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À partir du 1er janvier 2026, la télédéclaration deviendra un impératif légal pour tout don manuel ou somme d’argent transmise, selon le décret du 17 novembre 2025. Ce tournant réglementaire modifie les pratiques d’anticipation patrimoniale tant pour les donateurs que pour les bénéficiaires. Les investisseurs et familles concernées par les transmissions sont invités à repenser leurs stratégies à l’aune de cette dématérialisation.
Le décret du 17 novembre 2025 impose aux bénéficiaires ou à leurs représentants l’obligation de télédéclaration pour tout don manuel ou somme d’argent reçue. Cette évolution inscrit la France dans une logique de digitalisation accrue de la fiscalité patrimoniale, en s’inscrivant dans le XVI de l’article 1649 quater B quater du Code général des impôts. Jusqu’à présent, la déclaration pouvait s’effectuer par voie papier ou lors de certains contrôles fiscaux, mais la loi accroît désormais la transparence et accélère la transmission des données à l’administration. Cette télédéclaration sera accessible via un service en ligne dédié, ce qui vise à simplifier les démarches, mais impose également aux particuliers un devoir de vigilance quant au respect des délais et à l’exactitude des informations transmises (source : Journal officiel, décret n° 2025-1082 du 17 novembre 2025).
La frontière entre le cadeau d’usage et le don manuel revêt désormais une importance stratégique pour les ménages et investisseurs familiaux. Le présent d’usage, typiquement offert à l’occasion d’un anniversaire ou d’un événement marquant, bénéficie d’une exonération fiscale tant que sa valeur demeure raisonnable par rapport aux ressources du donateur. À l’inverse, le don manuel, qui excède généralement quelques centaines d’euros ou qui n’est pas justifié par un événement familial, doit être formellement déclaré et peut être intégré dans la succession du donateur. En pratique, un seuil non officiel d’environ 2% du patrimoine du donateur ou 2,5% de son revenu annuel sert de référence pour évaluer la qualification du don. Au-delà, la déclaration devient obligatoire, accompagnée la plupart du temps de justificatifs tels qu’un relevé de virement ou un reçu détaillé. La négligence sur ce plan expose à des redressements fiscaux, particulièrement pour les familles soucieuses d’optimiser leurs transmissions patrimoniales à moindres coûts.
Avec la télédéclaration obligatoire, l’administration renforce la traçabilité des flux patrimoniaux et peut plus aisément contrôler les abattements et exonérations applicables. Pour mémoire, chaque parent bénéficie d’un abattement de 100 000 euros tous les 15 ans pour chaque enfant, auquel peut s’ajouter une exonération spécifique de 31 865 euros en cas de don d’argent, sous conditions d’âge. En 2025, la discussion sur le relèvement de cet abattement à 120 000 euros demeure en suspens devant l’Assemblée nationale, tandis que des dispositifs similaires visent à faciliter la transmission du patrimoine immobilier et des capitaux issus de l’assurance-vie. Cette évolution réglementaire incite les particuliers dans ce cas à anticiper la structuration de leurs dons, à documenter scrupuleusement chaque transmission et à intégrer les outils de télédéclaration dans leur organisation patrimoniale. Les professionnels du conseil patrimonial devront accompagner cette mutation pour sécuriser juridiquement les opérations et optimiser la fiscalité des transmissions à venir.