Le constat est sans appel : au troisième trimestre 2023, les défaillances d'entreprises ont augmenté de 23% par rapport à la même période de l'année précédente, avec au total près de 11.000 sociétés sur le carreau. C'est le cabinet d’études Altares qui dresse ce bilan bien peu reluisant, et très inquiétant, puisqu'il indique une morosité sans équivalent depuis 2018, c'est-à-dire avant la crise du Covid 19. Le rebond postpandémique tant espéré semble donc retomber comme un soufflet, et les PME cotées sont parmi les plus touchées ; ce ralentissement se traduit en effet en bourse par une chute de 27% du cours de bourse des smallcaps au cours des deux dernières années, comme le souligne le rapport d’Altares. Car en plus de subir les effets de la conjoncture (hausse du prix de l'énergie et des matières premières, difficultés d'approvisionnement liées aux conflits internationaux, ...), ces sociétés innovantes pâtissent de la difficulté à trouver les financements nécessaires à leur développement, dans une phase de croissance où le besoin de liquidités est pourtant essentiel.
Et ce sont ces difficultés qui justifient généralement le recours à des modes de financements alternatifs, comme les OCABSA (obligations convertibles en actions avec bons de souscription d’actions) ou Equity Lines/PACEO (programme d'augmentation de capital par exercice d'options) : l'option des OCABSA permet à ces entreprises cotées d'obtenir de l'argent frais en fonction du timing souhaité par leurs dirigeants, alors que le PACEO s'apparente au fonctionnement des lignes de crédit, le dirigeant recourant à sa guise au programme pour renflouer sa trésorerie. Cependant, cette liberté est accompagnée d’une incertitude majeure, puisque dans le cadre du PACEO, c’est le cours de l’action qui détermine le montant alloué. Revers de la médaille : ces solutions financières comportent des risques, « notamment le caractère potentiellement hautement dilutif » de la valeur des actions à court terme, prévient l'AMF. Le gendarme de la bourse oublie cependant de préciser que ces produits ne sont pas structurés de la même manière, et que ni les marchés ni les banques ne leur proposent des alternatives.
Ainsi, dans le cas des Equity Lines/PACEO, le fonds s'engage à participer à de petites augmentations de capital successives dans le cadre d'un nombre d’actions prédéfini. Cela ne peut donc concerner que des opérations d'envergure relativement réduite. Les fonds qui structurent des OCABSA, en revanche, mettent à disposition des sommes qui peuvent représenter plusieurs fois la capitalisation boursière de la société, en garantissant dès le départ l'obtention de fonds en fonction du besoin exprimé par leurs dirigeants ; ce qui s'avérerait plus incertain dans le cadre d'une augmentation de capital ou via un PACEO. D'où une dilution possiblement plus forte lors des émissions d'obligations convertibles, mais pour un impact sur le cash-flow de l’entreprise bien supérieur.
« Il est dommage que l'AMF ait ouvert la porte à un amalgame entre les Paceo et les Ocabsa », confirme Thierry du Boislouveau, président de Vester Finance, société basée en Suisse et spécialisée dans les PACEO. De fait, ce sont plutôt des entreprises cotées avec d’importants besoins de financement qui ont recours aux OCABSA. Et c'est là l'une des grandes différences que rappelle Laurent Beauvoit, avocat associé chez Lexelians : les entreprises qui recourent aux OCABSA n'ont généralement pas d'autre choix que de faire appel à cette solution de finance alternative... ou périr : « Il ne faut pas oublier que plusieurs sociétés cotées ont évité la faillite grâce à cet outil ».
Cette capacité à mobiliser rapidement d'importants moyens financiers s'explique aussi parce que, lors d'une capitalisation par OCABSA, plusieurs lignes de financement peuvent être combinées, au lieu d’une pour les PACEO, avec des sommes très différentes à la clé.
C'est pourquoi les PACEO s'adressent généralement à des sociétés plus « matures », qui peuvent donc trouver d'autres solutions de financement, pour des enjeux moins stratégiques : « Je ne finance que des montants qui correspondent à 15 % à 20 % en moyenne de la capitalisation boursière », reconnaît ainsi Thierry du Boislouveau.
Et ce sont ces difficultés qui justifient généralement le recours à des modes de financements alternatifs, comme les OCABSA (obligations convertibles en actions avec bons de souscription d’actions) ou Equity Lines/PACEO (programme d'augmentation de capital par exercice d'options) : l'option des OCABSA permet à ces entreprises cotées d'obtenir de l'argent frais en fonction du timing souhaité par leurs dirigeants, alors que le PACEO s'apparente au fonctionnement des lignes de crédit, le dirigeant recourant à sa guise au programme pour renflouer sa trésorerie. Cependant, cette liberté est accompagnée d’une incertitude majeure, puisque dans le cadre du PACEO, c’est le cours de l’action qui détermine le montant alloué. Revers de la médaille : ces solutions financières comportent des risques, « notamment le caractère potentiellement hautement dilutif » de la valeur des actions à court terme, prévient l'AMF. Le gendarme de la bourse oublie cependant de préciser que ces produits ne sont pas structurés de la même manière, et que ni les marchés ni les banques ne leur proposent des alternatives.
Ainsi, dans le cas des Equity Lines/PACEO, le fonds s'engage à participer à de petites augmentations de capital successives dans le cadre d'un nombre d’actions prédéfini. Cela ne peut donc concerner que des opérations d'envergure relativement réduite. Les fonds qui structurent des OCABSA, en revanche, mettent à disposition des sommes qui peuvent représenter plusieurs fois la capitalisation boursière de la société, en garantissant dès le départ l'obtention de fonds en fonction du besoin exprimé par leurs dirigeants ; ce qui s'avérerait plus incertain dans le cadre d'une augmentation de capital ou via un PACEO. D'où une dilution possiblement plus forte lors des émissions d'obligations convertibles, mais pour un impact sur le cash-flow de l’entreprise bien supérieur.
« Il est dommage que l'AMF ait ouvert la porte à un amalgame entre les Paceo et les Ocabsa », confirme Thierry du Boislouveau, président de Vester Finance, société basée en Suisse et spécialisée dans les PACEO. De fait, ce sont plutôt des entreprises cotées avec d’importants besoins de financement qui ont recours aux OCABSA. Et c'est là l'une des grandes différences que rappelle Laurent Beauvoit, avocat associé chez Lexelians : les entreprises qui recourent aux OCABSA n'ont généralement pas d'autre choix que de faire appel à cette solution de finance alternative... ou périr : « Il ne faut pas oublier que plusieurs sociétés cotées ont évité la faillite grâce à cet outil ».
Cette capacité à mobiliser rapidement d'importants moyens financiers s'explique aussi parce que, lors d'une capitalisation par OCABSA, plusieurs lignes de financement peuvent être combinées, au lieu d’une pour les PACEO, avec des sommes très différentes à la clé.
C'est pourquoi les PACEO s'adressent généralement à des sociétés plus « matures », qui peuvent donc trouver d'autres solutions de financement, pour des enjeux moins stratégiques : « Je ne finance que des montants qui correspondent à 15 % à 20 % en moyenne de la capitalisation boursière », reconnaît ainsi Thierry du Boislouveau.
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