CAC 40 :
7 834,58 pts
+0.21%


Dernière mise à jour : 25/07/2025 - 17h39
Annonce
Assurance vie




🏠 Accueil   ➤    Finance
LVMH (FR0000121014)
488,70 €
+3,92 %
+ haut
494,40 €
+ bas
460,10 €

Dernière mise à jour : 25/07/2025 - 17:39:40 - Euronext

L'action LVMH fragilisée par le ralentissement du luxe, mais reste solide sur ses fondamentaux

Avec une baisse de plus de 23 % depuis le début de l’année, l’action LVMH reflète les inquiétudes persistantes autour du ralentissement du secteur du luxe mondial. Pourtant, les résultats semestriels 2025, tout en étant en retrait, témoignent d’une résilience opérationnelle notable. La question centrale reste donc la suivante : cette correction traduit-elle un ajustement ponctuel ou un changement de régime pour le leader mondial du luxe ?

L'action LVMH fragilisée par le ralentissement du luxe, mais reste solide sur ses fondamentaux
Temps de lecture : 4 minute(s) - Par | Mis à jour le 26-07-2025 11:53 | Publié le 26-07-2025 11:48

Résilience dans l’adversité, mais net recul des résultats

Les résultats publiés par LVMH au titre du premier semestre 2025 traduisent un ralentissement généralisé des ventes et des profits, dans un environnement mondial toujours sous tension. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 39,8 milliards d’euros, en baisse de 4 % par rapport au premier semestre 2024. À périmètre et taux de change constants, le recul organique atteint 3 %. Le résultat opérationnel courant chute de 15 %, à 9,0 milliards d’euros, avec une marge qui recule à 22,6 %. Le résultat net part du groupe s’établit à 5,7 milliards d’euros, en baisse de 22 %.

La dynamique de marché est contrastée selon les régions. L’Europe affiche une progression grâce à une clientèle locale robuste, tandis que les États-Unis restent stables. En revanche, l’Asie est plus hétérogène : le Japon subit une correction après une année 2024 exceptionnellement dynamique, dopée par les achats touristiques, tandis que le reste du continent montre quelques signes de reprise au deuxième trimestre.

Par segment, les activités les plus emblématiques de LVMH sont touchées de manière différenciée. Le pôle Mode et Maroquinerie, cœur historique de la création de valeur du groupe, recule de 8 % en chiffre d’affaires et de 18 % en résultat opérationnel. Le secteur Vins et Spiritueux, plus exposé à la demande internationale et aux tensions commerciales, accuse un repli de 8 % des ventes et de 33 % de son résultat. À l’inverse, la division Distribution Sélective (Sephora, DFS) affiche une progression du résultat de 12 %, grâce notamment à la dynamique de Sephora.

Face à ce ralentissement, LVMH met en avant la solidité de son modèle : la résilience de ses marques, la qualité de son portefeuille, et sa capacité d’adaptation. Le cash-flow libre d’exploitation progresse nettement (+29 %) à 4,0 milliards d’euros, témoignant d’une bonne gestion opérationnelle et de moindres investissements par rapport à l’année précédente.

Annonce
Assurance vie

Des catalyseurs à long terme, mais peu de soutien à court terme

Le groupe insiste sur la vision long terme qui guide ses choix stratégiques. LVMH continue de miser sur l’élévation du positionnement de ses marques, la créativité, et une distribution sélective, tout en réaffirmant son engagement envers une qualité irréprochable. Dans les différentes divisions, les marques phares restent actives : Louis Vuitton déploie des expériences inédites, Christian Dior renforce ses lignes avec de nouveaux directeurs artistiques, et Tiffany & Co. poursuit sa transformation autour de boutiques emblématiques.

Le groupe continue également d’investir dans la création, l’innovation produit et les événements culturels (défilés, expositions, partenariats). Sur le plan géographique, la normalisation progressive en Asie, après les soubresauts liés à la pandémie et aux effets de change, constitue un levier de moyen terme. La stabilisation du marché américain, malgré un ralentissement perceptible, reste un socle pour la croissance.

