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Depuis de longues années déjà, l'économie du football est un sujet qui passionne les foules. C'est particulièrement vrai deux fois par an, au moment du mercato, à savoir cette période qui permet aux joueurs de changer de club dans le cadre de transactions aux montants pharaoniques. À l'heure où nous écrivons ces lignes, c'est encore le transfert de Neymar du FC Barcelone vers le PSG qui s'impose comme étant le plus onéreux de la planète foot, avec pas moins de 222 millions d'euros impliqués. C'est aussi vrai au moment de l'attribution du Ballon d'Or France Football qui permet, au-delà de mettre en lumière les plus grands talents de ce sport, aux clubs et aux équipementiers de profiter de belles retombées économiques. Actuellement, c'est un autre type de sujet qui tend à faire parler d'argent dans le football : l'organisation de l'Euro 2020. Mais encore ?
Tous les quatre ans, c'est la même chose : les marques se bousculent pour être partenaires de l'Euro (et tous les quatre ans, c'est le même bal pour sponsoriser la Coupe du Monde). Celles qui n'ont pas la chance de sponsoriser cet événement sportif se consolent en diffusant des publicités à la télévision lors de la mi-temps des matches. Au-dessus de ces marques, ce sont les États eux-mêmes qui se battent pour avoir le privilège d'organiser la compétition. Et on peut le comprendre : selon une étude réalisée par le Centre de droit et d'économie du sport de Limoges et le cabinet Keneo dévoilée en 2017, l'impact économique de l'Euro 2016 organisé en France s'est élevé à un total de 1,218 milliard d'euros. À titre de comparaison, la Coupe du monde de rugby organisée en France en 2007 n'avait généré « que » 540 millions d'euros de retombées économiques. Ce qui permet de booster l'économie d'un pays pendant l'Euro, c'est dans un premier temps l'afflux de visiteurs. Si la France s'impose déjà comme une destination touristique reconnue, la compétition sportive a permis d'attirer plus d'un demi-million de nouveaux voyageurs. Par ailleurs, ces voyageurs dépensent beaucoup : que ce soit pour le transport, pour se nourrir, pour assister aux matches ou encore pour ramener des souvenirs de cette grande fête sportive. Tout ce dynamisme permet la création d'emplois temporaires et booste l'activité de tous les commerçants. Mais, qu'on se le dise, l'Euro 2020 promet d'être différent.
Ce qui rend l'Euro 2020 très particulier, au-delà du fait que certains des plus grands noms du football, dont Messi qui fait partie des sportifs les mieux payés et les plus sacrés du monde comme l'a récemment prouvé son Ballon d'Or, ne seront pas présents pour cette compétition, c'est le fait qu'il est soumis à une organisation inédite. Pour fêter la seizième édition du Championnat d'Europe de football et ses 60 ans d'existence, l'UEFA a décidé il y a plusieurs années, sous la présidence de Michel Platini, de répartir les matches de la compétition dans 12 villes à travers l'Europe.
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C'est la première fois qu'aucun pays organisateur n'a été choisi. En pratique, 19 villes s'étaient portées candidates pour accueillir le tournoi et 12 ont été retenues. C'est le cas d'Amsterdam, Munich, Bucarest, Budapest, Rome, Bilbao, Dublin, Glasgow, Bakou, Saint-Pétersbourg, Copenhague et enfin Londres, qui abritera les demi-finales et la finale de l'Euro 2020. Dans ce contexte, on peut fortement s'interroger sur l'impact économique qu'aura ce tournoi anniversaire : certes, le fait qu'il soit organisé dans plusieurs pays pourrait booster l'activité économique des 12 états concernés. Comme en France, cela devrait développer le tourisme et dynamiser l'activité du secteur touristique, notamment dans des pays comme la Roumanie, la Hongrie ou encore l'Azerbaïdjan, moins fréquentés par les touristes européens. Mais, dans les faits, l'organisation d'une compétition d'une telle envergure suppose également beaucoup d'investissements financiers, notamment sur le plan de la sécurité des supporters et sur le plan des infrastructures permettant d'accueillir tous ces nouveaux touristes. Par ailleurs, en matière de transports, les différentes villes organisatrices vont devoir faire en sorte de collaborer pour assurer la meilleure expérience possible aux fervents supporters. Et cela promet de générer de nouveaux frais importants ! Heureusement pour les annonceurs et les sponsors, cette organisation internationale ne devrait pas avoir un impact très important. Vous l'aurez donc compris, pour le moment, il est impossible de savoir quel sera l'impact économique réel de l'Euro 2020. La compétition générera certainement beaucoup d'argent, comme à chaque fois, mais reste à mieux comprendre le coût réel de ce tournoi anniversaire. En tout cas, les dirigeants de l'UEFA l'ont d'ores et déjà fait savoir : ce type d'édition ne se reproduira pas de sitôt. Cela veut tout dire, non ?