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Dernière mise à jour : 24/09/2025 - 17h35
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Les taux longs retrouvent de l’attrait

Après plus d’une décennie de taux proches de zéro, les rendements obligataires de long terme connaissent une remontée spectaculaire depuis 2022. Ce retour des taux longs, synchrone dans la plupart des économies développées, redéfinit l’équilibre entre actions et obligations. Pour les investisseurs, il s’agit à la fois d’une menace pour les valorisations boursières et d’une opportunité de diversification rarement observée depuis quinze ans.

Les taux longs retrouvent de l’attrait
Temps de lecture : 1 minute(s) - Par | Publié le 17-09-2025 06:00

Une remontée mondiale et multifactorielle

Le mouvement de hausse des taux longs (20–30 ans) n’est pas cantonné à une région. Des États-Unis à l’Allemagne, en passant par le Royaume-Uni et même le Japon – longtemps synonyme de stagnation –, les rendements se tendent. Seules exceptions notables : la Suisse et la Chine, où les taux restent plus modérés, mais s’alignent progressivement sur la tendance mondiale.

Cette dynamique reflète une combinaison de facteurs. L’inflation persistante est bien sûr la variable clé, mais d’autres forces structurantes s’additionnent :

- des dettes publiques records qui nourrissent les inquiétudes sur la soutenabilité budgétaire,- le recul de la demande des fonds de pension et assureurs traditionnels,- la réduction des bilans des banques centrales dans le cadre du resserrement quantitatif,- et une remise en question partielle du rôle du dollar comme valeur refuge, qui incite à diversifier les réserves.

Résultat : les taux d’intérêt réels (corrigés de l’inflation) sont désormais positifs partout sauf au Japon, et souvent au-dessus de leur moyenne historique.

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Une nouvelle donne pour les portefeuilles

La conséquence directe de cette normalisation est double. D’un côté, des taux longs durablement plus élevés exercent une pression sur les valorisations boursières : lorsque le coût du capital augmente, les flux de trésorerie futurs des entreprises valent mécaniquement moins. Un dérapage incontrôlé – par exemple en cas de contradiction entre politique budgétaire expansionniste et politique monétaire restrictive – pourrait même provoquer une correction brutale des marchés actions.

De l’autre, ces taux redeviennent attractifs pour les investisseurs de long terme. Aux États-Unis, les rendements réels mesurés par les TIPS à 30 ans se situent à des niveaux rarement observés depuis quinze ans, offrant une rémunération intéressante et une protection contre l’inflation. Dans un portefeuille dominé par les actions, intégrer des obligations longues redevient une stratégie crédible de diversification et de réduction de la volatilité.

Conscients de cette nouvelle donne, plusieurs gestionnaires patrimoniaux ont déjà ajusté leur exposition. Après avoir déserté la duration longue depuis 2021, ils reviennent progressivement sur des maturités intermédiaires en zone euro (2–8 ans) et plus longues aux États-Unis (7–10 ans), dans une logique d’équilibre rendement/risque.


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Une rupture après des années d'argent gratuit

La remontée des taux longs marque donc une rupture après des années d’argent gratuit. Si elle complexifie la vie des marchés actions, elle redonne aux obligations un rôle central dans les allocations. Pour les investisseurs, l’enjeu est désormais d’intégrer intelligemment cette duration retrouvée pour renforcer la robustesse des portefeuilles.