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Tribune par Antoine Fraysse Soulier, responsable de l'analyse de marchés chez eToro.
« L'industrie du transport aérien est confrontée à la plus grave crise de son histoire », selon Alexandre de Juniac le président de IATA, l'association internationale de l'aviation. Les compagnies aériennes ont suspendu la quasi-totalité de leurs vols, l'offre globale est réduite de 80 à 90 % selon les compagnies, tandis que 98 % du trafic passager est à l'arrêt. Les semaines passent et l'impact du Covid-19 s'amplifie. Selon IATA, la perte de recettes du secteur aérien n'est plus de 113 milliards d'euros selon la dernière estimation du 6 mars, mais de 252 milliards, chiffre qui a plus que doublé en 3 semaines ! Dans une telle situation, la question essentielle est devenue celle de la trésorerie, car sans aide extérieure, beaucoup de compagnies pourraient se retrouver en faillite dès le mois de juin. Selon Alexandre de Juniac, « sans mesures d'aide gouvernementales immédiates, il n'y aura pas de secteur qui restera debout. Les compagnies aériennes ont besoin de 200 milliards de dollars de soutien en liquidités simplement pour s'en sortir ». La première compagnie à succomber à la crise est la compagnie britannique Flyebe, déjà en grande difficulté, le Covid-19 l'a achevée provoquant la première faillite du secteur. La compagnie low cost Easyjet a également annoncé ce matin avoir immobilisé sa flotte pour une durée indéterminée, ce qui confirme les difficultés rencontrées par les compagnies britanniques. Alitalia et Norwegian se trouvent également en grande délicatesse, c'est pourquoi le gouvernement italien a annoncé son intention de nationaliser Alitalia, tandis que la banque norvégienne DNB vient de soutenir massivement Norwegian. De son côté, Air France a rassuré sur le sujet de sa trésorerie, le groupe dispose de 5,5 milliards d'euros de liquidité, l'équivalent d'un peu moins de cinq mois en besoin de financement. Même si la question d'une nationalisation n'est pas à l'ordre du jour, l'Etat français qui possède 14,3 % du capital, pourrait garantir des prêts ou des lignes de crédit. En Bourse, les valeurs du secteur aérien ont été durement touchées, perdant entre 50 et 80 %. L'inconnue de la durée de la pandémie ne permet toujours pas d'avoir de visibilité sur une date de retour du trafic aérien, il est par conséquent trop tôt pour revenir sur ce secteur, même si les cours actuels se trouvent à des niveaux attractifs.
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