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Dernière mise à jour : 10/11/2025 - 14h13
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Retraite : priorité à soi avant la transmission

Selon la dernière enquête Yomoni, les Français veulent profiter de leur retraite avant de transmettre leur patrimoine. Si la majorité reste attachée à la sécurité financière, le rapport à la transmission évolue vers plus d’individualisme et d’autonomie.

Retraite : priorité à soi avant la transmission
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 30-10-2025 07:00

Un rapport plus personnel à la retraite

L’étude 2025, élargie à un panel représentatif de la population française — actifs et retraités confondus —, met en lumière un décalage entre attentes familiales et réalités économiques.Alors qu’en 2024, les enquêtes Yomoni se concentraient sur les retraités, cette nouvelle édition montre une convergence : toutes générations confondues, la retraite s’envisage de plus en plus comme une deuxième vie plutôt qu’une parenthèse.

Pour 69 % des sondés, elle rime avec projets personnels, voyages et passions. Seuls 13 % la relient à la transmission ou au soutien familial.« Ce glissement culturel traduit un changement profond : la retraite devient un moment d’autonomie et de réalisation de soi, pas un devoir patrimonial », commente Yomoni.

Cette individualisation s’explique aussi par la défiance croissante envers le système collectif. Les incertitudes sur la pérennité du régime par répartition et la hausse du coût de la vie poussent les actifs à raisonner en termes de retraite personnelle et non plus de solidarité générationnelle.

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Le règne des revenus passifs

Cette aspiration à l’autonomie se double d’une exigence financière : 71 % des Français visent une retraite « meilleure » que leur vie active, grâce à des revenus passifs (placements, loyers, dividendes).Leur objectif n’est plus de maintenir leur niveau de vie, mais de l’améliorer.Le budget idéal pour « vivre sereinement » se situe entre 1 500 et 2 000 euros par mois pour 39 % des répondants, et entre 2 000 et 3 000 euros pour 36 %. Seuls 5 % acceptent une baisse significative de leurs revenus.

Cette volonté de confort explique le succès des placements à long terme : assurance vie, immobilier locatif, plan d’épargne retraite (PER), ou encore portefeuilles diversifiés de gestion pilotée.« Nos clients recherchent de la visibilité et du rendement dans la durée. Ils veulent profiter, mais sans compromettre leur sécurité », observe un porte-parole de Yomoni.

Dans les faits, la préparation patrimoniale commence plus tôt. Les actifs de 30 à 45 ans adoptent une approche combinant épargne mensuelle régulière, investissement boursier automatisé et immobilier locatif raisonné, dans une logique de revenus différés.


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La transmission reste présente, mais secondaire

Si la retraite s’individualise, elle ne s’isole pas complètement. La volonté de transmettre demeure, mais elle devient un effet de bord, et non plus un objectif central.Près de 29 % des répondants se disent disposés à léguer un patrimoine à leurs enfants, contre 26 % en 2024. Cette progression reste modeste, mais témoigne d’une évolution culturelle : la transmission se prépare davantage par anticipation (donations, assurance vie, clauses bénéficiaires) que par sacrifice de train de vie.

Le rapport à l’argent devient ainsi plus rationnel, moins sacrificiel. Les générations actuelles privilégient la gestion et la planification à la générosité spontanée. L’enjeu n’est plus seulement de transmettre, mais de transmettre sans se priver.

Dans ce contexte, la mission des conseillers en gestion de patrimoine s’affine : accompagner la génération qui veut à la fois vivre sa retraite et organiser sa succession, sans opposer l’un à l’autre.

En réalité, la mutation observée par Yomoni ne relève pas d’un égoïsme croissant, mais d’une maturité patrimoniale.L’épargnant moderne n’oppose plus plaisir et prudence : il cherche à équilibrer liberté personnelle et sécurité financière, quitte à revoir les codes de la transmission.

Le modèle de la retraite sacrificielle, au service exclusif des générations suivantes, semble révolu.Celui qui s’impose désormais est celui d’une retraite lucide, autonome et assumée, où la priorité n’est plus de laisser un héritage matériel, mais un capital de vie bien utilisé.