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L’action BNP Paribas face à ses ambitions : trajectoire solide, valorisation prudente

Avec un rebond de plus de 30 % depuis le début de l’année, l’action BNP Paribas retrouve des couleurs en Bourse, après deux années d’évolution en demi-teinte. Ce sursaut s’appuie sur des résultats opérationnels robustes au T1 2025 et une communication affirmée sur la trajectoire 2024–2026. Pourtant, plusieurs signaux de prudence tempèrent cet optimisme : la baisse du résultat net, la normalisation du contexte de taux, et des révisions bénéficiaires en retrait depuis avril. Alors que la banque affiche une valorisation inférieure à ses comparables et un rendement élevé, les investisseurs doivent arbitrer entre le socle solide d’une grande banque européenne et les incertitudes d’un environnement encore mouvant.

L’action BNP Paribas face à ses ambitions : trajectoire solide, valorisation prudente
Temps de lecture : 5 minute(s) - Par | Publié le 05-06-2025 09:00

Un socle opérationnel robuste, tiré par la banque d’investissement

La performance consolidée de BNP Paribas au premier trimestre 2025 confirme la résilience de son modèle diversifié. Le produit net bancaire du groupe s’élève à 12,96 milliards d’euros, en hausse de 3,8 % sur un an. Cette progression atteint +6,1 % pour les seuls pôles opérationnels, signe d’une bonne dynamique sous-jacente malgré les vents contraires sur le plan macroéconomique. Le principal moteur de croissance reste la division Corporate & Institutional Banking (CIB), qui enregistre un trimestre record. Avec un produit net bancaire de 5,28 milliards d’euros, en hausse de 12,5 %, la branche profite d’une excellente performance des marchés, notamment sur les produits actions (+42,1 %) et les services aux institutionnels.

Cette croissance s’inscrit dans un contexte de volatilité favorable sur les dérivés et les activités de flux, particulièrement en Europe. Le résultat brut d’exploitation de CIB progresse de 18,7 %, et le résultat avant impôt s’élève à 2,26 milliards d’euros, en hausse de 10,4 %. Dans le détail, Global Markets tire largement la dynamique (+17,3 %), tandis que Global Banking progresse de 4,5 %, confirmant le leadership de la banque en EMEA sur les émissions obligataires et les crédits syndiqués. Les activités de Securities Services, souvent perçues comme plus défensives, réalisent également une performance de premier plan (+13,4 %), portée par l’augmentation des encours et des transactions.

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Des tensions persistantes dans la banque de détail

La division Commercial, Personal Banking & Services (CPBS), qui regroupe les activités de banque de détail et les métiers spécialisés, affiche une croissance plus modeste. Le produit net bancaire ressort à 6,53 milliards d’euros, en hausse de 1,2 % seulement. Cette progression cache des disparités importantes. Les banques commerciales de la zone euro réalisent de bonnes performances (+4,2 %), portées par une hausse conjointe des revenus d’intérêt et des commissions.

En France, la BCEF enregistre une croissance des revenus de 2,6 % malgré une contraction des encours de crédit liés au recul des PGE. En Italie, BNL bc tire son épingle du jeu avec une hausse de 16,3 % de son résultat avant impôt, soutenue par la collecte nette en banque privée. La Belgique et le Luxembourg affichent des tendances plus contrastées, avec des revenus stables voire en baisse, mais une bonne gestion des coûts.

En revanche, les métiers spécialisés rencontrent plus de difficultés. Arval et Leasing Solutions voient leur produit net bancaire combiné reculer de 11,8 %, pénalisés par la normalisation rapide des prix des véhicules d’occasion. Personal Finance progresse légèrement (+2,0 %), grâce à la montée en puissance des partenariats avec Stellantis et Apple, mais subit toujours un coût du risque élevé (149 points de base des encours).

Les Nouveaux Métiers Digitaux (Nickel, Floa, Personal Investors) affichent une forte dynamique (+13,2 %), mais leur contribution reste marginale à l’échelle du groupe. Au total, le résultat avant impôt de CPBS progresse de 3 %, mais cette amélioration reste fragile compte tenu de la pression sur les marges, du coût du risque élevé et des incertitudes macroéconomiques, notamment en Turquie et en Pologne.


