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Selon une étude d'Euler Hermes, société d'assurance du groupe Allianz, le retard pris par la campagne de vaccination coûte 0,4 point de PIB par semaine. Une crise prolongée pourrait avoir des conséquences économiques, mais aussi politiques.
Rattraper le retard pris dans la vaccination est un enjeu de santé publique, mais aussi économique. La campagne de vaccination doit plus que jamais accélérer. Selon une étude d'Euler Hermes, société d'assurance du groupe Allianz, les 5 premières semaines de retard ont représenté un coût économique de deux points de PIB pour Union européenne, soit 90 milliards d'euros. Cette estimation se base sur la perte économique générée par la prolongation des restrictions (comme la fermeture des commerces et des restaurants et la paralysie de certains secteurs comme le tourisme), que l'assureur estime à 0,4 point de PIB par semaine. La France est, avec l'Espagne, le pays européen dont le coût du retard est le plus élevé. Chaque semaine qui s'écarte du rythme optimal de vaccination fait perdre 3 milliards d'euros à chacun des deux pays, selon les calculs de l'assureur.
La reprise économique de chaque pays sera la conséquence directe du succès de sa campagne de vaccination. Champions mondiaux, le Royaume-Uni, les États-Unis et Israël sont en bonne voie pour rebondir. Pendant ce temps, les pays de l'Union européenne n'arrivent pas à entrevoir le bout du tunnel en raison de la pénurie de vaccins et de lenteurs dans la production industrielle et la chaîne de distribution. Si le retard continuait de s'accumuler, les conséquences économiques à long terme pourraient être très néfastes. L'Union européenne pourrait alors être maintenue dans une récession*, tandis que d'autres pays auraient renoué avec la croissance. Plus longue est la crise, plus difficile sera le rebond, surtout s'il se fait en décalage avec d'autres grandes puissances mondiales. L'assureur souligne qu'un retard prolongé de la campagne de vaccination pourrait également déboucher sur une crise politique. D'après le groupe Allianz, il est en mesure d'entraîner une « perte de confiance considérable dans le projet européen ». « Le mécontentement politique risque de monter en flèche lorsque des pays tels qu'Israël, la Grande-Bretagne ou les États-Unis entreront dans une phase de croissance tirée par la consommation au cours du second semestre 2021. », indique l'étude. Une information qui soulève des inquiétudes, alors que des élections majeures vont avoir lieu d'ici quelques mois en France et en Allemagne.
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L'Union européenne a pour objectif de donner accès au vaccin à 70 % de la population européenne d'ici la fin de l'été. Selon les calculs d'Euler Hermes, le rythme de vaccination devra être multiplié par six pour tenir cet engagement. Sinon, l'immunité collective ne pourra pas être atteinte avant fin 2022. La problématique est d'autant plus importante que l'absence d'immunité serait propice au développement de nouveaux variants, dont il est impossible de savoir s'ils seront sensibles aux vaccins disponibles. En France, la gestion de la crise est vivement critiquée notamment du fait du décalage entre le nombre de doses reçues et le nombre administré (écart de 2,8 millions au 4 mars 2021, source : Covid Tracker). Mais le rythme devrait s'intensifier ces prochains jours. Invitée de la matinale sur Europe 1, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie, a indiqué que « 30 millions de personnes » pourraient bénéficier du vaccin d'ici l'été. En parallèle, l'accès à la vaccination a été ouvert à de nouvelles catégories de personnes, et les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes seront autorisés à vacciner dans les prochains jours.
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