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« Plan blanc » réactivé dans les hôpitaux : de quoi parle-t-on ?



L'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Ile de France vient de réactiver le « Plan blanc » face à l'augmentation du nombre de cas de Covid-19. Un dispositif d'urgence très lourd, qui avait déjà été actionné au printemps 2020 pour permettre aux hôpitaux d'absorber au mieux la vague de patients atteints.


Temps de lecture : 3 minute(s) - | Mis à jour le 31-12-2020 10:00:00 | Publié le 08-10-2020 14:20  Photo : Shutterstock  
« Plan blanc » réactivé dans les hôpitaux : de quoi parle-t-on ?

Adapter l'organisation des hôpitaux à l'afflux de patients

Cela faisait quelques semaines que le nombre de cas de Covid-19 augmentait progressivement. Aujourd'hui l'afflux de patients vers les hôpitaux de Paris et d'Ile de France a poussé les autorités sanitaires à déclencher un nouveau « plan blanc ». L'annonce d'un tel dispositif est toujours synonyme d'un grave contexte sanitaire.

Créé en 2004, le « plan blanc » est un dispositif d'urgence applicable aux hôpitaux. Il s'agit d'un protocole d'organisation de la chaîne des secours et des soins, mis au point à l'avance par chaque établissement pour s'adapter à un éventuel afflux de patients. L'objectif est d'éviter la saturation des services de santé lors de crises, qui pourrait avoir pour effet délétère de ne pas prendre en charge des personnes nécessitant des soins d'urgence.
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Un déclenchement local ou national en fonction de la situation sanitaire

Le plan blanc peut être déclenché par un seul hôpital comme par tous les établissements du territoire national. Il peut donc être lancé localement par un responsable d'établissement de santé ou à plus grande échelle par l'État. Le niveau de décision dépend de la crise à gérer et du nombre de patients à prendre en charge au même moment.

Au niveau local, il est par exemple possible de l'actionner pour faire face à l'arrivée de nombreuses victimes suite à un accident de la route, un attentat ou une catastrophe naturelle. Il peut aussi être lancé en amont d'une situation qui est susceptible de dégénérer rapidement (émeutes, risque nucléaire, biologique ou chimique...). A plus grande échelle, l'alerte plan blanc peut être émise pour faire face à un afflux de patients lié à la propagation d'une épidémie, comme celle du coronavirus.

En temps normal, cliniques, hôpitaux et établissements de santé organisent régulièrement des exercices pour vérifier le bon fonctionnement des procédures mises en place et procéder à des ajustements si besoin. Le ministère de la Santé publie des guides à l'élaboration de ces dispositifs.


Mobiliser tous les moyens nécessaires pour faire face


Le plan blanc donne la possibilité de mobiliser immédiatement les moyens matériels et humains nécessaires pour gérer au mieux l'afflux de patients.

Point de convergence, l'hôpital s'adapte pour traiter un afflux exceptionnel de malades dans le but d'éviter la paralysie ou l'engorgement des services de soins. Une des conséquences est le rappel progressif du personnel utile et qui ne travaille pas (nuit, week-end, vacances, jours fériés), ou le maintien en poste de ceux qui devaient terminer leur service.

La cellule de crise doit en effet traiter l'organisation de la prise en charge, du transport, de l'accueil des malades ou des victimes tout en augmentant le potentiel de lits disponibles (places, matériel et médicaments nécessaire, personnel soignant requis...). Les décisions peuvent par exemple concerner des sorties anticipées de patients hospitaliser ou le report des opérations non-urgentes. La situation requiert aussi parfois la mise en place de cellules psychologiques.

Le plan blanc est une organisation de crise qui présente bien d'autres aspects que les soins immédiats. Au niveau de l'hôpital, les questions de logistique au sens large y sont aussi traitées. Au-delà de l'approvisionnement en médicaments et en matériel médical, il s'agit aussi de prévoir d'adapter l'activité de toutes les fonctions supports comme celles relatives aux moyens de communication, à la restauration, à la mise à disposition de mobilier, aux besoins techniques... La question de l'accueil des familles et des médias est aussi traitée. Enfin, les plans doivent aussi prévoir pour les cas ultimes, l'organisation à adopter pour faire face à de nombreux décès simultanés.

L'alerte plan blanc implique donc la mobilisation et la coordination de nombreux acteurs. La direction des Agences Régionales de Santé (ARS), les préfets, les directions des hôpitaux, les pompiers, les forces de l'ordre et les médecins de ville peuvent être sollicités. Plus généralement, tous les métiers susceptibles d'intervenir dans un contexte sanitaire grave doivent être en mesure de se coordonner.

Pour aller plus loin, un document de la société française des infirmiers anesthésistes apporte un éclairage particulièrement précis sur la mise en oeuvre des plans blancs.


Un dispositif récent dans l'Histoire

Bien connues dans la médecine de guerre, les problématiques liées à l'afflux massif de patients ayant besoin de soins immédiats n'ont été expérimentées dans le civil que lors des attentats parisiens des années 1980. Les lacunes mises en évidence ont débouché sur une première prise de conscience politique quelques années plus tard, avec la publication d'une circulaire en 1987.

En 2002, quelques mois après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse et les attentats de New York, une nouvelle circulaire créait le dispositif de gestion de crise « plan blanc ». Les EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), et plus généralement la sphère médico-sociale, disposent de l'équivalent depuis la canicule de 2003, sous le nom de « plan bleu ». Depuis 2014, le « plan blanc » est intégré au dispositif Orsan « Organisation de la réponse du système de santé en situation sanitaire exceptionnelle ».

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