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Confinement : les 55 milliards d'épargne « forcée » font peur aux économistes



Le confinement a empêché les Français de consommer. Ils ont épargné 55 milliards d'euros de manière « forcée », privant les entreprises d'une partie de leur chiffre d'affaires. Un phénomène qui pourrait amplifier la récession et rejaillir sur l'emploi.


Temps de lecture : 2 minute(s) - | Mis à jour le 28-12-2020 21:45:00 | Publié le 29-04-2020 19:19  Photo : Shutterstock  

Jusqu'à 100 milliards d'euros d'épargne « forcée »

Selon une étude publiée le 23 avril par l'OFCE (l'Observatoire français des conjonctures économiques, centre de recherche de Sciences Po), les Français auront été « forcés » d'épargner 55 milliards d'euros à l'issue des 8 semaines du confinement.

Chaque jour, ce sont donc plus de 2 milliards d'euros qui ne sont pas dépensés : restaurants, cinémas, transports, achats autres que les biens de premières nécessité, vacances... A part les dépenses pour les loyers, Internet, le téléphone mobile, les assurances et la nourriture, les Français ne peuvent plus rien acheter. D'après l'INSEE, la consommation a baissé de 35% et selon le ministère des Finances, d'ici septembre, l'épargne forcée pourrait s'élever à 100 milliards d'euros.

Même s'il peut être agréable de voir son compte en banque se remplir, cet argent qui dort sur les comptes en banque n'a de quoi réjouir ni l'État ni les Français eux-mêmes. Il est synonyme de perte de chiffre d'affaires pour les entreprises, et donc de réduction de l'activité économique. Les salariés pourraient rapidement en être les victimes. Lorsque l'activité des entreprises se réduit, les emplois sont directement menacés. Le pays pourrait alors être entraîné dans une spirale de récession qui s'installerait dans la durée.

La collecte sur les livrets A a bondi en mars : les Français y ont déposé 3,8 milliards d'euros en mars, contre 1,5 milliard en février.

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Un coût énorme pour les entreprises

Selon les experts de l'OFCE, cette période de gel de l'activité économique se traduit par une chute de 32% du produit intérieur brut, c'est-à-dire de la valeur créée dans le pays. La perte pour l'économie est chiffrée à 120 milliards d'euros, dont 42 milliards seront supportés par les entreprises. Le reste étant pris en charge par l'État, notamment grâce aux mesures de soutien comme le chômage partiel.

Mais les entreprises pourraient avoir des difficultés à faire face à ce coût énorme. Selon les économistes, cet évènement « pose la question du rebond après l'épisode de confinement. Le risque est grand de voir s'enclencher alors une spirale récessive : faillites et réduction de l'emploi conduiront à une réduction du revenu des ménages qui alimentera la réduction de l'activité ».

L'État devra-t-il encore mettre la main à la poche ? « La préservation du tissu productif sera centrale dans l'après-crise », explique Xavier Ragot, le président de l'OFCE. Toutefois, l'ouverture des aides aux entreprises assorties de peu de conditions s'avérerait contre-productive. L'organisme suggère par exemple de conditionner les annulations de charges à la perte de chiffre d'affaires.

En Chine, la fin du confinement n'a pas provoqué de rebond massif de la consommation. Selon un sondage de la banque UBS réalisé en avril, près de 75% des Chinois interrogés expliquent dépenser moins qu'avant l'épidémie pour leurs loisirs, et 65% déclarent consommer moins dans les magasins. Ils indiquent majoritairement ne pas envisager de voyager dans les mois qui viennent.

Vers une taxation de l'épargne ?


Même s'il est possible que les Français dépensent plus qu'à leur habitude à la fin du confinement par effet de rattrapage, il y a de fortes chances pour qu'ils décident de conserver une partie de l'épargne accumulée par soucis de précaution. Les risques liés à la crise sanitaire puis à la crise économique poussent en effet à conserver une épargne pour faire face aux imprévus.

Le comportement des consommateurs à la fin du confinement sera donc déterminant pour voir dans quelle mesure l'économie peut reprendre. « Si les ménages conservent une aversion pour le risque durablement plus forte, ils vont hésiter à s'endetter, et vont donc réduire leurs achats de logements et leurs achats de biens durables comme l'automobile ou le gros équipement de la maison », explique l'économiste Patrick Artus.

Pour l'État, une baisse de la consommation est synonyme de baisse de recettes de TVA et plus largement de recettes fiscales (impôts sur les sociétés, impôts sur le revenu par l'augmentation du chômage...). Alors qu'il dépense beaucoup d'argent pour soutenir le tissu économique, il va également être affecté par la baisse des rentrées d'argent. En résumé, une augmentation des dépenses, une baisse des recettes, avec pour conséquence l'augmentation du déficit et de la dette.

Si la consommation ne repart pas rapidement, « alors la question d'une taxe sur l'épargne se posera », indique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, dont les propos sont rapportés par les Echos. Le journal indique par ailleurs que les députés PS ont proposé mi-avril « un prélèvement exceptionnel de solidarité sur les encours d'assurance-vie supérieurs à 30.000 euros ».

A lire : La crise sanitaire du COVID-19 est-elle assurable ?




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