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Dernière mise à jour : 21/11/2025 - 17h35
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Retards de paiement : la révolte des PME

En 2025, les retards de paiement continuent d’étouffer les petites entreprises françaises. Pour enrayer ce fléau, le sénateur Olivier Rietmann propose un texte qui pourrait enfin changer la donne. À la clé : un rapport de force rééquilibré entre PME, grands groupes et acteurs publics.

Retards de paiement : la révolte des PME
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 13-11-2025 05:30

Une plaie ancienne, aux effets ravageurs

C’est un serpent de mer de l’économie française : les retards de paiement minent la trésorerie des entreprises et fragilisent les plus petites d’entre elles. En 2025, les défaillances repartent à la hausse : 69 000 faillites sont attendues, soit une progression de 10 % par rapport à la période pré-Covid. Dans un contexte de financement plus coûteux, chaque jour de retard compte. Selon les chiffres cités par le Sénat, ces délais accroissent de 25 % le risque de défaillance, et même de 42 % lorsqu’ils dépassent 60 jours.

Le déséquilibre est flagrant : 70 % des retards proviennent de grandes entreprises, qui utilisent la trésorerie de leurs fournisseurs comme une variable d’ajustement, et près de 30 % viennent de l’administration publique – État, collectivités ou établissements hospitaliers. Pour Olivier Rietmann, président LR de la délégation sénatoriale aux entreprises, « il est temps que chacun prenne ses responsabilités pour ne pas fragiliser davantage nos TPE et PME ».

Ce constat s’étend bien au-delà de l’industrie ou des services : le secteur du bâtiment et de l’immobilier est l’un des plus touchés, où la lenteur des paiements sur les chantiers publics ou parapublics dégrade lourdement les équilibres de trésorerie. Les retards deviennent un facteur de ralentissement de l’investissement productif, au moment même où la reprise des marchés demande de la réactivité.

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Des sanctions proportionnelles, un fonds d’affacturage public

Le texte déposé au Sénat propose une réforme simple dans son principe mais ambitieuse dans ses effets. D’abord, les amendes pour retards de paiement seront désormais proportionnelles au chiffre d’affaires des entreprises fautives : une grande société ne paiera plus la même pénalité qu’une PME. Ensuite, la création d’un fonds public d’affacturage permettra de sécuriser le paiement rapide des petites entreprises victimes de retards dans les règlements publics. Ce fonds avancera les sommes dues et se retournera ensuite vers les acheteurs publics défaillants.

Le projet de loi prévoit également une clarification du point de départ légal des délais de paiement et interdit le renoncement aux pénalités de retard, pratique trop fréquente chez les sous-traitants dépendants économiquement de leurs donneurs d’ordre. « C’est un cycle vertueux pour l’économie qui n’alourdit pas les charges publiques », insiste le sénateur, rappelant que la discipline de paiement a un effet direct sur la confiance interentreprises et donc sur la croissance.

Au-delà des sanctions, le texte cherche à restaurer un climat de responsabilité économique. Dans un environnement de taux élevés, où la trésorerie coûte cher, le paiement à temps redevient un acte de compétitivité et de loyauté. Les entreprises qui paient vite préservent leurs fournisseurs, sécurisent leurs chaînes d’approvisionnement et consolident leur image d’acteur fiable.


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Un souffle d’air bienvenu pour les TPE

Pour les TPE, la réforme représenterait un souffle d’air bienvenu. Dans les métiers du bâtiment, des travaux publics, de la gestion d’actifs immobiliers ou des services à la propriété, une seule facture impayée peut gripper toute la mécanique. Les délais de paiement deviennent alors un enjeu macroéconomique autant que moral : celui d’une économie qui doit retrouver la confiance pour investir.