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Ce jeudi 12 septembre 2024, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé, pour la deuxième fois de l'année, son taux directeur de 0,25 point, ramenant celui-ci de 3,75 % à 3,50 %. Une décision prévisible, largement anticipée par les marchés, qui intervient dans un contexte économique complexe, marqué par un ralentissement de la croissance et un infléchissement de l'inflation.
La décision de la BCE, adoptée à l’unanimité par le Conseil des gouverneurs, s’inscrit dans une stratégie de soutien à une économie européenne encore fragile. Christine Lagarde, présidente de l’institution, a insisté sur la nécessité de cette intervention, tout en reconnaissant l’incertitude de l'avenir économique. « La reprise économique affronte des vents contraires », a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse suivant l’annonce. Si l’inflation globale a reculé à 2,2 % en août, se rapprochant de l’objectif de 2 %, des inquiétudes subsistent quant à l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, et qui demeure à un niveau relativement élevé de 2,8 %. Dans le secteur des services, l'inflation atteint même 4,2 %, ce qui témoigne de tensions persistantes.En parallèle, la croissance européenne peine à s’affirmer. Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a été révisé à la baisse pour le deuxième trimestre 2024, à 0,2 % contre 0,3 % prévu initialement. Ce contexte reflète une économie oscillant entre une faible inflation maîtrisée et un risque de stagnation économique. Juliette Cohen, économiste chez CPR Asset Management, résume ce dilemme dans Les Echos : « Malgré une hausse du revenu disponible des ménages, la consommation n'a pas vraiment repris. Au contraire, le taux d'épargne des ménages a augmenté, ce qui traduit une certaine incertitude. »
L’assouplissement de la politique monétaire a néanmoins des effets attendus sur le secteur bancaire, et notamment sur le crédit immobilier. La directrice générale de Vousfinancer, Julie Bachet, se montre optimiste : « Cette nouvelle baisse des taux de la BCE est une très bonne nouvelle pour les emprunteurs qui vont pouvoir bénéficier de taux encore plus attractifs dans les prochaines semaines. » En effet, de nombreuses banques ont déjà anticipé cette réduction des taux directeurs en ajustant à la baisse leurs barèmes de crédits. Les taux d’emprunt sur 15, 20 et 25 ans sont en baisse, oscillant entre 3,3 % et 3,95 % selon les durées. Si la BCE maintient sa trajectoire de baisse, certains spécialistes estiment que les taux pourraient atteindre 3 % sur 20 ans d’ici la fin de l’année pour les meilleurs dossiers, ce qui stimulerait la demande immobilière.Cependant, cet optimisme est tempéré par les risques d’endettement croissant des ménages, notamment dans un contexte où la consommation reste hésitante. La prudence semble donc de mise pour les acteurs du marché immobilier, conscients que les conditions favorables ne résoudront pas à elles seules les problèmes structurels du secteur.
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Du côté des investisseurs, la décision de la BCE est également perçue avec une certaine retenue. Geoffroy Landoeuer, Directeur de la gestion financière chez Turgot AM, souligne une certaine volatilité sur les marchés obligataires. « Le rythme pour la suite reste en revanche plus incertain », expliquait-il il y a quelques jours, faisant écho au flou quant aux prochaines étapes de la politique monétaire. Les taux souverains, notamment le Bund allemand à 10 ans, ont connu des fluctuations importantes au cours des dernières semaines, reflétant l’incertitude des investisseurs face à la conjoncture européenne.Aux États-Unis, la situation semble tout aussi incertaine, avec des indicateurs économiques en demi-teinte et une Réserve fédérale américaine (FED) également sur le point d’assouplir sa politique monétaire. « La balance des risques inflation/emploi est désormais équilibrée », souligne Felix Feather, économiste chez ABRDN, ajoutant que la BCE devrait avancer avec prudence dans ses prochaines décisions. « Nous pensons que la BCE normalisera sa politique de manière graduelle, sauf en cas de dégradation rapide des perspectives de croissance. »
Si la baisse des taux est largement vue comme une nécessité pour soutenir la reprise économique, elle n’en demeure pas moins risquée. Une politique monétaire trop accommodante pourrait, à terme, entraîner des déséquilibres, notamment en matière de surendettement. Certains analystes mettent d'ailleurs en garde contre une accélération trop rapide.Christine Lagarde a elle-même rappelé que la BCE n’avait pas fixé de calendrier précis pour les prochaines baisses, insistant sur le fait que toute nouvelle décision serait « dépendante des données ». Ainsi, si une nouvelle réduction est attendue d’ici la fin de l’année, rien ne semble définitivement acquis.
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La BCE touche à nouveau à ses taux… On peut espérer une bouffée d'air pour les emprunteurs. Cela dit, la prudence reste de mise, et les impacts réels sur le marché ne se verront pas immédiatement. Faut rester vigilant.
Alors la BCE abaisse ses taux, mais ça ne va pas révolutionner le crédit immobilier. Toujours les mêmes qui sont contents, financiers et pros de l'immo, mais pour le consommateur lambda, ça reste mitigé. J'espère quand même voir un peu de changement positif !
Ca va donner un peu d'air à ceux qui cherchent à emprunter. Mais j'espère que la BCE a un plan de secours si ça ne marche pas comme prévu.
La BCE baisse les taux, c’est bien pour acheter une maison en théorie, mais en pratique les banques ne vont pas lâcher du lest si vite. Alors, est-ce qu'on va vraiment voir une baisse des taux des crédits immobiliers bientôt ?
Une baisse de 0,25 point, c'est un petit coup de pouce mais rien de révolutionnaire. Avec la prudence affichée, à quoi peut-on vraiment s'attendre sur l'évolution des prêts immobiliers dans les prochains mois ?