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Le magazine l'Équipe révèle dans une enquête qu'une soixantaine de footballeurs professionnels français et étrangers seraient endettés, voire ruinés pour certains, après avoir effectué des placements financiers dans l'immobilier.
L'escroquerie remonterait au début des années 2010. A l'époque, des intermédiaires et conseillers en gestion de patrimoine auraient arnaqué les joueurs en leur proposant de faire des investissements dans l'immobilier afin de défiscaliser une partie de leur salaire. Les sportifs ainsi arnaqués seraient passés par des clubs célèbres tels que le PSG, Monaco, l'Olympique Lyonnais, Marseille ou encore Nantes.
D'après l'enquête, les footballeurs plaçaient leur argent dans des bâtiments classés monuments historiques et qui nécessitaient de nombreux travaux à réaliser. Grâce à cela, ceux-ci pouvaient espérer bénéficier d'importantes déductions d'impôts pendant les trois premières années après acquisition du bien. Le problème est que les travaux n'ont jamais démarré (c'est le cas du joueur Rémi Gomis qui avait investi dans le château de Tancarville en Seine-Maritime, classé monument historique et dont les travaux n'ont jamais eu lieu). Certains joueurs ont confié que leurs signatures avaient été imitées sur des actes d'achat auprès de notaires. Le préjudice total s'élèverait entre 40 et 100 millions d'euros. Les victimes ont révélé avoir perdu jusqu'à 8 millions d'euros.
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Si les sportifs sont des cibles pour les intermédiaires véreux, d'autres célébrités peuvent aussi être touchées. Ce fut le cas de l'animateur de télévision Benjamin Castaldi qui a été la victime d'une escroquerie faisant penser à une pyramide de Ponzi (procédé notamment utilisé dans l'affaire Madoff) où les économies des entrants servent à payer les intérêts des anciens signataires. A l'époque, la banque lui avait prêté la somme de 1,2 millions d'euros sans même convenir d'un rendez-vous ni analyser son dossier. D'autres personnalités ont aussi subi des arnaques : Enrico Macias a vu ses biens hypothéqués après avoir beaucoup perdu dans un montage financier spéculatif et complexe auprès d'une banque islandaise qui a fait faillite. Ou encore l'actrice Mylène Demongeot qui a également perdu plusieurs centaines de milliers d'euros dans une affaire similaire, montée cette fois par un faux gestionnaire de comptes dont le réseau siphonnait le show-biz français.
L'affaire Madoff est une des plus grandes affaires d'escroquerie jamais vue. Bernard Madoff a réalisé une arnaque de type « Ponzi », qui pourrait porter sur 65 milliards de dollars. Il a été condamné le 29 juin 2009 à 150 ans de prison. Il avait crée un fond d'investissement spéculatif géré de manière secrète par une société parallèle. Ce fond ne gérait des placements que pour 11 à 25 clients pour un montant de 17 milliards de dollars. Les clients étaient des banques, des fonds et des détenteurs de grosses fortunes personnelles à qui il avait proposé un rendement de 17 % par an. Pour réussir à servir un tel taux, il payait les intérêts des premiers investisseurs avec le capital apporté par les derniers entrés. Après la chute des marchés financiers fin 2008, certains clients ont souhaité retirer leurs fonds, faisant alors s'écrouler le système, ce qui a attiré des soupçons de la part d'analystes financiers, suivis par ceux du FBI, le tout entraînant sa chute.
Mathieu Mars, Directeur associé à l'Institut du Patrimoine, explique que « pour des sportifs qui génèrent beaucoup d'argent, le conseil d'investir dans les monuments historiques est plus qu'intéressant. Les joueurs de foot étant dans des tranches fiscales importantes, cela leur permet de réduire une grosse partie de leur impôt ». Concernant le cas précis de ces sportifs arnaqués, Mathieu Mars ajoute : « Les sportifs qui ont subi un tel préjudice font face à des projets qui n'ont jamais été réalisés et des travaux qui n'ont jamais commencé. Ou alors, ceux-ci coûtent plus que prévu au départ. Malgré tout, c'est à la victime de rendre des comptes et de payer les sommes dues, d'où l'importance de l'arnaque dès lors que les sommes engagées sont élevées. » Le but final de ces opérations, à l'origine, est de se créer un patrimoine immobilier en restaurant un bâtiment à valeur historique. Les travaux de rénovation réalisés sur un bien immobilier classé ou inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques permettent de bénéficier d'une fiscalité très attractive : les dépenses sont déductibles du revenu imposable du contribuable, sous conditions.
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