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L’Assurance, la gestion et la banque privée en forte accélération

Le troisième pilier du groupe, Investment & Protection Services (IPS), affiche une très belle performance. Les revenus augmentent de 6,6 % à 1,5 milliard d’euros, portés par la croissance organique en assurance (+4,1 %), en gestion d’actifs (+5,9 %) et en banque privée (+10,7 %). Le résultat avant impôt bondit de 36,1 % à 757 millions d’euros. La collecte nette est dynamique sur l’ensemble des segments, avec 16,2 milliards d’euros sur le trimestre, malgré un effet change défavorable. L’assurance enregistre une forte progression de la collecte en épargne, notamment via BCC Vita et Neuflize Vie. La gestion d’actifs bénéficie de la hausse des commissions et du développement des ETF. La banque privée enregistre une forte activité transactionnelle, particulièrement en Asie et dans les réseaux commerciaux du groupe. Le pôle IPS confirme donc sa montée en puissance dans la stratégie du groupe, et devrait continuer à jouer un rôle clé dans l’amélioration du ROTE prévu à 12 % d’ici 2026.



Un résultat net en baisse, malgré une efficacité opérationnelle préservée

Le résultat brut d’exploitation s’établit à 4,70 milliards d’euros, en hausse de 3,5 %. Le coût du risque s’inscrit à 766 millions d’euros, soit 33 points de base des encours de crédit à la clientèle, un niveau jugé modéré. Il reste cependant en hausse de près de 20 % sur un an, principalement du fait de dotations sur créances douteuses (775 M€). Le résultat net part du groupe recule de 4,9 % à 2,951 milliards d’euros. Ce repli s’explique par des éléments exceptionnels élevés au 1er trimestre 2024, notamment des plus-values sur cession d’actifs. Le taux d’imposition moyen est de 28,5 %, en ligne avec les standards européens. Sur le plan bilanciel, le ratio CET1 ressort à 12,4 %, stable et largement supérieur aux exigences réglementaires (10,42 %), tandis que le ratio de levier atteint 4,4 % et le LCR 133 %, reflétant une bonne discipline prudentielle. L’actif net comptable par action s’établit à 95,8 €, en progression régulière.

Une stratégie de long terme cohérente mais exigeante

BNP Paribas réaffirme sa feuille de route à horizon 2026 avec des objectifs ambitieux : croissance des revenus de plus de 5 % par an, hausse du bénéfice net supérieure à 7 % par an, et progression du BPA de plus de 8 % par an. La banque mise sur un effet de ciseaux positif de 1,5 point annuel et un coût du risque contenu sous 40 points de base. Le groupe souligne sa capacité à capter le rebond européen via plusieurs leviers : montée en puissance de la banque d’investissement, croissance de la banque privée et de l’assurance, développement des partenariats industriels (ex : Stellantis, AXA IM), digitalisation des services (Nickel, Floa), et ancrage local fort dans les pays clés. Mais cette trajectoire reste sensible à plusieurs risques : normalisation monétaire plus rapide que prévu, pressions concurrentielles sur les marges en banque de détail, montée des risques géopolitiques, incertitudes réglementaires, et évolutions de Bâle 4.

Une valorisation encore prudente, malgré le rebond boursier

À 77,22 € début juin 2025, le titre BNP Paribas s’échange à 0,8 fois sa valeur comptable (Book Value) et sur un PER 2027 estimé à 6,3x. Il reste donc attractif par rapport à ses comparables (7x pour le secteur bancaire européen, 12x pour le Stoxx 600). Le rendement sur dividende de 6,9 % dépasse nettement la moyenne du secteur (5,8 %) et est couvert à hauteur de 43 % des bénéfices attendus.

Le consensus des analystes fixe un objectif de cours moyen entre 88,50 et 89,80 €, soit un potentiel de +16,3 %. À noter toutefois que la tendance des révisions bénéficiaires est négative depuis quelques semaines, ce qui reflète une prudence accrue sur les hypothèses de croissance, notamment pour CPBS. Le titre présente une volatilité à 12 mois de 30 %, et une sensibilité moyenne aux phases baissières, avec un beta de 1,4.

Une valeur cœur de portefeuille dans une optique long terme

L’action BNP Paribas bénéficie aujourd’hui d’une combinaison attrayante pour l’investisseur fondamental : valorisation prudente, rendement élevé, solidité du bilan, et bonne exécution stratégique. La montée en puissance de CIB et IPS compense partiellement les tensions sur la banque de détail. Dans une optique de portefeuille, le titre conserve sa place comme valeur financière défensive à fort rendement, adaptée à un scénario de normalisation douce des taux.

Il conviendra particulièrement aux profils de gestion à revenu ou patrimoniaux. Un renforcement pourrait être envisagé en cas de confirmation des résultats au T2 ou de stabilisation des anticipations bénéficiaires. En revanche, dans une optique de gestion opportuniste ou contrariante, la valeur a déjà bien intégré le scénario central. Le timing d’entrée optimal semble derrière nous, et une consolidation à court terme n’est pas à exclure. Les investisseurs à la recherche de catalyseurs puissants devront attendre des signaux clairs sur la progression du BPA et la dynamique de CPBS.

Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

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