
Une hausse due au gel des embauches
Le chômage a donc fortement augmenté en mars, avec 250.000 demandeurs d'emploi de plus dans la catégorie A, c'est-à-dire les personnes qui n'ont aucune activité. Il s'agit d'une évolution tristement historique, qui touche toutes les régions et classes d'âge. À titre de comparaison, la deuxième hausse mensuelle la plus importante, intervenue en mars 2009 au coeur de la crise des subprimes, s'établissait à 77.300 inscrits supplémentaires.
Attention toutefois à l'interprétation des chiffres. Selon un communiqué du ministère du Travail, cette "hausse historique" résulte principalement d'une chute des sorties de Pôle Emploi et non d'une explosion des inscriptions. Autrement dit, il n'y a pas eu de licenciements massifs au mois de mars. Par contre, peu de personnes déjà au chômage ont pu retrouver un emploi. Cette évolution reflèterait donc majoritairement un gel des embauches.
"Cette hausse, historique, s'explique par le fait que les personnes qui étaient au chômage en février le sont toujours en mars : chaque mois, ce sont environ 550.000 personnes qui entrent et 550.000 personnes qui sortent de Pôle emploi. Or, en raison de la crise sanitaire et du confinement, on constate une forte baisse des sorties de Pôle emploi ce mois-ci", explique le ministère du Travail dans un communiqué
Les trois catégories d'inscrits à Pôle Emploi (ceux qui n'ont aucune activité et ceux qui ont une activité partielle) affichent une chute du nombre de personnes qui ont repris un travail (-29%) et une nette augmentation des entrées (+5,5%). Le confinement, mis en place depuis le 17 mars dernier, a également conduit à des non-renouvellements de CDD et à l'interruption de nombreux contrats d'intérim.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi en catégorie A (c'est à dire sans aucune activité) s'établit désormais à 3.732.500, un niveau proche de celui de septembre 2017.
10,8 millions de salariés au chômage partiel
Pour le ministère du Travail, ces chiffres soulignent toutefois que le système d'activité partielle mis en place par le gouvernement "protège donc puissamment les emplois et les salariés".
Pour éviter que les difficultés économiques découlant de la crise sanitaire ne se traduisent par des licenciements susceptibles de faire bondir le chômage en France, le gouvernement a mis en place un dispositif grâce auquel l'Etat rembourse aux entreprises le montant des rémunérations qu'elles versent à leurs salariés placés en chômage partiel.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a précisé lundi matin dans un tweet que 10,8 millions de salariés du secteur privé relevant de 863.000 entreprises bénéficiaient à ce jour de ce dispositif.

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