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Dernière mise à jour : 07/11/2025 - 17h39
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Or : un record historique à 3 800 $ l’once, la ruée vers le refuge

En franchissant pour la première fois les 3 800 dollars l’once, l’or connaît sa meilleure année depuis 1979. Derrière cette flambée : achats massifs des banques centrales, tensions géopolitiques, fragilité du dollar et ruée des ménages asiatiques.

Or : un record historique à 3 800 $ l’once, la ruée vers le refuge
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 01-10-2025 05:30

Les ressorts d’une envolée spectaculaire

Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer cette hausse historique. Le premier est géopolitique. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 et le gel des avoirs de sa banque centrale, de nombreux pays non alignés ont choisi de renforcer leurs réserves en or afin de se prémunir contre de futures sanctions occidentales.

Le deuxième est lié aux tensions commerciales. Les pressions exercées par Donald Trump pour redéfinir les relations commerciales américaines avec la Chine et l’Europe créent un climat d’incertitude, qui pousse gouvernements et investisseurs privés à rechercher des valeurs refuges.

S’y ajoute la politique monétaire américaine. Sous l’influence de la Maison-Blanche, la Réserve fédérale a été poussée à adopter une posture plus accommodante, fragilisant son indépendance et alimentant les craintes d’un retour de l’inflation. Dans ce contexte, l’or, qui protège contre la dépréciation monétaire, retrouve tout son attrait.

Enfin, la demande privée explose. En Chine, l’éclatement de la bulle immobilière a incité les ménages à diversifier leur patrimoine. En Inde, l’amélioration du niveau de vie alimente une consommation accrue d’or, à la fois pour ses usages traditionnels (joaillerie) et comme réserve de valeur.

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L’or, désormais plus important que les Treasuries dans les réserves mondiales

Le signal le plus fort vient des banques centrales. En septembre, elles détenaient collectivement environ 27 % de leurs réserves sous forme d’or, un niveau inédit depuis près de trente ans. Pour la première fois depuis 1996, le métal jaune représente une part plus importante que les bons du Trésor américain dans les réserves mondiales, devenant ainsi le deuxième actif de réserve au monde derrière le dollar.

Cette bascule traduit une perte relative de confiance dans la dette américaine, accentuée par les débats politiques récurrents sur le plafond de la dette et le risque de shutdown. Pour nombre de pays, l’or apparaît comme une manière de réduire leur dépendance au système financier dominé par Washington.

Pour les investisseurs institutionnels, cette recomposition envoie un signal fort : l’or n’est plus seulement un actif spéculatif ou défensif, mais un composant central des stratégies de diversification de long terme.


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Opportunité ou risque pour les portefeuilles ?

L’or reste un actif paradoxal. Sur le long terme, ses rendements réels (corrigés de l’inflation) sont proches de zéro. Contrairement aux actions ou aux obligations, il ne génère ni dividendes ni coupons. En cela, il n’accumule pas de richesse au fil du temps. Sa volatilité est comparable à celle des actions, ce qui le rend instable à court terme.

Mais son utilité réside ailleurs : l’or brille surtout dans les phases de turbulences. Lorsque les marchés actions chutent ou que l’inflation érode la valeur des obligations, le métal jaune joue le rôle d’amortisseur. Comme le résume Rodney Sullivan, directeur exécutif du Mayo Center of Asset Management à l’Université de Virginie, « même une allocation modeste en or permet de renforcer la robustesse d’un portefeuille diversifié ».

Pour les investisseurs prudents, la question n’est donc pas de savoir si l’or doit remplacer les actifs traditionnels, mais quelle part lui accorder. De nombreux gérants recommandent une exposition de 3 à 7 % dans des portefeuilles diversifiés, souvent combinée avec des Treasuries indexés sur l’inflation (TIPS) afin de couvrir différents scénarios macroéconomiques.