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Entre croissance atone, inflation tenace et assouplissement monétaire attendu, la devise américaine poursuit son repli. Pour Claudia Panseri, CIO France chez UBS WM, la baisse du billet vert devrait se poursuivre au second semestre 2025, mais de manière contrôlée. Explications et stratégies.
Le dollar américain s’est affaibli au premier semestre 2025, et cette tendance devrait se prolonger. En toile de fond : un ralentissement de la croissance américaine, des défis budgétaires persistants et une inflexion à venir de la politique monétaire de la Réserve fédérale. UBS prévoit une croissance inférieure à 1 % en rythme annuel au T4 2025 et une hausse du chômage à 4,8 % d’ici 2026. Dans ce contexte, la Fed pourrait baisser ses taux de 75 points de base d’ici décembre, puis encore de 25 points supplémentaires dans les mois suivants.Ce mouvement est déjà largement anticipé par les marchés, ce qui limite l’ampleur de la dépréciation à venir. « Pour que le dollar décroche plus fortement, il faudrait un ajustement encore plus marqué des anticipations de taux », précise Claudia Panseri dans sa note hebdomadaire France datée de juillet. La devise américaine a donc entamé un repli progressif, mais pas brutal, dans un environnement où les investisseurs recherchent des refuges plus équilibrés.La composante politique complique l’équation. Si Donald Trump devait revenir à la Maison Blanche, ses prises de position protectionnistes (nouveaux droits de douane, volonté de changer la direction de la Fed, déséquilibres budgétaires assumés) pourraient créer un climat d’incertitude durable. De quoi peser sur la devise, indépendamment des fondamentaux économiques.
Dans ce contexte, UBS recommande aux investisseurs exposés au dollar de renforcer leurs couvertures de change, voire de réorienter une partie de leurs portefeuilles vers des devises offrant un meilleur couple rendement/risque. Parmi les opportunités identifiées : la couronne norvégienne (NOK), la couronne suédoise (SEK) ou encore le dollar australien (AUD). L’euro, quant à lui, s’est renforcé ces dernières semaines, profitant d’un plan budgétaire ambitieux côté allemand, de la fin du cycle d’assouplissement de la BCE et d’un sommet de l’OTAN sans accroc.UBS vise un cours EUR/USD dans une fourchette de 1,15 à 1,20 d’ici la fin de l’année, tout en recommandant de profiter de tout rebond du dollar vers 1,15 pour réduire son exposition. « Le dollar a déjà intégré une large partie du recul des rendements américains », rappelle la stratégiste. En d’autres termes, sauf choc inattendu, la suite de la baisse devrait être modérée.
Sur les paires croisées, les stratégies varient : UBS juge le portage plus attractif sur la NOK et l’AUD que sur la SEK, et n’anticipe pas de mouvements majeurs sur les paires EUR/CHF, EUR/GBP ou EUR/JPY. Le scénario central reste celui d’un dollar qui se déprécie par étapes, en fonction des publications macroéconomiques américaines et de l’attitude réelle de la Fed.
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