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Dernière mise à jour : 21/07/2025 - 17h35
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Investir dans le bitcoin pour diversifier son patrimoine ?

La star des cryptos gagne en respectabilité. Les géants de la finance l'ont adopté via le lancement d'ETF et d'ETP et certains pays, à l'image États-Unis, envisagent sérieusement de créer une réserve stratégique en bitcoins.

Article extrait du magazine print Idéal Investisseur n°5.

Investir dans le bitcoin pour diversifier son patrimoine ?
Temps de lecture : 4 minute(s) - Par Arthur Théo | Mis à jour le 21-07-2025 10:06 | Publié le 21-07-2025 10:02
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Le futur « or numérique » ?

La fortune de Donald Trump a bondi de 2,9 milliards de dollars en quelques mois grâce aux cryptomonnaies, selon un rapport de l’organisation américaine State Democracy Defenders Action. Si beaucoup d’observateurs soupçonnent que cet enrichissement résulte d’une opération de « pump-and-dump » (il a lancé sa propre cryptomonnaie $TRUMP deux jours avant son investiture, que de gros détenteurs ont revendu quelques jours après, provoquant l’effondrement du marché), l’attitude du président à l’égard des cryptomonnaies n’en reste pas moins inédite : le 6 mars, il a signé un décret instituant une « réserve stratégique » fédérale alimentée, dans un premier temps, par 200 000 bitcoins saisis dans des affaires civiles et pénales aux États-Unis.
Trump n’est pas le seul à surfer sur le succès des cryptomonnaies. Des géants de la finance comme BlackRock ou Fidelity participent activement à la montée en puissance du bitcoin via l’émission de fonds indiciels : ETF aux Etats-Unis et ETP en Europe. Pour garantir ces fonds dont le cours réplique celui de la cryptomonnaie, ils doivent détenir dans leurs coffres une réserve égale au montant des capitaux récoltés auprès des investisseurs. Une demande massive qui a de quoi alimenter la hausse des cours.

Le futur « or numérique » ?

Tous font le pari que les monnaies numériques sont pertinentes pour diversifier son patrimoine. Aux vues des performances financières depuis 10 ans, le bitcoin est une valeur à considérer. Son cours s’est envolé de 50 % en un an, 220 % sur 3 ans, +1000 % sur 5 ans. Difficile de faire mieux, même si cela ne vaut pas projection. « Détenir du bitcoin sur le long terme permet à la fois de diversifier son portefeuille et d’accroître sa performance », souligne Alexis Boeglin, directeur des opérations chez le courtier en cryptomonnaies CrypCool. « Depuis que la cryptomonnaie a été lancée en 2009, un investisseur qui a acheté du bitcoin et l’a revendu après 4 années de détention, a toujours enregistré des gains, quel que soit le moment où il en a acheté ». Mais volatil, Bitcoin reste aussi vulnérable aux effets de mode et aux crises de confiance.
Souvent associé à l’idée d’or numérique, ce cryptoactif pourrait néanmoins, à l’avenir, avoir les mêmes vertus de valeur refuge. Le bitcoin est un actif rare dans le sens où sa production est limitée dans le temps. Il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins en circulation, or 19,8 millions ont été déjà émis. Tout comme l’or, il n’offre pas de dividende, pas d’intérêts. C’est un actif monnayable dans le monde entier. L’extraction génèrent des coûts, notamment énergétiques.
Principales différences ? L’or est physique, palpable et utilisé depuis des millénaires alors que le bitcoin, dématérialisé et avec valeur d’usage limitée bien qu’évolutive, n’a que 16 ans d’existence. Et la comparaison ne se traduit pas encore sur le terrain. Entre le 19 février et le 17 avril, face aux tensions géopolitiques et économiques, les marchés financiers ont piqué du nez. Le Nasdaq et le bitcoin ont dégringolé de 19 % alors que l’or a pleinement joué son rôle de valeur refuge et progressé de 13 %.
Néanmoins, même s’il a tendance à être ponctuellement corrélé au Nasdaq ou au S&P 500, la cryptomonnaie commence affiche aussi des cycles qui lui sont propres. « Le bitcoin connaît des phases haussières, notamment peu de temps après son « Halving », qui divise par deux le nombre de nouveaux bitcoins mis en circulation lors des opérations de minage », observe Alexis Boeglin. « Certaines périodes de l’année lui sont propices », renchérit Lukas Enzersdorfer-Konrad, Directeur général adjoint de Bitpanda. « Son cours est souvent bien orienté en début et en fin d’année. Sans doute parce que les investisseurs potentiels sont plus confinés chez eux, avec la possibilité d’investir, dès qu’ils ont un moment de libre, car la cotation des cryptos est continue 24h/24h et 7jours/7 ».

Une alternative pour placer sa trésorerie

Pour Félix Alleaume, un investisseur de 25 ans, les cryptomonnaies répondent à une logique générationnelle : « Les modèles de nos parents ne fonctionnent plus. L’immobilier est devenu inabordable, et nous ne croyons plus à la retraite. J’épargne pour moi-même, dès maintenant. » Ce conseiller commercial dans la nutrition consacre 10 % de son salaire mensuel au bitcoin depuis 2021, convaincu par une vidéo de l’influenceur Owen Simonin, alias « Hasheur ». Face à la volatilité, il s’adapte : « Je convertis mes euros en stablecoins, puis j’attends des baisses de 5 à 10 % pour acheter du bitcoin. Cette stratégie m’a permis de réaliser +30 % depuis 2023. Et je suis confiant sur le long terme : si le bitcoin atteint 200 000 € d’ici 2030, je ne serai pas surpris. »

Certaines entreprises voient dans le bitcoin un moyen de valoriser leur trésorerie, même si le risque de perte en capital est toujours présent et la volatilité parfois extrême. « Un nombre croissant de sociétés passent par notre plateforme pour acheter du bitcoin », constate Lukas Enzersdorfer-Konrad. « Leurs dirigeants nous expliquent qu’ils ne veulent plus subir le manque de réactivité de leur banque, les tracasseries administratives toujours plus nombreuses. Ils voient dans la monnaie numérique une alternative crédible et simple pour placer leur trésorerie, avec l’espoir à moyen terme d’effectuer des transactions, de régler les salaires en bitcoin ».
Actuellement, la capitalisation du bitcoin est de 2000 milliards de dollars. Comparée à celle de l’or physique qui atteint environ 22.000 milliards de dollars, il ne pèse que 8 % en termes de parts de marché. Un taux qui correspond peu ou prou à son niveau actuel d’adoption par les investisseurs. Le parallèle laisse à penser que si son adoption croît, sa valeur devrait également progresser. « Difficile de dire actuellement à quelle vitesse augmentera le taux d’adoption du bitcoin et donc sa capitalisation mondiale », analyse Guillaume Eyssette, directeur associé du cabinet de gestion en patrimoine Gefinéo. « Une chose est sûre, ce sont majoritairement des jeunes de 20 ou 30 ans, nés avec Internet, qui investissent dans les cryptomonnaies. Si actuellement, ce sont les personnes de 50 ans et plus, peu exposées au bitcoin qui détiennent l’essentiel du patrimoine, il est fort à parier que dans 20 ans, la donne aura fortement changé car ce sont les cryptophiles d’aujourd’hui qui remplaceront leurs aînés ». Avec pourquoi pas un bitcoin qui aura supplanté l’or physique dans son rôle de valeur refuge ?

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