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Argent dans le sport : des chiffres fous

L'important, c'est de participer. Aujourd'hui le simple fait de participer à une compétition sportive peut rapporter gros. L'économie du sport n'a jamais brassé autant d'argent. Jamais elle n'a suscitée autant de convoitise et de surenchère.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par Y.T. | Mis à jour le 09-07-2019 16:15:00 | Publié le 22-03-2019 10:41  Photo : © Pixabay  
Argent dans le sport : des chiffres fous

Ce que ça rapporte

Le marché du sport est extrêmement florissant. Le sport business rapporterait chaque année au niveau mondial entre 800 et 900 milliards de dollars, d'après les estimations de Jean-François Bourg, chercheur au Centre de Droit et d'Économie du Sport (CDES). Soit quasiment 2% du PIB mondial.  Soit autant que des pays tels que Cuba, le Ghana, le Luxembourg ou l'Islande.

Atout des plus importants : il est imperméable aux aléas de la conjoncture économique puisqu'il progresse chaque année de près de 5 à 6%. Alors, quand on parle de salaires, de prix de transferts, de contrats de sponsoring ou de droits télé, les chiffres ne tardent pas à être vertigineux. Entre juin 2017 et juin 2018, Cristiano Ronaldo, l'attaquant qui était alors au Real Madrid, a gagné 88 millions de dollars. Dont 32 rien qu'avec ses contrats de publicité, d'après le dernier classement des sportifs les mieux payés de la planète du magazine Forbes. Floyd Mayweather, le célèbre combattant de boxe a, lui, gagné 285 millions de dollars. Suivent : Lionel Messi (Football) et ses 111 millions, Conor Mcgregor (Boxe) avec 99 millions, Neymar, Lebron James (Basketball) , Stephen Curry (Basketball), Lewis Hamilton (Formule 1) …

Dans ce top 100 - où aucun Français ne figure -, les revenus moyens des stars des stades ont atteint près de 21 millions de dollars, une enveloppe en progression de 2 millions par rapport aux résultats de l'an passé.

Les sportifs les mieux rémunérés sont ceux pratiquant un sport dit « populaire » et qui attire le monde : football, basketball, formule 1, boxe.
Ce classement regroupe des athlètes s'illustrant dans onze sports. Les stars de la NBA sont les plus nombreuses avec 40 représentants. Le basketball bat le record qu'il avait déjà établi l'an dernier avec 32 représentants, contre seulement 18 en 2016. L'augmentation des salaires de la NBA résulte de l'accroissement du plafond salarial, alimenté par les accords de diffusions obtenus par la ligue qui ont rapporté 24 milliards de dollars pour la saison 2016-2017.

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Les droits télé en pleine explosion

Les droits de diffusion sont au cœur des nouveaux enjeux. Ceux-ci ont explosé depuis la fin des années 80 avec l'arrivée des chaînes payantes, et, aujourd'hui, celle des géants du Net (Facebook qui retransmet désormais en live la Copa Libertadores sud-américaine). Le meilleur exemple de ces droits télés restent ceux négociés par la Premier League (le championnat de football anglais) qui, pour la période 2016-2019, ont atteint au Royaume-Uni 2,3 milliards d'euros par an, soit une hausse de 70%.  

Les droits de la NHL - le championnat américain du hockey sur glace - ont grimpé de 163% et ceux de la NBA (basket américain) de 187% par rapport aux précédents appels d'offres. En France, la Ligue nationale de rugby a attribué les droits du TOP 14 pour la période 2019-2023 en exclusivité à Canal+ pour la coquette somme de 97 millions d'euros en moyenne par saison, contre 74 pour la période précédente (2015-2019), et seulement 1,2 million en 1995.




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Des spots publicitaires qui voient leurs prix grimper

Placer un spot publicitaire pendant un événement sportif majeur coûte de plus en plus cher. Par exemple, trente secondes de publicité à la mi-temps de la finale du Super Bowl américain ont coûté 4,5 millions de dollars. Soit 150 000 dollars la seconde.

L'année dernière, en 2018, un spot à la mi-temps de la finale de la coupe du monde entre la France et la Croatie a été facturée 350 000 euros bruts, à titre de comparaison.

En se concentrant sur la diffusion de la ligue des champions en France, il faut rappeler que 4 millions de téléspectateurs en moyenne ont suivi sur C8 le double sacre du Real Madrid rappelle Canal+ Régie. Les tarifs à l'unité et en package sont les mêmes que l'an dernier si le PSG n'est pas en finale : 93 600 € les 30 secondes lors de la remise de la coupe. Le prix brut monte à 192 000€ si le PSG est présent en finale. Le « pack finale » composé de 3 spots en EP va de 225 000 € brut sans le PSG à 440 000 € brut avec le PSG. Le pack de 12 spots sur les chaînes du groupe en contexte affinitaire est à 110 000 € brut sans le PSG et 220 000 € brut avec.

Même les grandes marques participent à la bataille, à coups de millions, pour faire partie du club très fermé des sponsors officiels. « Les investissements de sponsoring auront été multipliés par 1,7 entre 2010 et 2017 », déclare Bruno Lalande, du cabinet Repucom. Le maillot des footballeurs est devenu le principal enjeu pour lequel se battent les marques. Depuis quelques années déjà, la Premier League a vu le sponsoring des maillots de ses 20 clubs croître de près de 25%, passant de 270 millions d'euros (tous clubs cumulés) à 321 millions.

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Et l'attractivité de la France dans tout ça ?

Dans cet écosystème où les sommes deviennent vite gigantesques, la fiscalité française, trop lourde et contraignante, est un frein pour attirer de potentiels investisseurs. Dans le foot professionnel, pour un salaire de 600 000 euros, le taux de charges patronales atteint 31% en France, 13,57% au Royaume-Uni, 5,50% en Italie, 2,37% en Espagne et 1,98% en Allemagne.  De quoi décourager les joueurs, les sponsors et les marques de venir investir.

En plus de cela s'ajoute un modèle économique du sport professionnel français particulier car uniquement fondé sur les droits télé. Les revenus commerciaux, principalement le sponsoring et le « naming » des compétitions, ne représentent que 20% des recettes des clubs de foot de Ligue 1, contre 30% pour la Premier League anglaise et 41% pour la Bundesliga allemande.

A ce titre, plusieurs clubs de football français se sont mis au naming, pratique qui vise à insérer le nom d'un sponsor dans l'appellation officielle d'un stade par exemple, pour en tirer des profits. C'est le cas de Lyon et son Groupama Stadium, Nice et l'Allianz Riviera entre autre. A l'étranger, un club mythique comme le Bayern Munich a renommé son stade Allianz Arena.



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