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Des Champs-Élysées à la 5e Avenue en passant par Oxford Street, les grandes avenues commerçantes connaissent une nouvelle jeunesse. Après la crise sanitaire, la vacance a chuté, les ouvertures se multiplient et le luxe comme le sportswear redessinent le paysage. Selon Newmark, ces artères sont devenues de véritables vitrines mondiales, où l'immobilier et le marketing se confondent.
En 2021, l’immobilier commercial des grandes capitales semblait en convalescence. Trois ans plus tard, la situation s’est radicalement inversée. D’après l’étude publiée en septembre 2025 par le conseil immobilier Newmark, la vacance est retombée sous les 5 % sur les Champs-Élysées et les artères londoniennes, et sous les 10 % sur la 5e Avenue. Autrement dit, le marché a renoué avec une rare tension, preuve de l’appétit intact des enseignes pour ces emplacements d’exception.Les chiffres illustrent le rebond : flux piétons en hausse de 9 % sur les Champs et de 31 % sur la 5e Avenue par rapport à la période 2021-2023, plus de 30 ouvertures recensées sur Oxford Street depuis début 2024, et 28 sur les Champs, dont certaines inédites en France (Restoration Hardware, Onitsuka Tiger, Polène). Le retour des touristes étrangers, la volonté des marques de capitaliser sur des adresses iconiques et le regain d’attractivité des baux ont agi comme catalyseurs.Pour Antoine Salmon, co-directeur du département Commerces de Newmark, il s’agit d’une véritable « renaissance du commerce », portée autant par la demande internationale que par l’évolution des concepts retail, plus spectaculaires et expérientiels.
Au-delà des volumes, c’est la structure même de l’offre qui change. Sur les Champs-Élysées, la part des enseignes de milieu de gamme est passée de 48 % à 29 % entre 2017 et 2024, au profit du luxe (+19 points) et du premium (+9 points). L’avenue parisienne se rapproche ainsi du profil de la 5e Avenue, où le luxe concentre près d’un tiers des emplacements.Le deuxième moteur est le sportswear. Après Lululemon, JD Sports ou On Running, l’arrivée annoncée d’Alo Yoga en 2026 confirme la centralité de ce segment. Sur les trois grandes capitales, près de la moitié des enseignes communes appartiennent désormais à l’univers sport. Ces ouvertures reflètent l’essor du sport business et la recherche d’un contact direct avec une clientèle jeune et connectée.Les flagships jouent ici un rôle déterminant : vastes surfaces (souvent supérieures à 1 000 m²), storytelling immersif, mise en scène digitale. Selon la société Yourban, l’ouverture d’un nouveau flagship sur les Champs-Élysées peut doubler ou tripler les recherches en ligne associées à la marque. Le cercle vertueux est évident : la vitrine physique nourrit la visibilité numérique, et inversement.
Les grandes artères commerciales ne sont plus seulement des lieux de consommation, elles sont devenues des plateformes de communication globale. L’étude de Newmark montre que la crise sanitaire a accéléré un mouvement de fond : montée en puissance du luxe, explosion du sportswear, généralisation du flagship comme format roi. Pour Paris, Londres et New York, la bataille se joue autant sur le trottoir que sur Google.