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Défiscalisation : peu de FIP et FCPI sont rentables

La liste des FIP et FCPI qui ont réussi à dépasser une rentabilité de 1% par an est courte. Lors du choix d'un placement, la défiscalisation ne doit pas occulter la pertinence du fonds, et les particuliers ne doivent pas omettre de diversifier.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par Céline Dulary | Mis à jour le 29-03-2022 15:33:00 | Publié le 08-12-2020 15:15  Photo : Shutterstock  
Défiscalisation : peu de FIP et FCPI sont rentables

Les fonds défiscalisants ne séduisent plus

Ceux qui investissent dans des produits financiers ont l'habitude d'entendre que « les performances passées ne préjugent pas des performances futures ». A cet adage, il faudrait ajouter que, de surcroît, « la défiscalisation n'est pas un gage de pertinence d'un placement ».

Les particuliers sont de moins en moins séduits par les produits de défiscalisation. Selon les chiffres de l'Association française pour la gestion financière (AFG) et France Invest, la collecte des FIP et FCPI, ces fonds d'investissement destinés à financer les PME, a d'ailleurs fortement baissé. Atteignant 318 millions d'euros en 2019, elle flirtait avec le milliard dix ans plus tôt.

Cette nette chute est en partie due à la transformation de l'ISF en IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) en 2017. L'objectif déclaré par le gouvernement était d'inciter les plus riches à investir dans l'économie réelle en exonérant d'impôt sur le patrimoine les investissements financiers. C'est raté, semble-t-il : sans la carotte fiscale, une grande partie des plus riches ne trouve visiblement plus d'intérêt à risquer une partie de leurs capitaux dans des PME.

Rien de mieux côté impôt sur le revenu. L'instauration du prélèvement à la source a rebattu les cartes. Le fait de se voir prélever directement sur son salaire mensuel fait presque oublier l'existence de la fiscalité. L'année blanche de 2019 n'a pas non plus incité les contribuables à chercher des solutions de défiscalisation, laissant la perception d'une année sans imposition. Enfin, l'imbroglio sur le taux de la réduction d'impôt sur le revenu pour investissement dans les PME, dont on ne savait plus s'il était de 18 ou 25%, n'a pas non plus été encourageant.

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FIP et FCPI : des investissements peu rentables

Mais si les contribuables se détournent des produits de défiscalisation, c'est peut-être également de la faute des fonds eux-mêmes. Selon les données de MorningStar, peu de FIP ou de FCPI ont, jusqu'ici, atteint des performances supérieures à celles d'un simple livret A. Considérant le risque de perte en capital et le blocage de l'argent investi pendant au moins 5 ans, cela pourrait être plus satisfaisant.

Sur les 36 FIP et FCPI lancés en 2015 répertoriés par MorningStar et arrivant donc à échéance, seuls 22% ont un rendement annualisé positif pour 17% de taux supérieurs à 2%. Même chose pour les 40 fonds lancés en 2014 : 27% seulement ont un rendement annualisé supérieur à 0%, et 9% affichent au moins 2%.

Frais de gestion souvent élevés, durée trop courte pour que le fonds ait le temps d'investir, d'attendre que les PME se développent réellement pour pouvoir profiter d'une plus-value, ou simplement mauvais choix d'investissement... Les raisons de ces contre-performances peuvent être nombreuses. Reste que la plupart des investisseurs dégagent tout de même une certaine rentabilité grâce à l'avantage fiscal obtenu à l'entrée, et que ces fonds ont toujours le mérite d'injecter des fonds dans les PME.

Ces chiffrent illustrent en tout cas l'importance de considérer l'avantage fiscal uniquement comme un « plus » lors du choix d'un placement. « Il est nécessaire de rappeler que l'investissement défiscalisant reste un investissement : certes, une partie est déductible des impôts mais, in fine, on paie toujours plus que ce que l'on économise », explique Thomas Perret, président et fondateur de Mon Petit Placement. Les particuliers ne doivent donc jamais perdre de vue l'intérêt du placement lui-même et la nécessité de diversifier.








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