Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
L'incendie de l'usine Lubrizol pourrait rapidement avoir des conséquences douloureuses sur le marché immobilier rouennais. Les professionnels envisagent une baisse brutale de 10 à 15% des prix.
Jusqu'à fin septembre, le marché immobilier rouennais était plutôt dynamique, à l'image de nombreuses autres villes de France. Selon le site spécialisé Seloger, il fallait compter 2584 € / m2 en moyenne pour acquérir un appartement dans le centre-ville, soit une progression de 2,1% en un an. Mais depuis l'incendie qui a ravagé l'usine Lubrizol, l'inquiétude a gagné les habitants de Rouen et des communes alentours. Une inquiétude qui pourrait rapidement se ressentir également sur le marché immobilier local. Dans un tweet du 3 octobre, Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du Management des Services immobiliers (IMSI), expliquait : « L'impact de l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen va avoir un impact considérable sur le marché immobilier local et au-delà, avec une dévalorisation instantanée des biens pour les propriétaires actuels et un ralentissement des transactions. Un lien fort écologie et immobilier ».
Dans la nuit du 25 ou 26 septembre 2019, 5200 tonnes de produits chimiques ont brûlé au sud-ouest de Rouen. Durant des heures, le vent a rabattu une épaisse fumée noire vers le nord-est, sur le centre de Rouen et les communes alentours. Les habitants ont témoigné de retombées d'hydrocarbures. Bien que les autorités tiennent des discours rassurants, les inquiétudes demeurent notamment en ce qui concerne les risques sur la santé à long terme. Selon Henry Buzy-Cazaux, les habitants de la métropole rouennaise ne pourront être rassurés que dans 3 à 6 mois... si ce n'est des années. Sur le marché immobilier, ces inquiétudes pourraient se traduire par un nombre plus important de mises en vente dans la région. Les acheteurs pourraient se raréfier et faire pression pour baisser les prix, intégrant le risque dans leur projet d'acquisition.
Rejoignez la communauté Idéal investisseur ! Je m'inscris
Les prix de l'immobilier se fixent par l'équilibre entre l'offre et la demande. Schématiquement, lorsque le nombre d'acheteurs est supérieur à celui des vendeurs, les prix montent. A l'inverse, lorsque le nombre de biens en vente dépasse le nombre d'acheteurs, les prix diminuent.
Cette catastrophe pose la question de l'achat d'un bien immobilier non loin d'un site classé « Seveso », c'est-à-dire un site industriel présentant un risque d'accident majeur autour duquel l'État doit maintenir un haut niveau de prévention. En France, les autorités dénombrent 1312 sites, répartis sur l'ensemble du territoire mais avec une présence plus notable en Ile de France, en Normandie et dans le Nord de la France. Lors d'un achat immobilier, les acquéreurs doivent être informés de l'existence éventuelle d'un risques industriel ou technologique auquel leur bien peut être exposé. Pour cela, un document nommé État des risques et pollutions (ERP, qui correspond à l'ancien ERNT) est annexé au compromis de vente. Les risques industriels ne sont pas les seuls mentionnés puisque ce document répertorie également les risques miniers, sismiques et de pollution. C'est le Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT), établi par la préfecture, qui détermine les cartes des zones sensibles en fonction des risques déterminés sur un site. Elles sont classées de la « zone d'exclusion », au sein de laquelle aucune construction n'est possible, à la « zone de recommandations ». Toutefois, ces zones sont généralement limitées aux abords immédiats des sites classés. Dans le cas du PPRT de Lubrizol, le centre-ville de Rouen ne fait par exemple pas partie des zones considérées comme à risque, bien que l'usine soit située à moins 3 kilomètres.
Les communes mettent également à disposition du public un Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs (D.I.C.R.I.M.), qui identifie les risques auxquels la ville est exposée. Il est librement consultable en mairie.