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Kazakhstan : les investisseurs du monde entier se donnent rendez-vous à Astana le 17 novembre

La capitale Kazakhstanaise s'apprête à recevoir tout ce que la planète compte d'investisseurs lors du Kazakhstan Global Investment Roundtable (KGIR-2023). Objectif pour ce pays d'Asie centrale : attirer les flux financiers pour développer des secteurs très prometteurs.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par | Mis à jour le 16-11-2023 11:33:00 | Publié le 16-11-2023 11:25  Photo : Shutterstock  
Kazakhstan : les investisseurs du monde entier se donnent rendez-vous à Astana le 17 novembre

Astana ne cache pas son jeu, et son opération séduction a tout pour réussir. Le 17 novembre prochain, le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan et l’instance gouvernementale Kazakh Invest accueilleront 3000 participants venus de 36 pays. Objectif : placer le Kazakhstan au cœur des flux financiers occidentaux et asiatiques. Les promesses de développement du pays sont nombreuses, comme l’a montré la récente visite du président français Emmanuel Macron, venu à Astana le 1er novembre dernier à la tête d’une délégation d’une soixantaine de chefs d’entreprise de premier plan.

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Les arguments Kazakhstanais

La rencontre Kazakhstan Global Investment Roundtable – KGIR-2023 – réunira donc des investisseurs venus du monde entier, attirés par le potentiel de ce pays d’Asie centrale – le 9e plus grand pays du monde – qui dispose d’arguments non négligeables. L’objectif des autorités du pays est de mettre en place un écosystème global articulé autour du développement durable et une économie tournée vers les échanges.

Le Kazakhstan a donc des arguments à faire valoir, mais aussi des besoins à combler. Sa géographie lui permet de parler à tout le monde : à la Russie – qui est son premier partenaire commercial, héritage soviétique oblige –, mais aussi la Chine, l’Inde et l’Union européenne. Elle a surtout comme atouts ses ressources naturelles abondantes ; certaines déjà largement exploitées et exportées, d’autres qu’il reste à valoriser. Aujourd’hui, le pays a une place essentielle dans les énergies fossiles : 10e producteur mondial de charbon, 12e producteur de pétrole et 13e producteur mondial de gaz. Il est aussi le nº1 mondial de l’extraction d’uranium, soit 40% de la production mondiale, ce qui lui confère un poids évident dans le paysage énergétique mondial. La France lui fait d’ailleurs les yeux doux – le patron d’Orano accompagnait Emmanuel Macron début novembre – pour sécuriser l’approvisionnement destiné à faire tourner les centrales nucléaires tricolores. Orano exploite déjà deux sites au Kazakhstan et en développe un troisième.

Le pays, dirigé depuis 2019 par le président Kassym-Jomart Tokaïev, dispose également de plusieurs minerais susceptibles de faire du Kazakhstan un poids lourd de la transition énergétique. Ses terres rares (lithium, thorium, phosphore, manganèse, chromite, rhénium…) intéressent de nombreux pays, comme la Chine ou les États-Unis : la concurrence s’annonce rude pour l’obtention des contrats d’exploitation dans ce domaine.




Les besoins d'Astana

Si le Kazakhstan a des ressources, il a aussi des lacunes et des besoins, d’où ces contacts assez nombreux noués avec des acteurs internationaux ces derniers mois, et l’accélération promis par le sommet KGIR-2023. En particulier dans le domaine industriel et dans le domaine énergétique, Astana souhaitant devenir l’un des leaders mondiaux des énergies renouvelables. Là aussi, des entreprises françaises sont sur les rangs pour fournir matériels et compétences. D’abord pour la construction d’infrastructures dédiées à la production de gaz liquéfié – Air Liquide est de la partie – mais surtout pour la construction d’une grande centrale éolienne dans le sud du pays, d’une puissance de 1,2GW. « La France est notre partenaire clé et fiable dans l’Union européenne, a déclaré le président Kassym-Jomart Tokaïev, devant le locataire de l’Élysée. L’énergie nucléaire représentant 63% du secteur énergétique français, le potentiel de coopération est énorme. Nos intérêts convergent également lorsqu’il s’agit d’atteindre zéro émission de carbone à l’avenir. Comme la France, le Kazakhstan est un pionnier régional dans ce domaine. » Le Kazakhstan veut tisser des liens dans toutes les directions, les entreprises françaises l’ont bien compris et savent que la concurrence internationale s’annonce âpre. Le soutien politique de Paris sera essentiel pour qu’elles puissent se positionner.

Lors d’une récente rencontre à Bruxelles, des officiels kazakhstanais avaient déjà vanté ce modèle gagnant-gagnant qu’ils proposent aux Européens, dans un échange de bons procédés : « Les intérêts des entreprises et du gouvernement kazakh s'alignent dans le domaine des métaux des terres rares, selon la proposition suivante : des matières premières en échange de technologie et de compétence, estimait Turar Zholmagambetov, vice-président du comité de développement industriel du ministère kazakh de l’Industrie et du Développement des infrastructures. Notre objectif est à la fois de fournir des matières premières et de fabriquer des produits transformés à partir de ces matières premières, ce qui créerait un partenariat équilibré. » Un point de vue partagé par Kestutis Jankauskas, ambassadeur de l’Union européenne auprès du Kazakhstan, qui considère qu’il « existe d’importantes possibilités de développement commercial dans les domaines de l’hydrogène vert, du changement climatique, de la connectivité numérique, des transports, des matières premières critiques et de l’agriculture. Ce développement est motivé par la nécessité du Green Deal, car nous avons besoin de métaux des terres rares pour la transition énergétique. Le Kazakhstan a besoin de technologies, tandis que l’UE a besoin de sources d’approvisionnement alternatives ». Plus qu’une alternative, le Kazakhstan se rêve en nouveau carrefour du commerce mondial.

Le 17 novembre lors du Kazakhstan Global Investment Roundtable, le gouvernement sortira donc ses habits d’apparat pour attirer de nouveaux investisseurs, européens, mais aussi vietnamiens, singapouriens, saoudiens ou encore canadiens : le Premier ministre Alikhan Smailov, le tout nouveau ministre de l’Industrie et de la Construction Kanat Sharlapayev ou le ministre des Transports Marat Karabayev attendent leurs invités de pied ferme.







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