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Dernière mise à jour : 25/08/2025 - 17h37
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Le CAC 40 secoué par l'annonce d'un vote de confiance par François Bayrou

L'annonce inattendue d'un vote de confiance au Parlement par François Bayrou a pesé lourdement sur les marchés français ce lundi. À la clôture, le CAC 40 a accusé un repli de 1,59%, notamment tiré vers le bas par les secteurs du BTP et des banques.

Le CAC 40 secoué par l'annonce d'un vote de confiance par François Bayrou
Temps de lecture : 3 minute(s) - Par | Mis à jour le 25-08-2025 21:23 | Publié le 25-08-2025 20:26

Un climat politique tendu qui inquiète les marchés

Lundi 25 août, les investisseurs ont brusquement changé de cap à Paris, réagissant aux annonces du Premier ministre François Bayrou. Alors que la séance boursière évoluait déjà timidement à la baisse, le climat s’est nettement dégradé peu après 16h30, à la suite de la déclaration du chef du gouvernement annonçant un discours de politique générale assorti d’un vote de confiance le 8 septembre.

Cette initiative, interprétée comme une tentative de reprise en main du pouvoir dans un contexte de tensions croissantes avec une partie de sa majorité, a immédiatement alimenté la crainte d’une instabilité politique. L’indice CAC 40, qui s’établissait encore à 7 930 points avant la déclaration, a chuté à 7 843 points en moins d’une heure. Il clôture la séance sur une baisse de 1,59 %, une performance inférieure à celles enregistrées par les principaux indices européens ce même jour, notamment le DAX à Francfort (-0,65 %) et le FTSE MIB à Milan (-0,48 %).

Cette divergence témoigne d’une inquiétude spécifique au marché français, alimentée par les incertitudes institutionnelles. Les investisseurs redoutent un affaiblissement de l’exécutif, qui pourrait entraver l’adoption de réformes économiques déjà en souffrance depuis plusieurs mois. Dans le même temps, le taux d’emprunt à 10 ans de la France a légèrement progressé, passant de 3,483 % à 3,492 %, signe d’une tension accrue sur la dette souveraine. Cette hausse, modeste mais significative, reflète la perception d’un risque accru par les marchés. Si François Bayrou conserve le soutien de ses alliés centristes, l’issue du vote du 8 septembre reste incertaine et alimente un climat d’attentisme, tant à Paris qu’à Bruxelles.

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Le bâtiment en crise accentue la pression sur l’indice

Parmi les secteurs les plus touchés de la séance, le BTP s’est nettement distingué par la violence de la correction. Vinci perd 5,81 %, tandis que Bouygues recule de 4,49 %, des baisses qui interviennent dans un contexte déjà tendu pour le secteur de la construction. Les mises en chantier en France ont atteint un niveau alarmant. Les prévisions pour 2025 s’annoncent sombres, avec un volume de constructions neuves en baisse continue et une pression croissante sur les marges des groupes du secteur.

La situation touche l’ensemble de la chaîne de valeur. Saint-Gobain, fournisseur clé de matériaux de construction, perd 3,34 %. Le recul du secteur s’explique par une conjonction de facteurs : hausse des coûts de financement pour les ménages, durcissement des conditions d’octroi de crédit, réduction des aides publiques à l’investissement immobilier et chute de la demande résidentielle. À cela s’ajoute une forme de paralysie administrative liée à l’incertitude politique et à l'anticipation des élections municipales, qui retardent de nombreux projets d’aménagement urbain.

Plusieurs observateurs évoquent une possible entrée en récession technique pour le BTP dès le troisième trimestre 2025, alors que les indicateurs d’activité sont déjà orientés à la baisse. La Fédération française du bâtiment (FFB) estime que près de 100 000 emplois pourraient être menacés dans le secteur d’ici fin 2025 si aucune mesure de relance n’est prise à la rentrée. Dans ce contexte, les valeurs liées à la construction apparaissent particulièrement vulnérables aux aléas politiques, notamment à l’issue du vote de confiance à venir. Le marché anticipe déjà des coupes budgétaires, susceptibles d’impacter les investissements publics dans les infrastructures.


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Banques et utilities sous pression, la nervosité gagne les investisseurs

Les valeurs financières n’ont pas été épargnées par le retournement de tendance. BNP Paribas (-3,54 %), Société Générale (-3,49 %) et Crédit Agricole (-2,96 %) ont enregistré parmi les plus fortes baisses du CAC 40. Ces replis interviennent pourtant dans un contexte où les banques françaises avaient récemment passé sans difficulté les stress tests européens. Toutefois, le risque politique croissant remet en cause les hypothèses de stabilité qui soutenaient jusque-là les valorisations du secteur. La perspective d’un gouvernement affaibli pourrait retarder certaines réformes attendues sur la fiscalité et la régulation financière, ajoutant à la prudence des investisseurs.

Veolia a reculé de 3,82 % et Engie de 2,37 %. Ces groupes sont traditionnellement sensibles aux aléas politiques, en particulier dans un contexte où l’État demeure un acteur central dans leurs orientations stratégiques. Les inquiétudes sur la capacité du gouvernement à maintenir ses engagements en matière de transition énergétique et d’investissements publics pèsent sur les perspectives de croissance du secteur.

Enfin, les valeurs d’assurance telles qu’AXA (-3,83 %) ont également subi la nervosité ambiante, dans un climat où la hausse des taux d’intérêt ne suffit plus à compenser les incertitudes géopolitiques et économiques. Le marché semble ainsi entrer dans une phase d’aversion au risque, où la volatilité pourrait perdurer au moins jusqu’au discours de politique générale du 8 septembre. D’ici là, la Bourse de Paris pourrait continuer d’évoluer au gré des déclarations politiques, dans une attente marquée et un climat d’alerte renforcé chez les gestionnaires d’actifs.



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