Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
Donald Trump frappe fort en annonçant des droits de douane de 50?% sur les importations de cuivre, métal stratégique pour l’industrie américaine. Cette décision, à forte portée politique et économique, alimente les tensions commerciales internationales et soulève la crainte d’un choc inflationniste durable. Une démonstration de puissance qui risque de coûter cher aux industriels… et aux consommateurs.
Depuis son retour sur le devant de la scène, Donald Trump multiplie les offensives tarifaires. Après avoir ciblé l’Europe, le Canada, la Corée ou encore le Brésil, l’ancien président américain – probable candidat à sa réélection – s’attaque désormais à une matière première essentielle : le cuivre. À compter du 1er août, les États-Unis imposeront une taxe de 50 % sur les importations de cuivre, sans précisions sur les produits concernés.Pourquoi est-ce important ? Le cuivre est un métal central pour l’économie américaine : il entre dans la fabrication de véhicules électriques, de climatiseurs, d’équipements électroniques, ou encore dans le secteur de la construction. En 2024, les États-Unis ont importé près de 908 kilotonnes de cuivre, principalement raffiné, avec une dépendance nette à l’importation de 45 %. Autrement dit, la mesure va frapper de plein fouet une chaîne de valeur déjà sous tension.La flambée des prix est immédiate : les contrats à terme sur le New York Mercantile Exchange s’envolent de 25 %, bien au-delà des niveaux du London Metal Exchange. Les analystes anticipent une hausse moyenne de 40 % des prix intérieurs aux États-Unis dans les prochains mois, à moins d’un repli de la demande.
Ce coup de théâtre n’est pas sans conséquences macroéconomiques. En plein ralentissement économique mondial, cette mesure protectionniste pourrait alimenter un choc d’offre dont les effets sont doubles : un frein à la croissance et une pression sur les prix. Les industries consommatrices de cuivre – automobile, électroménager, électronique – seront directement touchées par la hausse des coûts de production.Mais le risque le plus inquiétant reste la désorganisation durable des chaînes d’approvisionnement. Car si les États-Unis souhaitent compenser en développant une production locale, la tâche s’annonce herculéenne. Les capacités de raffinage et d’extraction sont limitées, les investissements miniers sont coûteux et les délais d’exécution se comptent en années. Même dans un scénario optimiste, il faudrait au moins trois à cinq ans pour rééquilibrer la balance commerciale du cuivre.Sur le plan monétaire, cette flambée des prix pourrait contraindre la Réserve fédérale à temporiser sa stratégie de baisse des taux. Selon le dernier compte-rendu du FOMC, la Fed reste prudente face aux effets retardés de la politique commerciale américaine. L’indice des swaps OIS intègre toujours une probabilité de 70 % d’une baisse des taux en septembre, mais les anticipations pourraient être revues si l’inflation repart à la hausse.Enfin, au-delà de l’économie, cette nouvelle salve tarifaire illustre la vision trumpienne des relations internationales : unilatérale, clivante, performative. À défaut de bâtir un consensus multilatéral, Donald Trump impose une stratégie du choc permanent, dans un contexte électoral où chaque annonce vise autant le Congrès que l’opinion.