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Dernière mise à jour : 07/11/2025 - 17h39
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Le pétrole sous pression face au cessez-le-feu à Gaza et aux doutes sur la demande chinoise

Le marché pétrolier traverse une période de turbulences marquée par une chute brutale des cours. Le vendredi 10 octobre 2025, le baril de WTI est tombé sous le seuil symbolique des 60 dollars pour la première fois depuis mai, clôturant à 58,90 dollars, soit une baisse de 4,24%. Cette correction s'explique par la conjonction de deux facteurs majeurs qui reconfigurent l'équilibre entre offre et demande sur les marchés mondiaux.

Le pétrole sous pression face au cessez-le-feu à Gaza et aux doutes sur la demande chinoise
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par La rédaction | Mis à jour le 13-10-2025 13:44 | Publié le 13-10-2025

Un accord de paix qui efface la prime de risque géopolitique

L'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas le 10 octobre 2025 a provoqué une correction immédiate des cours pétroliers. Cet accord, ratifié la veille par le cabinet israélien, marque une étape significative après deux années de conflit qui avaient maintenu une prime de risque élevée sur les marchés énergétiques.

Le cessez-le-feu prévoit la libération d'otages, le retrait partiel des forces israéliennes et l'augmentation de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Cette évolution diplomatique intervient après l'échec d'un précédent accord signé en janvier 2025, qui avait été rompu en mars. Les marchés financiers ont immédiatement intégré cette détente régionale, effaçant la prime de risque qui soutenait artificiellement les cours depuis le début du conflit. Le Brent a ainsi chuté de 3,82% pour atteindre 62,73 dollars le baril. Les investisseurs anticipent désormais une diminution des attaques dans le détroit d'Ormuz et la mer Rouge, passages stratégiques pour le transport maritime du pétrole. Cette normalisation potentielle des routes commerciales contribue à l'affaiblissement des prix en réduisant les coûts de transport et les incertitudes logistiques qui pesaient sur les approvisionnements.

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La mutation structurelle de la demande chinoise

Au-delà des considérations géopolitiques, la transformation profonde du marché chinois pèse durablement sur les perspectives pétrolières. La Chine, premier importateur mondial de brut avec 11,1 millions de barils par jour en 2024, connaît un ralentissement significatif de sa consommation de carburants traditionnels. En mai 2025, la demande d'essence a chuté de 9% et celle de diesel de 6% par rapport à l'année précédente. Cette contraction s'explique par l'essor fulgurant des véhicules électriques, qui représentent désormais 50% des ventes de voitures neuves dans le pays. L'Institut de recherche de PetroChina estime que la consommation d'essence et de diesel a atteint son pic dès 2023.

Cette électrification rapide du parc automobile chinois, couplée au développement du réseau ferroviaire à grande vitesse, réduit structurellement les besoins en produits pétroliers raffinés. Paradoxalement, la Chine continue d'importer massivement du brut, accumulant environ 530 000 barils par jour dans ses réserves stratégiques depuis le début de 2025. Cette politique de stockage, qui vise à sécuriser les approvisionnements à long terme, soutient artificiellement la demande apparente mais ne reflète pas une consommation finale en hausse. Les analystes de l'Agence internationale de l'énergie considèrent que la demande chinoise en carburants pour le transport a atteint un plateau durable, remettant en cause les prévisions de croissance qui ont longtemps structuré les anticipations du marché pétrolier mondial.


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Un surplus d'offre qui s'installe durablement

La pression baissière sur les prix s'intensifie face à une offre mondiale abondante qui dépasse largement la croissance de la demande. La production américaine a atteint un niveau record de 13,6 millions de barils par jour en juillet 2025, consolidant la position des États-Unis comme premier producteur mondial. Parallèlement, l'OPEP+ a décidé d'augmenter ses quotas de production de 137 000 barils par jour en novembre, poursuivant le démantèlement progressif des réductions mises en place depuis 2023. Cette stratégie vise à reconquérir des parts de marché face aux producteurs non-OPEP, notamment américains, brésiliens et guyanais.

L'Agence d'information sur l'énergie des États-Unis anticipe une accumulation des stocks mondiaux de 2,1 millions de barils par jour en 2026, créant un déséquilibre structurel entre offre et demande. Ses prévisions tablent sur un Brent moyen de 62 dollars au quatrième trimestre 2025 et 52 dollars en 2026. JP Morgan anticipe même un WTI à 53 dollars en 2026. Cette perspective de surplus prolongé pourrait contraindre les producteurs à rechercher des solutions de stockage alternatives, y compris le stockage flottant, solution coûteuse qui traduirait la saturation des capacités terrestres. La combinaison d'une demande chinoise atone, d'une production américaine record et d'un retour progressif de l'OPEP+ sur le marché dessine un environnement durablement baissier pour les cours pétroliers, avec des implications significatives pour les budgets des États producteurs et la rentabilité des projets d'exploration.