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Avec le confinement, les citadins rêveraient d'un logement avec jardin. Le coronavirus pourrait-il changer le marché immobilier ? Pas sûr.
Selon Christophe Capelli, président du groupe de promotion immobilière éponyme, « la crise actuelle va certainement modifier en profondeur et durablement les projets immobiliers des Français avec de nouveaux critères d'achat prenant en compte les difficultés vécues durant cette période ». Dans un sondage réalisé avec Poll&Roll, le promoteur note que 20% des Français souhaitent désormais changer de logement. Une personne sur 3 voudrait emménager dans un logement plus grand, et 25% veulent disposer d'un extérieur : balcon, terrasse ou jardin. Rien de bien surprenant. Après 2 mois de confinement, certaines familles commencent à tourner en rond dans des appartements trop petits. Avec une impossibilité de sortir, l'absence d'espace extérieur se fait pesante, surtout avec l'arrivée du printemps. « Je n'envisage pas devoir affronter une nouvelle période de confinement. Ce serait très éprouvant », explique François, 34 ans, qui habite un 3 pièces de 57 m2 avec sa femme et ses deux enfants. « L'épidémie de coronavirus remet aussi en perspective ce qu'on veut pour notre famille. Cette période nous ouvre les yeux sur la nécessité de vivre mieux, dans plus d'espace, quitte à devoir changer de carrière professionnelle ». Un désir partagé par Valérie, 42 ans, mère de 3 enfants et confinée dans un appartement dans les Hauts-de-Seine « un petit bout de jardin nous changerait la vie ».
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Selon l'étude de Capelli, les motivations et désirs des acheteurs a évolué avec la crise du coronavirus. Pour 36% des interrogés, l'espace extérieur est devenu l'un des critères les plus importants. Un tiers souhaite désormais que son logement soit situé au calme et proche de la nature. Pour 17% la proximité du logement avec le lieu de travail est devenue moins importante dans leurs critères d'acquisition. Peut-être est-ce une conséquence de l'essor du télétravail, auquel nombre de salariés s'habituent. Éric, futur acquéreur, explique avoir inversé ses critères de priorité : « Le confinement me fait revoir mes priorités. J'imagine devoir vivre enfermé plusieurs mois dans mon futur logement, alors l'espace et le jardin deviennent prioritaires. La proximité avec les transports, mon travail ou les commerces devient secondaire ».
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A l'étroit dans des appartements en ville, les Français ont donc des désirs de maison de campagne. Si un exode massif des villes est peu probable à court terme, les rêves d'extérieurs poussent les internautes à chercher des maisons. « 60 à 65 % des recherches portent sur des maisons en vente avec jardin contre 35 à 40 % sur des appartements, là où le rapport était de 50-50 avant le confinement » explique Michel Lechenault, responsable éditorial du Groupe SeLoger, site spécialiste des annonces immobilières. Les appartements parisiens ne semblent plus faire rêver, avec une chute de 20% des consultations depuis le début du confinement. Serait-ce un signal fort pour une prochaine baisse des prix à Paris ? Difficile à dire. Mais les données de Seloger pourraient indiquer une tendance de fonds, si l'on en croit la fréquentation déclarée de 8 millions de visiteurs par semaine. Le mouvement des franciliens vers la campagne à l'annonce du confinement également : 200 000 parisiens sont partis se confiner en province, soit 11% des habitants de la capitale. Même constat sur les biens en vente dans les départements limitrophes (-12,5% pour le 92, 93, 94) et la grande couronne francilienne (-8,3). Seloger indique dans le même temps que les biens situés en province ont un peu plus attiré (+5%), surtout en Bretagne, où les consultations ont augmenté de 17%. Les biens les plus recherchés sont désormais les maisons dans des villes moyennes à proximité des grandes agglomérations en province, avec un budget compris entre 250 000 et 300 000 euros. Peut-on anticiper un départ massif des villes vers les campagnes après cette expérience ? Peut-être pas. « Pour certains, le confinement agira comme un déclencheur pour acheter la maison dont il rêvait depuis longtemps. Pour d'autres, l'étape du confinement sera peut-être vite oubliée, et ils décideront de rester sur place », explique Guillaume, agent immobilier à Paris. Un point de vue qui pourrait être confirmé par l'étude de Capelli : 33% devraient attendre de voir si prix baissent avant de prendre une décision. A lire : Immobilier : vers une baisse des prix ?
Méthodologie de l'étude Capelli et Poll & Roll Etude réalisée sur un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré en ligne du 10 au 14 avril 2020.