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Face à l'exaspération fiscale ambiante, Emmanuel Macron a déclaré vouloir répondre en diminuant les impôts des classes moyennes. Le coût pour l'État est évalué à 5 milliards d'euros.
Le Grand Débat National l'avait démontré : la justice fiscale intéresse les Français au plus haut point. Emmanuel Macron avait annoncé lors de sa conférence de presse vouloir faire baisser significativement l'impôt sur le revenu, en particulier pour les classes moyennes. Tout reste à faire pour le Gouvernement qui a en charge la fixation des modalités de cette baisse. Invité des 4 vérités sur France 2, Bruno le Maire a détaillé les pistes envisagées.
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Aujourd'hui, un peu plus de 1 Français sur 4 paie l'impôt sur le revenu, ce qui représente 16,8 millions de foyers fiscaux. La baisse d'impôt devrait concerner les deux premières tranches d'imposition. Celle à 14%, dans laquelle les revenus entre 9 900 et 27 500 euros sont imposés, et celle à 30% (revenus fiscaux entre 27 500 et 73 700 euros). En considérant que l'impôt sur le revenu est progressif, ce sont près de 12 millions de ménages qui pourraient bénéficier de la mesure. « L'objectif, c'est que les 12 millions de foyers fiscaux qui sont dans la tranche à 14% puissent avoir une baisse moyenne d'impôt sur le revenu de l'ordre de 350 euros », a déclaré le Ministre. « Ça ne veut pas dire que la tranche à 30% ne sera pas concernée. (...) Elle doit également être concernée par cette baisse d'impôt, dans une mesure moindre, car je pense que la situation est moins difficile », a-t-il ajouté, parlant d'un gain de 180 euros environ pour ces personnes. Malgré cette potentielle réforme, le nombre de Français redevables de l'impôt sur le revenu devrait rester stable.
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Qui dit baisse d'impôt dit baisse de recettes fiscales. Or, avec un budget déjà déficitaire, il est nécessaire de se pencher sur l'épineuse question du financement. Le Gouvernement a donc annoncé que la baisse de l'imposition des particuliers serait financé par un coup de rabot sur les niches fiscales des entreprises. En ligne de mire, les réductions et crédits d'impôt, à l'exception du « CICE » qui a déjà été transformé en baisse de cotisations patronales pérennes. Cet axe n'a pas manqué de faire réagir le MEDEF en la personne de Geoffroy Roux de Bézieux, président du syndicat patronal. Selon ses propos rapportés par le journal Les Echos, « les sources d'économies pour le gouvernement se trouveraient notamment dans « les secteurs où il y a trop de fonctionnaires », leur « temps de travail » ainsi que « l'âge du départ à la retraite » qu'il souhaite voir repoussé à 64 ans. » » Le « patron des patrons » était reçu à ce sujet ce matin au Ministère de l'Économie et des Finances. Selon Bruno Le Maire, la rencontre a permis de « clarifier un certain nombre de choses ». Le ministre a également précisé que « des économies peuvent être faites sur les opérateurs publics ». La réforme des Chambres de Commerce et d'Industrie pourrait par exemple permettre d'économiser près de 400 millions d'euros. Autre mesure envisagée et redoutée par beaucoup : l'allongement de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. Une réforme qui pourrait permettre de ne pas modifier l'âge légal de départ légal (actuellement à 62 ans) ni supprimer de jour férié. Enfin, le taux réduit appliqué au gazole non routier pour le secteur du BTP pourrait être remis en cause. L'an dernier, Bercy avait voulu supprimer cet avantage mais avait renoncé suite au début de la mobilisation massive des gilets jaunes. Les 474 niches fiscales existantes vont maintenant être examinées, et les décisions seront rendues publiques par le Premier ministre Édouard Philippe au moins de juin. Elles devraient vraisemblablement être prises en compte dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020.