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Le Haut-commissariat au plan : qu'est-ce que c'est ?



L'année 2020 marque le retour du Haut-Commissariat au Plan sur fonds de crise sanitaire et de relance économique. Le point sur le rôle de cette institution, ses objectifs et les critiques qui lui sont faites.


Temps de lecture : 4 minute(s) - | Mis à jour le 31-12-2020 09:40:00 | Publié le 01-10-2020 10:01  Photo : Hôtel de Vogüé (Paris) siège du Haut Commissariat au Plan, licence Creative Commons  
Le Haut-commissariat au plan : qu'est-ce que c'est ?

La crise sanitaire et ses conséquences économiques entraînent toute une série de bouleversements et de mutations en cette rentrée de 2020. Entre des mesures de soutien à l'emploi, des plans de relance ciblés par secteurs et des projets de mutation vers une économie numérique et verte, le gouvernement multiplie les actions pour soutenir l'activité, mais également pour doper la croissance.

L'annonce du retour d'un Haut-commissariat au plan, une institution disparue depuis 2006, est un marqueur fort, qui souligne la volonté du gouvernement de planifier l'économie et de la diriger vers des objectifs précis. Le rôle du Haut-commissaire au plan, endossé par François Bayrou, va ainsi s'atteler à préparer la France de 2030.

Toutefois, ce retour à une certaine planification de l'économie aux accents d'après-guerre, ne se fait pas sans un certain scepticisme venant d'une partie des acteurs économiques.
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Du commissariat général au plan au Haut-commissaire, une idée de la planification de l'économie

Pour bien appréhender la portée de ce Haut-commissariat au plan, il est nécessaire de se replonger dans l'histoire de cette institution, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sous le titre de Commissariat général au plan.

Son rôle est alors de définir une planification économique via la mise en place de plans quinquennaux, et il est alors rattaché directement au chef du gouvernement. Le Commissariat général au plan va ainsi définir plus de 10 plans quinquennaux entre 1946 et 2006, qui donnent de grandes lignes de développement par secteur et des objectifs précis, par exemple sur le contrôle des prix ou l'évolution des revenus.

La pertinence de cette institution est peu à peu remise en question dans les années 1980, considérée comme peu adaptée à l'évolution d'une économie mondialisée, et le CGP est finalement remplacé par le Centre d'analyse stratégique en 2006. Il s'agit alors davantage d'un centre de prospective, et non plus d'un outil de planification, qui devient France Stratégie en 2013.

Le retour du Haut-commissariat au plan en 2020 souligne donc la volonté du gouvernement de revenir à une certaine planification de l'économie, dirigée vers des secteurs déterminés, et censée répondre aux enjeux contemporains.


Le Haut-commissaire au plan pour 2020 : quels objectifs ?


La création, ou plutôt le retour d'un Haut-commissariat au plan, a fait partie des annonces du grand plan de relance pour la France de 2030, doté de 100 milliards d'euros et dévoilé en cette fin d'été 2020. A la différence d'autres hauts-commissaires de ces dernières décennies, François Bayrou n'est pas rattaché au gouvernement, ni à un ministère, mais directement au chef de l'Etat. Il va ainsi bénéficier de l'infrastructure de France Stratégie, qui dispose d'un budget annuel de 15 millions d'euros, et d'un effectif de 80 experts.

Si les contours précis de son rôle sont encore à définir, le Haut-commissaire au plan va s'atteler à donner des orientations visant à répondre aux grandes problématiques de l'économie du pays, qu'il s'agisse du système des retraites, de la politique énergétique, des déplacements de population ou encore de la sécurité alimentaire.

François Bayrou a détaillé dans les grandes lignes son programme le 22 septembre, en évoquant les thématiques de dette publique, de souveraineté mais aussi de fractures territoriales et sociales. Il a notamment appelé à un grand effort d'investissement dans l'objectif de relocaliser la production.

Le choix de l'Etat de relancer une telle institution témoigne de la profondeur de la crise économique qui va s'installer ces prochains mois, et marquer l'économie française et européenne de ces prochaines années.

Le Haut-commissaire au plan apparait ainsi comme un organe au rôle important, qui sera chargé de coordonner les différents travaux de planification, et de piloter la relance de l'économie, dans le cadre du projet France 2030.

Toutefois, cette nomination et cette politique aux accents interventionnistes n'ont pas été exempts de toute critique, d'autant plus en période de creusement important du déficit public.


Quelles critiques face au retour d'un Haut-commissaire au plan ?

Naturellement, cette initiative du Président pour la relance de l'économie n'a pas été très bien accueillie par les sensibilités les plus libérales, qui dénoncent la création d'une nouvelle administration, et par là de lourdeurs et dépenses supplémentaires au moment même où le déficit explose. C'est le cas du think tank iFRAP, qui se veut assez critique envers le Haut-commissaire au plan.

D'autres voix restent encore prudentes face à la marge de manœuvre qui sera octroyée à cette institution, dans la mesure où les prises de décision ont largement évolué entre aujourd'hui et les grandes années du CGP. Il est en effet impératif que François Bayrou parvienne à échanger à la fois avec les collectivités territoriales, notamment les régions, et avec Bruxelles, dans le cadre d'une économie mondialisée.

De même, les signataires d'une tribune dans Les Echos soulignent la difficulté qu'aura le Haut-commissaire à piloter le plan dans cette économie globale, tout en misant sur une relocalisation progressive et partielle de l'industrie, l'un des enjeux post crise sanitaire.
Enfin, d'autres voix se sont élevées contre la nomination de François Bayrou à titre plus politique, et notamment sur le fait qu'il a été mis en examen récemment, dans l'affaire des assistants du MoDem.

Ces prochains mois seront donc décisifs pour mieux apprécier l'intérêt et l'efficacité de cette institution, à l'heure où l'incertitude domine chez la plupart des acteurs économiques, chefs d'entreprise en tête.

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