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Dernière mise à jour : 30/04/2025 - 17h37
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Crédit immobilier : rebond des taux en avril

Après quatorze mois consécutifs de baisse, le marché du crédit immobilier connaît un revirement de situation en ce printemps 2025. Les taux d'emprunt ont amorcé une remontée en avril, prenant de court les observateurs et les candidats à l'accession à la propriété. Si la hausse reste modérée - entre 0,01 et 0,08 point selon les durées - ce changement de tendance mérite qu'on s'y attarde, tant il pourrait influencer les stratégies d'achat dans les mois à venir.

Crédit immobilier : rebond des taux en avril
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par L Villedoré | Publié le 30-04-2025 14:01

Un revirement de tendance après une longue période favorable aux emprunteurs

Le constat est là : la période de baisse des taux pour les emprunteurs connaît un premier accroc. Selon les données publiées par Cafpi, les taux moyens ont augmenté sur toutes les durées de prêt, avec des hausses variables mais bien réelles : +0,03 point sur 15 ans pour atteindre, en moyenne 3,14%, +0,08 point sur 20 ans avec désormais à 3,15%, et +0,01 point sur 25 ans, portant le taux moyen à 3,24%.

Cette évolution marque une rupture avec la dynamique baissière observée depuis le début de l'année 2024, qui avait permis aux taux de retrouver des niveaux attractifs après les sommets atteints en 2022-2023. D'autres courtiers confirment cette tendance, avec des hausses parfois plus prononcées selon les établissements bancaires. Magnolia évoque pour sa part des augmentations comprises entre 10 et 50 points de base (0,10% à 0,50%) pour certaines banques, témoignant d'un mouvement qui, s'il n'est pas uniforme, traverse bien l'ensemble du secteur.

Cette remontée intervient paradoxalement dans un contexte où la Banque Centrale Européenne poursuit sa politique d'assouplissement monétaire, ayant confirmé mi-avril sa septième baisse consécutive des taux directeurs. Un décalage qui interroge sur les mécanismes à l'œuvre dans cette évolution et sur la stratégie des établissements prêteurs face à un environnement économique en mutation.

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Un phénomène multifactoriel aux conséquences mesurées pour les emprunteurs

Comment expliquer ce soubresaut dans une tendance qui semblait solidement installée ? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. L'actualité géopolitique, toujours susceptible d'influencer les marchés financiers, joue un rôle non négligeable dans cette évolution. Les tensions internationales peuvent en effet provoquer des réajustements sur les marchés obligataires, dont dépendent en partie les taux des crédits immobiliers. Par ailleurs, après une période de concurrence acharnée où les banques ont utilisé le crédit immobilier comme produit d'appel pour attirer de nouveaux clients, certains établissements semblent désormais privilégier la rentabilité à la conquête de parts de marché. Cette stratégie se traduit par un léger relèvement des barèmes.

Toutefois, cette hausse reste pour l'instant limitée et ne remet pas fondamentalement en cause l'attractivité des financements immobiliers. L'impact sur les mensualités demeure modéré : pour un prêt de 200 000 euros sur 20 ans, l'augmentation de 0,04 point se traduit par une hausse mensuelle de quelques euros seulement. De plus, les disparités entre établissements persistent, créant un marché à plusieurs vitesses où la mise en concurrence des banques reste bénéfique pour les emprunteurs. Les profils aux revenus les plus élevés continuent notamment de bénéficier de conditions préférentielles, avec des taux qui peuvent descendre jusqu'à 2,85% sur 15 ans pour les ménages gagnant plus de 80 000 euros annuels, selon le baromètre Pretto.


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Perspectives et stratégies d'adaptation pour les futurs acquéreurs

Face à ce nouveau contexte, quelles perspectives pour les mois à venir et quelles stratégies adopter pour les candidats à l'accession ? Si certains analystes voient dans cette hausse d'avril un simple ajustement technique, d'autres y décèlent les prémices d'un possible retournement de cycle. L'instabilité politique française, mentionnée par plusieurs observateurs, pourrait contribuer à maintenir une certaine nervosité sur les marchés financiers.
Néanmoins, la politique monétaire accommodante de la BCE devrait continuer à exercer une pression à la baisse sur les taux directeurs, limitant probablement l'ampleur d'une éventuelle remontée durable des taux immobiliers.

Pour les emprunteurs ayant contracté un crédit au plus fort de la hausse des taux en 2022-2023, cette période reste propice aux renégociations. Malgré la légère remontée d'avril, les conditions actuelles demeurent significativement plus favorables qu'il y a deux ans, offrant des opportunités substantielles d'économies sur le coût total du crédit.
Les primo-accédants, quant à eux, ont tout intérêt à accélérer leurs démarches si leur projet est mature, sans pour autant céder à la précipitation. La mise en concurrence des établissements reste plus que jamais pertinente, les écarts de taux entre banques pouvant atteindre plusieurs dizaines de points de base. Enfin, les durées longues d'emprunt (20-25 ans) conservent leur attrait malgré des taux légèrement supérieurs, permettant d'alléger les mensualités et d'améliorer la capacité d'emprunt dans un marché immobilier où les prix n'ont pas encore amorcé de baisse significative.



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