parlent moins mais agissent davantage, poussées par des consommateurs exigeants, des acheteurs professionnels sélectifs et des opportunités économiques tangibles. Reste un défi : concilier le rôle vertueux de l’IA avec son coût environnemental. Si l’ESG n’est plus le grand récit politique d’hier, il est devenu une réalité économique incontournable pour les entreprises qui veulent croître sans se déconnecter de leurs parties prenantes.