Sortie le 7 novembre
Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
Autrefois exclusivement réservés à des professionnels, les produits structurés ont, depuis un peu plus d'une décennie, séduit le grand public. Ce succès est largement imputable à l'effort promotionnel des établissements bancaires au sujet de ces véhicules dont ils sont les principaux émetteurs. Or, ces produits financiers recèlent une singularité très paradoxale. Issus de montages complexes, ils peuvent en première lecture sembler accessibles pour un souscripteur néophyte. L'apparente simplicité du concept doit cependant inciter à émettre quelques réserves. Car il faut à ce stade rappeler 2 fondamentaux de l'épargne. Tout d'abord, un bon investissement est avant tout celui que l'on comprend bien. Ensuite, le potentiel de gain d'un actif ne peut être généralement qu'inversement proportionnel à son potentiel de perte.
Un produit structuré est un titre de créance non coté, émis par une banque ou une compagnie d'assurance. Cet actif financier propose à l'investisseur d'aller chercher un rendement supérieur à celui offert par des placements au taux sans risque avec une protection du capital totale ou le plus souvent partielle. Pour remplir cet objectif, un produit structuré est composé de plusieurs compartiments. Les fonds sont d'abord répartis sur une dette obligataire censée stabiliser le capital investi. Mais la performance du placement repose aussi sur des produits dérivés à effet de levier représentatifs d'un actif sous-jacent dont ils ont vocation à amplifier les variations. Ce support sera souvent un indice boursier dont la performance à la hausse comme à la baisse rémunérera l'investisseur, dès lors que la variation de l'indice ne franchit pas des seuils définis à l'avance. Cette gamme d'outils financiers est éminemment sophistiquée. Les dérivés relèvent eux-mêmes de l'assemblage de plusieurs produits structurants permettant de limiter soit à la hausse, soit à la baisse la volatilité d'un placement. La stratégie des opérateurs de marché qui gèrent ce type de véhicule sera plus probablement d'élaborer un « tunnel » à l'intérieur duquel il sera possible à différentes échéances de figer les performances atteintes pour qu'elles soient définitivement acquises.
A lire : Bourse : le bon moment pour investir dans des actions ?
Bien avant qu'ils ne soient proposés au grand public, les produits dérivés avaient pour fonction de circonscrire le risque inhérent à la volatilité d'un actif. Ainsi, une entreprise exposée aux variations de cours d'une devise ou d'une matière première trouvera le moyen de neutraliser son risque de perte en souscrivant un produit structuré conçu pour compenser les possibles variations à la hausse ou à la baisse de l'actif sous-jacent qu'il traite. Dans cette configuration, l'entreprise détient le sous-jacent, c'est-à-dire l'actif sur lequel est structuré le produit de couverture de risque qu'elle a souscrit. Quelles que soient les fluctuations du cours de l'actif visé, ce scénario aboutit donc à la compensation entre un gain et une perte et à la consolidation de la valeur de cet actif. À l'inverse, l'investisseur particulier ne détient pas l'actif sur lequel repose le produit structuré qu'il a souscrit, ce qui l'exclut de tout mécanisme de compensation et constitue principalement son risque.
Rejoignez la communauté Idéal investisseur ! Je m'inscris
A lire : Bourse : à la découverte des produits structurés
Dans leur phase de commercialisation initiale, les produits structurés offraient de réelles garanties aux investisseurs, car des taux obligataires élevés facilitaient une bonne protection du capital. La baisse continue des taux d'intérêt se traduit aujourd'hui par une composante assurantielle quasi nulle de ces produits et une exposition plus forte au risque de marché. La fiche signalétique des produits structurés continue néanmoins de mettre en avant la garantie du capital qui désormais ne peut être le plus souvent que partielle. Loin d'être éludé, le risque de perte inhérent à ces placements est également clairement mis en avant selon des critères de transparence très encadrés par l'AMF (Autorité des Marchés Financiers). La présentation qui est faite de ce risque tend toutefois à minimiser la possibilité d'une chute brutale des marchés qui lorsqu'elle survient se traduit pourtant par un risque de perte exponentielle pour le détenteur d'un produit structuré. Cette hypothèse est bien réelle, notamment lorsque des seuils de variations à l'intérieur desquels la perte était contenue sont franchis.
A lire : Comment investir sereinement face à la volatilité des marchés financiers ?