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Le rapport 2025 de Julius Baer révèle un changement de paradigme chez les ultra-riches : fini l'accumulation matérielle, place à la quête de longévité physique et financière. Cette mutation redéfinit les priorités du luxe et des grandes fortunes mondiales.
Pour la première fois depuis des années, le Julius Baer Lifestyle Index affiche une baisse de 2 % en dollars. Ce recul n'est pas un signe de crise, mais le symptôme d’un basculement : les High-Net-Worth Individuals (HNWI) délaissent les produits de luxe ostentatoires au profit d’expériences et d’investissements dans leur bien-être. En détail, les biens matériels chutent de 3,4 % — avec un effondrement des technologies (-22,6 %), des sacs à main (-3,5 %), des bijoux (-3,3 %) et même du champagne (-4,2 %). À l’inverse, certains segments résistent, comme les montres de luxe (+5,6 %) et les vols en business class (+18,2 %), révélant un arbitrage plus raffiné : les ultra-riches achètent moins, mais mieux.Ce changement de consommation est aussi une réponse à l’incertitude économique. À l’approche de nouvelles taxes, les plus fortunés optent pour un hédonisme raisonné, fait de voyages, de soins de santé haut de gamme, et d’optimisation patrimoniale. Les grandes marques de luxe adaptent leur stratégie : Dior mise sur le bien-être en développant ses spas, LVMH propulse Belmond dans le tourisme d’exception. Le luxe devient expérientiel, durable, centré sur le corps et le temps.
Au cœur de cette bascule : la longévité. Entre 87 % (Amérique du Nord) et 100 % (Asie) des HNWI déclarent investir pour allonger leur espérance de vie. Ce phénomène dépasse les soins classiques : alimentation sur mesure, entraînements personnalisés, chambres cryogéniques, thérapies cellulaires. Mais cette ambition de vivre plus longtemps entraîne une contrainte patrimoniale nouvelle : financer sa longévité.Face à cet enjeu, les stratégies d’investissement évoluent. Les gestionnaires de fortune notent un regain d’intérêt pour les portefeuilles prudents mais diversifiés, une refonte des horizons de retraite et une prise en compte croissante des risques sanitaires dans les arbitrages financiers. Parallèlement, une géopolitique du luxe émerge : les investisseurs asiatiques, latino-américains ou du Golfe adoptent des logiques de croissance offensive, tandis que les Européens et Nord-Américains privilégient des stratégies patrimoniales plus conservatrices.Le classement 2025 des villes les plus chères en témoigne : Singapour conserve sa première place, Londres dépasse Hong Kong, et Tokyo, Dubaï et Bangkok enregistrent des hausses notables. New York, seule ville américaine encore dans le top 10, reflète un rééquilibrage mondial des pôles d’attraction des grandes fortunes.
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