CAC 40 :
7 834,58 pts
+0.21%


Dernière mise à jour : 25/07/2025 - 17h39
Annonce
Magazine Ideal Investisseur Banniere




Investir dans les chevaux : du rêve aux grandes courses

Pour ceux qui veulent conjuguer adrénaline, tradition et diversification, le monde équin offre un terrain d'investissement aussi vivant que structuré. Mais la magie a un prix et le risque financier est bien réel.

Article extrait du magazine print Idéal Investisseur n°5.

Investir dans les chevaux : du rêve aux grandes courses
Temps de lecture : 3 minute(s) - Par | Mis à jour le 27-07-2025 11:05 | Publié le 27-07-2025 11:00

Un rêve à portée de sabots

Longchamp. Prix de l’Arc de Triomphe. Le soleil tape sur la piste, l’élégance des tribunes contraste avec l’effervescence du paddock. La cloche sonne. Les 2400 mètres de gazon s’effacent en un éclair. Votre cheval vient de passer la ligne. Les applaudissements et honneurs sont pour lui... mais aussi pour vous ! Ce scénario, certains investisseurs en rêvent, par passion pour l’équitation – troisième sport en France – ou par stratégie patrimoniale.

Les stars du sport s’y attèlent aussi : Antoine Griezmann s’est offert plusieurs chevaux avant de créer sa propre écurie familiale en 2019 et Tony Parker a acheté des galopeurs et fait participer 2800 investisseurs particuliers à l’agrandissement de son haras en 2024, via la plateforme Bricks.co. Dernier venu sur ce marché en quête de démocratisation : Part Of Dream (POD). Cette start-up fondée par l’éleveur Matthieu Millet et l’entrepreneur blockchain Soheil SK, propose d’ouvrir les portes de l’élevage hippique à tous, dès la naissance des poulains, grâce à un système de syndication adossé à la blockchain. L’investisseur acquiert une part de carrière de reproduction d’un jeune cheval de trot : si l’animal est approuvé comme étalon, il devient alors copropriétaire des futures saillies. Une promesse d’émotions et de revenus potentiels, à vivre depuis les gradins, les écuries... ou la blockchain.

Annonce
Banniere Ideal Investisseur Mag

Miser sur le bon cheval

Le business model repose sur un triptyque bien rodé : élevage, performance, revente. L’élevage inclut la vente de yearlings (poulains d’un an), les primes au naisseur – jusqu’à 20 % des gains futurs du cheval pour les propriétaires de la mère – et les revenus récurrents issus de la vente de saillies pour les étalons. Vient ensuite la rémunération via les allocations de course, versée en fonction des performances sur les hippodromes.

En France, ce système reste généreux, y compris pour des chevaux moyens, grâce à l’économie mutualisée du PMU (voir encadré). Enfin, la revente peut représenter un relais de performance puissant. Mais comme souvent, la réalité de terrain est plus complexe : sur dix chevaux acquis, un seul, en moyenne, justifiera vraiment l’investissement. Rares sont ceux qui fouleront les pistes les plus prestigieuses. Or, l’achat peut vite dépasser 100 000 euros – voire plusieurs millions pour des chevaux déjà prometteurs – et l’entretien mensuel (pension, soins vétérinaires, entraînement, jockey) est coûteux. Si les éleveurs misent sur les croisements génétiques, même le meilleur pedigree ne garantit rien. C’est pourquoi les initiatives comme celle de POD peuvent séduire de nouveaux profils : plus accessible, le ticket d’entrée est réduit, l’offre est encadrée, et les risques sont mutualisés. L’investisseur ne choisit pas un cheval de course, mais mise sur sa carrière potentielle de reproducteur, encadré par des professionnels et porté par une communauté de plus de 3000 actionnaires.


Newsletter Ideal Investisseur
Comme 21 000 investisseurs,
Rejoignez le briefing quotidien d'Idéal Investisseur !

Je m'inscris


Une logique de portefeuille

« Acheter un cheval, c’est miser sur un vivant, avec son mental, sa condition, ses imprévus », confie Didier Krainc, fondateur de l’écurie Vivaldi. La rentabilité potentielle repose donc sur une bonne sélection, et il faut rapidement savoir si un jeune doit être orienté vers une autre carrière. « Ceux qui n’ont pas de vitesse sont reconvertis dans d’autres disciplines : le jumping – qui nécessite des années d’apprentissage – le dressage, l’endurance, le polo, le horseball... », confirme l’expert. Pour l’investisseur, le bon réflexe est donc de diversifier : miser sur plusieurs chevaux, à différents stades de leur carrière.

Ce besoin de diversification, Didier Krainc l’a donc structuré dans un modèle pensé pour mutualiser les risques. Créée en 2017, son écurie regroupe un cercle restreint de particuliers qui investissent dans un portefeuille de chevaux. Chaque année, le club deal en achète entre 2 et 3 individus : certains pour courir, d’autres pour l’élevage, d’autres encore pour être revendus. « Nous avons fait le choix d’une double mutualisation : entre investisseurs d’un côté, et en copropriété sur les chevaux avec d’autres professionnels, de l’autre. Cela nous permet de viser des chevaux d’un bon niveau, sans en assumer seuls le coût », explique Didier Krainc. En sept ans, l’écurie Vivaldi a ainsi généré plusieurs chevaux « black type », c’est-à-dire au palmarès suffisamment prestigieux pour figurer en gras dans les catalogues de ventes internationaux. « Quand un cheval commence à montrer de bonnes performances dans les courses françaises, les propositions d’achat peuvent affluer. Nous en avons vendu un dix fois son prix d’achat. C’est là que le modèle prend tout son sens », explique-t-il.

Derrière le rêve des grandes courses se cache finalement une logique bien connue des investisseurs : diversifier pour lisser les risques, gérer pour faire progresser, céder au bon moment.

Le PMU, moteur de l’écosystème

La plupart des courses PMU (les quintés) sont à handicap : les chevaux portent plus ou moins de poids pour équilibrer leurs chances. Elles ne sont pas les plus prestigieuses, mais portent l’essentiel des enjeux qui financent l’ensemble de la filière. À l’inverse, les grandes courses, comme le Prix du Jockey Club ou l’Arc de Triomphe, rassemblent les meilleurs chevaux sans contrainte de poids. Elles sont peu nombreuses et très sélectives.



Assurance vie

La rédaction vous suggère :

Les trésors de la Vendée, des Sables d'Olonne à Noirmoutier

L'action Bureau Veritas s'appuie sur une croissance robuste mais la valorisation interroge