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Dans une France où on hérite de plus en plus tard, le prêt viager hypothécaire offre une solution discrète mais puissante : transformer la pierre en liquidité, sans vendre. Un outil encore peu connu, mais appelé à jouer un rôle croissant dans les transmissions entre générations.
La transmission du patrimoine est devenue un sujet central pour les ménages français. Selon le Conseil d’analyse économique, 60 % du patrimoine total des Français provient aujourd’hui d’une donation ou d’un héritage contre 35 % au début des années 1970. Nous sommes revenus à une société d’héritiers, avec ses avantages… et ses limites.Car si l’on hérite souvent davantage qu’avant, on hérite aussi de plus en plus tard : à 50 ans en moyenne, contre 40 ans dans les années 1980. Ce délai s’explique notamment par l’allongement de la durée de vie, mais aussi par la structure du patrimoine des seniors, largement concentré dans leur résidence principale. Résultat : les enfants reçoivent le capital après avoir déjà franchi les grandes étapes de la vie logement, famille, carrière limitant son impact utile.Dans ce contexte, un dispositif méconnu refait surface : le prêt viager hypothécaire (PVH). Une formule souple, encadrée par la loi, qui permet de mobiliser son patrimoine immobilier sans le vendre, tout en transmettant de son vivant.
Le fonctionnement du PVH est simple : un propriétaire de plus de 60 ans peut obtenir un prêt garanti par son logement, sans mensualité ni remboursement de son vivant. À son décès, le capital prêté est remboursé via la succession ou la vente du bien. Contrairement à la vente en viager, le senior conserve la pleine propriété de son logement et en reste l’occupant.C’est donc une manière efficace d’aider ses enfants ou petits-enfants, même avec peu d’épargne constituée. Dans une société marquée par la précarité des jeunes, la montée des prix de l’immobilier et la fragmentation des parcours, un apport anticipé peut faire toute la différence.L’exemple type : Dominique et Marie-Christine, 80 ans, propriétaires à Boulogne-Billancourt d’un appartement estimé à 800 000 €. Ils souhaitent aider leur fille à acheter à Levallois-Perret. Grâce au PVH, ils peuvent emprunter jusqu’à 200 000 €, dont 120 000 € pour la donation, le reste servant à reconstituer leur épargne de précaution. Aucun loyer, aucun déménagement. Seulement un effet de levier familial immédiat.
En France, près de 75 % des plus de 60 ans sont propriétaires, mais plus de 5 millions d’entre eux disposent de moins de 30 000 € d’épargne disponible. Le PVH constitue alors une alternative crédible au rachat d’assurance vie, à la vente en nue-propriété ou au viager classique. Sa souplesse en fait un outil précieux, notamment pour ceux qui souhaitent transmettre de leur vivant sans hypothéquer leur confort.Longtemps ignoré, ce dispositif commence à intéresser banquiers, assureurs et spécialistes du patrimoine. Des acteurs comme Arrago (via son produit Prêt 60®) structurent des offres légales, sans questionnaire de santé, ni conditions de ressources, pour démocratiser cet outil.Encore peu diffusé, le PVH pourrait jouer un rôle majeur dans la refonte des logiques de transmission. Car face au vieillissement démographique, à l’envolée des prix de l’immobilier et à l’érosion du pouvoir d’achat des jeunes actifs, il devient urgent d’adapter les circuits du patrimoine.
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