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Le baromètre 2025 d’Altaprofits/Ifop révèle une préférence persistante pour les livrets réglementés, nourrie par un déficit d’éducation financière. Résultat : l’investissement responsable stagne, sauf chez les jeunes générations qui commencent à s’y intéresser.
En 2025, les Français continuent de plébisciter leurs livrets réglementés. Selon le baromètre publié par Altaprofits et l’Ifop, 72 % des épargnants les privilégient, invoquant avant tout leur manque de connaissances financières. Derrière cette fidélité apparente se cache en réalité une incapacité à franchir le pas vers des placements plus sophistiqués. Une large majorité estime ne pas avoir les clés pour comprendre l’assurance vie, le PER ou les SCPI. Près de 82 % des répondants déclarent craindre de perdre de l’argent, et 79 % jugent ces placements opaques.Ce déficit de culture financière se traduit par une distance vis-à-vis de la finance long terme, perçue comme réservée à une élite : trois quarts des sondés estiment que ces produits « ne sont pas pour eux ». Le paradoxe est là : les livrets, sûrs mais faiblement rémunérateurs, captent une épargne qui pourrait être mieux valorisée dans un contexte d’inflation persistante.
Cette méfiance fragilise aussi la finance durable. En 2025, seuls 7 % des épargnants ont choisi un produit responsable, contre 10 % deux ans plus tôt. La méconnaissance des labels reste massive : à peine 26 % des Français connaissent l’existence d’au moins un indicateur, et souvent de manière approximative. Le label ISR n’est identifié que par 18 % d’entre eux, Greenfin par 9 %, la classification européenne SFDR par 7 %.Résultat : pour 71 % des Français qui n’investissent pas responsable, la principale explication reste le manque d’information. À cela s’ajoute une crainte persistante : 36 % redoutent le greenwashing, un soupçon encore plus marqué chez les diplômés et les moins de 35 ans. À l’inverse, près d’un cinquième de la population assume un désintérêt pur et simple pour l’investissement responsable, un chiffre stable depuis 2024.
Le tableau n’est pourtant pas uniformément sombre. Les 18–34 ans se distinguent nettement de leurs aînés. Douze pour cent d’entre eux ont déjà placé leur argent dans un produit responsable, contre seulement 5 % chez les plus de 35 ans. Et leur connaissance des labels est plus solide : 34 % en identifient au moins un, soit 11 points de plus que la moyenne nationale. Parmi les étudiants, ce taux grimpe même à 45 %.Signe encourageant : malgré leur crainte du greenwashing, les jeunes affichent une confiance plus forte dans les labels et régulations que les générations précédentes. Pour Catherine Baudeneau, directrice marketing d’Altaprofits, « les jeunes générations restent le moteur d’avenir de ce type de placement ».