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Dernière mise à jour : 09/07/2025 - 17h38

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TPE : l'épargne sous tension

Les dirigeants de très petites entreprises (TPE) traversent une période d'incertitude financière. Leur capacité d'épargne s'effrite, la confiance envers l'exécutif s'érode, et les risques de cessation d'activité atteignent des niveaux critiques. Le 80e baromètre Fiducial-IFOP dévoile une photographie préoccupante.

TPE : l'épargne sous tension
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 09-07-2025 06:30

Une épargne de précaution qui s’amenuise

L’épargne des patrons de TPE recule trimestre après trimestre. En moyenne, ces chefs d’entreprise ne disposent que de 42 600 € d’épargne, un montant très faible compte tenu des risques financiers qu’ils doivent affronter. Pire : 61 % d’entre eux ont moins de 25 000 € de côté, et seuls 17 % déclarent posséder plus de 50 000 €, contre 34 % en 2016.

Côté flux, la situation n’est guère plus rassurante : le montant moyen épargné chaque mois est tombé à 210 €. Pour 39 % des répondants, ce montant est même inférieur à 100 €. Une lente érosion, révélatrice de trésoreries personnelles fragilisées et d’un climat de précarité persistante, accentuée par l’inflation, les charges, et une conjoncture économique incertaine.

Dans le détail, ce sont les femmes dirigeantes et les patrons du secteur de l’hôtellerie qui affichent les plus faibles capacités d’épargne. À l’inverse, les dirigeants du secteur santé et action sociale ou les moins de 35 ans présentent une meilleure résilience budgétaire.

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Un climat de défiance généralisée… et une alerte sur les cessations d’activité

Les produits utilisés sont très classiques : le Livret A reste en tête (46 %), suivi de l’assurance vie (38 %) et du PER (32 %). Notons aussi que 74 % des femmes dirigeantes détiennent au moins un produit d’épargne, contre 66 % des hommes. Ce sont surtout les patrons du BTP ou de l’hôtellerie qui déclarent en avoir le moins.

La fragilité de cette épargne s’inscrit dans un contexte de défiance vis-à-vis du pouvoir politique. Seuls 19 % des patrons interrogés déclarent faire confiance à l’exécutif, un chiffre en net recul (-7 points), proche du plus bas historique de fin 2024 (17 %).

Ce pessimisme s’accompagne d’une remontée du risque de dépôt de bilan : 38 % des TPE disent craindre de devoir cesser leur activité dans les mois à venir, un bond de +7 points par rapport au trimestre précédent. C’est l’un des niveaux les plus élevés observés depuis la crise de 2020.


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Les motivations d’épargne sont elles aussi révélatrices d’un repli défensif :

Le climat des affaires reste morose, bien que l’optimisme sur leur propre activité remonte légèrement (51 %, +3 points). Certains secteurs s’en sortent mieux : industrie et services aux entreprises affichent un moral supérieur à la moyenne. En revanche, le BTP, les services aux particuliers et la santé/action sociale restent en retrait.

Sur le front de l’emploi, les intentions d’embauche sont en berne : seulement 8 % des dirigeants prévoient d’embaucher d’ici fin juin, le score le plus bas pour un deuxième trimestre depuis dix ans. Dans le même temps, 6 % déclarent avoir supprimé au moins un poste.

Les motivations d’épargne sont elles aussi révélatrices d’un repli défensif : 62 % des dirigeants épargnent avant tout pour préparer leur retraite, tandis que 33 % le font pour anticiper des dépenses exceptionnelles (travaux, santé, imprévus). La recherche de défiscalisation n’est plus prioritaire : 53 % y sont sensibles, mais 47 % préfèrent la sécurité, quitte à perdre en rendement.



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