Héritage, luxe, souveraineté

Le luxe vacille, l’Europe s’interroge, les Français hésitent à préparer l’avenir de leurs héritages. Derrière ces tendances, c’est notre rapport collectif à la valeur — économique, patrimoniale ou symbolique — qui se redessine.

👑 Luxe en mutation

L’étude EY Luxury Client Index 2025 montre que la qualité, la traçabilité et l’expérience prennent le pas sur le seul prestige.

Le chiffre clé

Deux tiers des Français placent la qualité comme premier critère d’achat d’un produit de luxe, devant le statut social ou l’effet d’influence. Le savoir-faire artisanal reste une valeur cardinale, particulièrement chez la génération Z.

La tendance de fond

Les consommateurs hexagonaux se distinguent par leur exigence : transparence sur la traçabilité et attention accrue à l’ empreinte carbone. En parallèle, l’omnicanalité s’impose : 40 % de la Gen Z combinent déjà achats en boutique et en ligne.

Ce qu’on en pense

La seconde main et la location ne sont plus marginales : près d’un acheteur sur deux se dit prêt à franchir le pas. Les maisons de luxe doivent transformer ce virage en opportunité de fidélisation et de décarbonation.

Source : EY Luxury Client Index 2025

🇪🇺 Retrouver notre souveraineté ?

Pour Laurent Chaudeurge (BDL Capital Management), l’Europe doit reprendre le contrôle du capital de ses entreprises.

Pourquoi ça change

En dix ans, les Européens ont cédé 10 % du capital de leurs entreprises aux étrangers, surtout américains. Aujourd’hui, la gestion passive — dominée par BlackRock, Vanguard et State Street — concentre la gouvernance entre quelques mains.

Le détail qui compte

Les États-Unis pèsent près de 25 % du flottant des sociétés européennes, et leur influence est doublée par la mécanique des votes en AG. Dans le même temps, le MSCI World ressemble de plus en plus à un MSCI USA (75 % US).

La suite logique

Le retour des flux vers les actions européennes et la concentration excessive des indices ouvrent une fenêtre. L’occasion est là : redevenir actionnaires de nos entreprises pour préserver notre souveraineté économique.

Source : Tribune BDL Capital Management

📜 Transmission, l’oubli français

À l’approche de la Journée internationale du testament, l’ASAC-FAPES sonne l’alarme : trop peu de Français anticipent leur succession.

Le constat brut

Seuls 10 % des Français ont rédigé un testament et 22 % envisagent de le faire. Un tiers seulement a engagé une démarche d’anticipation, en recul de 5 points par rapport à 2024.

Ce que ça révèle

L’ assurance vie reste l’outil de transmission préféré (53 % en détiennent), mais seule une minorité (40 %) va au-delà des ayants droit légaux dans sa clause bénéficiaire. Résultat : des patrimoines transmis sans personnalisation.

Ce qu’il faudrait faire

La rédaction d’un testament ou l’adaptation des clauses bénéficiaires sont des démarches simples mais encore négligées. Préparer sa succession, c’est préserver l’ harmonie familiale et assurer ses volontés.

Source : Observatoire des solidarités intergénérationnelles ASAC-FAPES/IFOP 2025

🏘️ Urban Premium relance le Denormandie

La société de gestion lance URBAN DNO, une SCPI centrée sur la rénovation en cœur de ville via le dispositif Denormandie.

Pourquoi ça compte

URBAN PREMIUM se spécialise depuis 2015 dans l’immobilier résidentiel de centre-ville avec des SCPI Pinel et Malraux. Avec URBAN DNO, elle mise sur un dispositif encore rare sur le marché.

Le mécanisme en bref

Le Denormandie, créé en 2019, vise à réhabiliter les logements anciens dans des communes en difficulté. En échange, les investisseurs obtiennent une réduction d’impôt de 21 % répartie sur 12 ans.

Ce que ça implique

Au-delà de l’avantage fiscal, cette SCPI allie impact territorial et stratégie patrimoniale. Les épargnants accèdent à un placement collectif diversifié tout en participant à la revitalisation des centres-villes.

Source : URBAN PREMIUM, communiqué 4 septembre 2025

💶 La grande transmission française

La Fondation Jean-Jaurès publie une enquête sur les 9 000 milliards d’euros de patrimoine qui changeront de mains en quinze ans.

Pourquoi ça change tout

Les baby-boomers, enrichis par la croissance et l’immobilier, s’apprêtent à léguer un patrimoine colossal. Mais ce transfert accentue la concentration des richesses et la reproduction sociale.

Le contexte à retenir

L’ immobilier reste au cœur du patrimoine, avec un rôle amplifié des résidences secondaires. En parallèle, l’essor du private equity et des sociétés familiales recompose le capitalisme français, entre dynasties établies et nouvelles fortunes.

Et maintenant ?

Ce basculement historique soulève des enjeux politiques et démocratiques : quelle fiscalité successorale pour maintenir l’égalité ? Comment éviter que les fractures sociales et territoriales ne s’aggravent ?

Source : Fondation Jean-Jaurès, étude Fourquet/Gariazzo 2025

Du luxe à l’héritage, tout nous ramène à la même question : que transmet-on vraiment — des objets, des capitaux, ou un modèle de société ? À demain, même heure, même rigueur.