Mais à court terme, les catalyseurs restent rares. Le secteur du luxe est en phase de digestion après plusieurs années de croissance exceptionnelle post-Covid. La normalisation des comportements d’achat, la pression sur les stocks et les effets de base défavorables pèsent sur les résultats. Le segment des Vins et Spiritueux souffre plus particulièrement de la faiblesse persistante de la demande en cognac, notamment en Chine et aux États-Unis. Enfin, la hausse des coûts et le maintien d’un niveau élevé d’investissements dans certaines divisions (comme Tiffany ou l’horlogerie) compriment la rentabilité à court terme.

Le dividende reste attractif, avec un acompte annoncé de 5,50 euros par action à verser en décembre. Mais il n’a pas suffi jusqu’ici à freiner la décrue du cours, qui a perdu plus de 23 % depuis le 1er janvier 2025.


Newsletter Ideal Investisseur
Comme 21 000 investisseurs,
Rejoignez le briefing quotidien d'Idéal Investisseur !

Je m'inscris


Une valorisation redevenue raisonnable, mais pas encore attractive

À 488,70 euros au 25 juillet 2025, l’action LVMH s’échange sous ses moyennes mobiles de court terme (473,49 € pour la MM50) et reste en tendance baissière sur tous les horizons. L’indicateur RSI à 14 jours est neutre (56), le signal stochastique est en mode « achat », mais l’indicateur CMF montre une faible pression acheteuse, confirmant l’absence de catalyseur technique fort à ce stade.

Sur le plan fondamental, la baisse récente a permis à la valorisation de revenir à des niveaux plus conformes à son historique. Le PER implicite ressort désormais autour de 22 à 23 fois les bénéfices estimés 2025, en baisse par rapport aux niveaux de 28 à 30x observés ces dernières années. Ce multiple reste cependant supérieur à celui d’un marché européen en moyenne autour de 12 à 14x, mais il reflète toujours la prime de qualité associée à LVMH.

La rentabilité reste solide, avec une marge opérationnelle supérieure à 22 %, un bilan bien capitalisé (dette nette réduite à 10,2 milliards d’euros) et une génération de cash-flows confortable. La capitalisation boursière, malgré sa contraction, dépasse encore les 240 milliards d’euros, confirmant la stature de LVMH comme première capitalisation européenne.

Les analystes sont partagés. Une partie du consensus voit dans la correction récente une opportunité d’entrée à moyen terme, misant sur la normalisation du secteur et la capacité de LVMH à surperformer ses pairs. D’autres restent prudents, considérant que le secteur pourrait encore traverser plusieurs trimestres d’ajustement, notamment en Asie.

La résistance technique se situe autour de 505 euros, tandis que le seuil de support est positionné à 437,55 euros. En cas de cassure de ce niveau, le risque de rechute vers les 420 euros ne peut être exclu. À l’inverse, un franchissement des 505 euros serait un signal de retournement potentiel, mais encore lointain au vu du contexte actuel.



Un actif de grande qualité, mais une phase de transition à naviguer

LVMH reste une valeur d’exception dans l’univers du luxe et des grandes capitalisations européennes. Son portefeuille de marques, son envergure internationale, sa capacité à générer du cash et son ADN d’innovation en font un pilier pour tout investisseur orienté long terme. Le groupe n’a pas de dette excessive, maintient une politique de retour à l’actionnaire cohérente, et affiche une discipline stratégique remarquable dans la gestion de ses maisons.

Mais le titre subit actuellement un double effet : une pression sectorielle générale sur les valeurs du luxe, et une baisse plus marquée que prévu des profits semestriels, notamment dans ses segments les plus emblématiques. En l’absence de signal clair de reprise, le marché semble adopter une posture d’attente.

Pour un portefeuille diversifié, LVMH peut être considéré comme un titre de fond, défensif dans le luxe mais sensible aux inflexions de la consommation mondiale. Sa valorisation redevenue plus raisonnable ouvre des perspectives de reprise si l’environnement s’améliore. Toutefois, un retour de la croissance bénéficiaire et une stabilisation du marché chinois seront nécessaires pour raviver l’intérêt. Le timing d’entrée devra donc privilégier les signaux techniques de retournement ou les catalyseurs conjoncturels plus affirmés.

Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

Assurance vie

La rédaction vous suggère :

Action Vallourec : baisse du chiffre d'affaires mais hausse de la rentabilité opérationnelle

L'action Bureau Veritas s'appuie sur une croissance robuste mais la valorisation interroge