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La tendance est la même lors de chaque crise : le cours de l'or progresse, confirmant son statut de valeur refuge. Caractéristiques, produits, achat, revente... voici les grandes lignes de l'investissement dans l'or.
Le prix de l'or continue de monter. À l'heure où nous écrivons cet article, il atteint près de 1968 dollars l'once (soit environ 31 grammes d'or). Il a ainsi progressé de 8% depuis le début de l'année, et de près de 50% en 5 an. Le métal jaune poursuit son ascension vers son record historique établi à 2051,80 dollars en mars 2022. Les incertitudes géopolitiques (guerre en Ukraine, tensions entre les États-Unis et la Chine, variation du cours du pétrole, volatilité des marchés financiers...) poussent les investisseurs à placer une partie de leurs avoirs dans l'or. Ce repli vers le métal jaune en période de crise n'est pas nouveau. De nombreuses raisons font qu'il est considéré comme une « valeur refuge » depuis des dizaines d'années. Un fait que tend à vérifier les économistes Virginie Coudert et Hélène Raymond dans un article intitulé « L'or est-il une valeur refuge pendant les récessions et les crises boursières ? » en 2012.
Parmi la myriade d'actifs dans lesquels il est possible d'investir, l'or tend à rassurer. La première raison est qu'il s'agit d'un actif « tangible » : il possède une réalité physique, comme l'immobilier. Acheter de l'or physique, ce n'est pas comme acheter de l'or papier, des actions ou obligations. L'acheteur devient propriétaire d'un morceau de métal qu'il peut voir, toucher, emporter avec lui. L'or est aussi un métal rare, précieux et dont l'image est forte. Il est associé à la monnaie et au pouvoir depuis au moins l'Antiquité. Ainsi, « au cours du Ier millénaire avant J.-C., tous les grands empires du monde antique se disputent avec acharnement la possession non seulement des terres recelant de l'or, mais aussi des pays riches en or », explique François Pernot dans son livre « L'Or » (éditions Artémis). Mais au-delà de son aura et malgré la fluctuation de sa valeur, jusqu'à présent l'or a prouvé une certaine liquidité : un vendeur trouve toujours un acheteur grâce à la confiance que les agents économiques ont dans sa valeur intrinsèque, mais aussi parce que le métal jaune a des applications concrètes : bijoux, industrie... Cela ne fait pas pour autant de l'or un actif parfait. Contrairement à de nombreux produits d'investissement, il ne produit pas de rendement. Pour un investisseur, sa valeur va donc résider dans le potentiel de plus-value à terme, ou dans sa capacité à perdre moins de valeur que d'autres actifs en cas de crise. Comme l'indique l'Autorité des Marchés Financiers, l'investissement dans l'or reste risqué, puisque sa valeur reste soumise à l'évolution de l'offre et de la demande ainsi que du cours des devises internationales dont le dollar. Si son cours a l'avantage d'être décorrélé de l'évolution des marchés financiers, personne ne peut garantir son évolution favorable dans le temps. Ainsi, le gendarme de la finance préconise de ne pas y investir plus de 5% de son patrimoine. Il doit rester un produit de diversification patrimoniale.
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L'or d'investissement existe surtout sous forme de lingots ou de pièces, contenant au moins 995/1000 d'or fin. Mais les possibilités d'investir dans l'or ne se limitent pas à ces produits. Heureusement, car un lingot de 500 grammes vaut à l'heure actuelle plus de 25.000 euros, ce qui n'est pas à la portée de tous. Les particuliers peuvent également investir dans l'or en achetant des pièces. C'est d'ailleurs cette forme qui est privilégiée par les Français, puisque sur les 3000 tonnes d'or qu'ils détiennent, 2/3 sont des pièces. Celles-ci sont vendues sous scellés par les comptoirs, ce qui permet leur traçabilité. Enfin, plus récemment, les marchés financiers ont introduit des produits dérivés de l'or : les « ETF », ou « trackers ». Ces titres financiers ont pour objectif de reproduire le cours du métal jaune en bourse (voir notre article pour mieux comprendre le principe des ETF). Ils sont adossés à la valeur de l'once, mais peuvent aussi inclure des valeurs liées au marché dans sa globalité, comme celui des entreprises exploitant des mines.
Lorsqu'un particulier souhaite acheter de l'or de physique, il peut : - donner un ordre d'achat à sa banque si cette dernière propose ce service - se rendre dans un comptoir d'achat/vente proche de chez lui. - utiliser des sites web comme Or.fr, Bullionvault, Goldmoney… Selon son interlocuteur il aura différentes solutions de stockage ou de livraison proposées, livraison à domicile, location de coffre-fort, gardiennage. Attention toutes les solutions ne sont pas équivalentes, il faut se renseigner sur les conditions de détention, d'assurance, de retrait de l'or et sur les garanties apportées par l'entreprise qui en charge du service.
Le particulier qui souhaite revendre de l'or peut soit passer un ordre de vente à sa banque, soit apporter ses pièces ou lingots directement à un bijoutier ou un comptoir. Si le marché mondial est structuré autour de la valeur de l'once cotée à Londres, le commerce de l'or reste libre. Chacun peut donc l'acheter ou le vendre au prix qu'il souhaite. Quel que soit le prix d'achat proposé, le commerçant est dans l'obligation d'afficher ses tarifs, de peser l'or sous les yeux du vendeur avec du matériel professionnel et de consigner les détails de la transaction dans un livre de police. Un contrat doit également être établi. Le paiement en espèces est interdit. Il existe deux modes d'imposition sur la vente d'or. De base, un impôt forfaitaire de 11,5% sur le montant de la vente est appliqué. Les vendeurs peuvent aussi opter pour la taxe sur la plus-value réelle s'ils détiennent les preuves d'achat. L'impôt s'élève alors à 36,2% de la plus-value. Un abattement de 5% par année de détention est appliqué au-delà de deux ans, ce qui mène à une exonération totale au bout de 22 ans de détention.