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Une semaine après une réduction de taux de 25 points de base, la Réserve fédérale américaine tente de tempérer l’enthousiasme des marchés. Jerome Powell, son président, prévient contre des baisses « trop soutenues » qui relanceraient l’inflation, tout en pointant la surévaluation potentielle du secteur IA. Entre inflation persistante et emploi fragile, la Fed navigue en eaux troubles.
Le 18 septembre 2025, la Fed a abaissé ses taux directeurs de 25 bps. Officiellement, il s’agit d’une baisse “de précaution”, destinée à éviter un affaiblissement trop marqué du marché de l’emploi et à donner un peu d’air à l’économie américaine.
Mais Jerome Powell a insisté : « Les taux d’intérêt sont au bon niveau pour réagir aux évolutions économiques potentielles. » Autrement dit, pas question d’ouvrir la voie à un cycle massif d’assouplissement monétaire.
Cette prudence s’explique par une inflation qui ne reflue pas assez vite. Si l’indice des prix à la consommation a reculé par rapport à 2022-2023, il reste au-dessus de la cible des 2 %. Une détente trop brutale risquerait de raviver les tensions inflationnistes.
Au-delà des taux, Powell s’est aventuré sur un terrain rarement abordé par les banquiers centraux : la valorisation des marchés actions, et plus particulièrement des valeurs liées à l’intelligence artificielle.
« À bien des égards, les cours des actions sont assez élevés », a-t-il déclaré, soulignant le risque d’un emballement spéculatif. De fait, les géants de l’IA et du cloud ont porté le Nasdaq à des records, suscitant des comparaisons avec la bulle Internet des années 2000.
Les propos de Powell ont eu un effet immédiat : Wall Street a clôturé en baisse le jour même, et l’Europe a suivi dès l’ouverture le lendemain. Les investisseurs redoutent que la Fed ne cherche à refroidir l’euphorie des marchés par une communication plus ferme.
La difficulté est double : soutenir une économie fragilisée par un marché de l’emploi en perte de vitesse, tout en évitant une surchauffe financière.
Malgré ce ton prudent, la majorité des analystes continue d’anticiper une poursuite graduelle des baisses de taux dans les prochains mois. La Fed pourrait abaisser encore ses taux directeurs à deux ou trois reprises d’ici mi-2026, mais de manière mesurée.
Pour les marchés, cela signifie :
un environnement favorable aux obligations libellées en USD, dont les rendements pourraient baisser progressivement,
une volatilité accrue sur les valeurs technologiques, particulièrement celles liées à l’IA,
une incertitude plus forte pour les devises, le dollar pouvant perdre du terrain à moyen terme.
La Fed se trouve donc dans une position délicate : piloter une économie où la croissance ralentit, l’emploi stagne et la spéculation sur l’IA menace la stabilité financière. Pour les investisseurs, le message est clair : l’heure n’est pas à l’euphorie, mais à la sélectivité.